Le 14 Mai François BAYROU sera auditionné par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale et en l'occurence par le député LFI Paul VANNIER et la députée Renaissance Violette SPILLEBOUT. A ce jour et après un feuilletonnage médiatique sur ce dossier, force est de constater que la question des violences dans les écoles catholiques est escamottée par le dossier BETHARRAM, cristalisé pour sa part sur l'actuel premier ministre François BAYROU, en rôle principal. Or des centaines d'établissements sont concernés ( sur une dizaine de cités) par les violences , secteur privé et public d'ailleurs, des centaines de milliers de victimes n'auront jamais la parole par peur, par fatalité, par l'ancienneté des faits et la prescription imposée par la Justice, par la profondeur de leurs blessures ou "l'oubli" thérapeutique, par le poids de l'âge, ou plus simplement pour n'avoir jamais été sollicité ou entendu par les autorités, par la presse .
Il faut bien craindre que de ce dossier gigantesque n'en sortira probablement que peu de chose si ce ne sont que des déclarations d'intention. Un seul établissement mis à l'index, BETHARRAM, un seul personnage politique mis en cause, François BAYROU. Des promesses croix de bois, croix de fer, que des contrôles de l'administration seront diligentés dans les écoles privées, comme s'il n'avait pas déjà été établi depuis des décennies qu'ils devaient être mis en oeuvre.!! Le problème est-il là, réduit à ça.? NON bien sûr , c'est du théâtre de grand Guignol pour le bon public qui a "payé" sa place par son vote.!!
Nous sommes confrontés à des mensonges quotidiens qui deviennent l'ADN du pouvoir politique , de l'Etat et de ses bras armés administratifs. Après chaque élection nos élus s'empressent de tisser leur toile d'influence, de nommer leurs bras armés ministériels, les nettoyeurs, de sculter leurs réseaux administratifs serviles, d'activer leurs correspondants locaux politiques et sociaux, de séduire les lieux de pouvoir dans toute leur diversité, afin de fixer leur toile d'araignée sur le territoire. Ainsi, par ces manoeuvres, il devient facile de contrôler la société , de perpétuer le contrôle du pays, et éventuellement de neutraliser tout soubresaut sociétal. François BAYROU, derrière son masque de benet, est passé maître dans cette stratégie au niveau de sa localité, de son département puis de la région, puisqu'il a successivement investi chacune de ces responsabilités. Peut-être a t-il été choisi d'ailleurs au poste de premier ministre pour son expertise dans les manipulations. ? Quoiqu'il en soit, il symbolise aujourd'hui, avec tous ceux qui gravitent autour de lui, la marque principale des systémes mafieux: l'Omerta.
Infiltration des écoles privées
Ses multiples mandats locaux, départementaux et régionaux le lui suffiront jamais puisqu'il a également investi fin 1985 le Conseil d'Administration de l'établissement de Betharram, en tant que parent d'élèves et dans sa fonction de représentant de la Région AQUITAINE. Il organise ainsi son influence sur la direction de l'école, en échange de facilités de financements. Il entretient des rapports étroits avec l'APEL, l'association très influente des parents de l'enseignement libre qui co-dirige en fait les établissements tant au niveau pédagogique que financier. L'APEL, constituée des plus fidèles "à la cause", est présente aux conseils d'établissements et à l'OGEC (organisme de gestion), et aux conseils de discipline. Les réprésentants sont en général issus de la bourgeoisie locale et constituent toujours une courroie de transmission et d'influence politique au bénéfice des élus, ici F.BAYROU, leur parrain que l'on sollicite au moindre soucis. L'APEL de BETHARRAM , non mis en cause aujourd'hui, n'a jamais pourtant pu ignorer les exactions au sein de l'établissement, d'autant,comme dit ci-avant, qu'elle est présente aux conseils de discipline. D'ailleurs il transparait aujourd'hui qu'il y a eu un débat interne au coeur des différentes APEL sur les pratiques de violence, ce qui signifie que les violences à BETHARRAM étaient connues par les responsables des parents d'élèves, mais de manière très confidentielle. Ce qui confirme une nouvelle fois la différentiation qui présidait les actes de violence: à savoir la désignation de victimes expiatoires (choisies de par l'origine familiale fragile, exonérée d'une partie des frais de scolarité notamment ), leur fonction d'épouvantails était destinée à créer chez les autres la peur. Ce qui veut dire que les enfants de bourgeois échappaient aux tabassages, comme au collège SAINT-PIERRE du RELECK-KERHUON (près de BREST) .
Complicité avec les représentants des congrégations catholiques.
Entaille majeure dans la laïcité et l'indépendance des administrations publiques vis à vis des établissements privés catholiques, au mois de MAI 1987 le député BAYROU assistera à la messe commémorative des 150 ans de l'établissement et affichera sur une photo (voir ci-dessous) sa proximité avec le directeur BENAT SEGUR (cité dans 13 plaintes pour agression sexuelle) et l'équipe de choc de la région, y compris Michèle ALIOT-MARIE, alors secrétaire d'Etat à l'enseignement (personnage influent au RPR et à Saint-Jean-De-Luz, inculpée en 2019 pour prise illégale d'intérêt, détournement de subvention municipale au profit d'un hôtel dont elle posséde des parts). Deux ans après , le 25 novembre 1989, BAYROU se dresse de la même manière sur une photo souvenir dans la gazette de l'école ("Les Rameaux") avec le fameux curé SILVIET-CARRICART , au coeur du scandale, et ceci à l'occasion de l'inauguration d'un nouveau gymnase de l'établissement. Financé en totalité par le département bien entendu.!! Pour le soutien de la Région ce fut le même processus à l'époque où F. BAYROU fut président aussi de cette institution.A chaque fois en plein conflit d'intérêt, puisque le personnage était en même temps au Conseil d'administration de l'établissement.!! Ces aides publiques furent garanties dans la mesure où chaque subvention est soumise au vote des élus du Conseil Départemental ou de la Région sur la base d'un rapport produit et signé par le même François BAYROU. On peut raisonnablement s'interroger, au vu de l'implication assidue d'acteurs politiques de premiers plans ,jamais désintéressés, sur l'hypothèse de rétro commissions ou de dons versés aux "bonnes oeuvres de l'UDF.!! Il serait surprenant que BETHARRAM et ses représentants ne soientt pas identifiés "généreux donateur"lors des campagnes électorales locales. C'est l'abécédaire du petit trésorier de parti.
Au mois de Mai 1996, Philippe DOUSTE-BLAZY, ministre de la Culture, et François BAYROU, ministre de l'Education Nationale (tous les deux à l'UDF) participaient dans l'établisement à la cérémonie prévue pour la fin des travaux de réfection de la Chapelle. (financés également sur deniers publics). Ils communieront tous les deux. F. BAYROU saisira l'occasion pour défendre l'établissement: " nombreux sont les béarnais qui ont ressentis les attaques contre Betharram avec un sentiment douloureux et d'injustice", "ce n'est pas le ministre , ce n'est pas le parent d'élèves qui parle, c'est le béarnais". On le voit, c'est un appel à la résistance locale et à la défense de BETHARRAM qui est lancé par le Duc du Béarn. Preuve qu'il est forcément au fait des actes de violence et des plaintes enregistrées, son positionnement n'est pas l'ignorance mais le déni. C'est toute autre chose. Il est stupéfiant d'ailleurs qu'il puisse revendiquer d'un côté son "enracinement" dans sa localité, tout en déclarant tout ignorer des actes commis à BETHARRAM , malgré sa grande proximité avec cet établissement.
C'est à l'initiative de l'avocat du curé SILVIET-CARRICART, Serge LEGRAND, que Michel PERICART, député de l'UDF ( nommé MODEM à partir de 2007) , dont le président est encore F.BAYROU, que plusieurs comités de soutien seront créés afin de faire des contre-feu face aux plaintes qui se multiplient à partir des années 90. Serge LEGRAND sera suivi par huit confrères avocats du barreau de PAU et BAYONNE.
Complicité et interventions sur la Justice et la police.
La presse a longuement présenté les interventions de François BAYROU auprès du Juge d'instruction , du procureur et de la Chambre d'Accusation, respectivement de Pau, Tarbes et Bayonne, produisant à chaque fois le classement sans suite des plaintes déposées depuis les années 80 par plusieurs parents d'enfants maltraités. Lors de l'inculpation du curé SILVIET-CARRICART il a même demandé au procureur général de PAU à consulter le dossier de dossier d'instruction. . Sommet de son intervention sur la Chambre d'Accusation de la Cour d'Appel de PAU, suite à la mise en examen pour viol sur mineur le 28 Mai 1998, il facilite la libération accellérée, après 13 jours de détention , l'assouplissement du contrôle judiciaire, puis l' exfiltration à ROME du curé Pierre SILVIET-CARRICART , ex directeur de BETHARRAM. Une conséquence magistrale des pressions politiques. Le juge MIRANDE reconnait aujourd'hui ,à mots couverts, "son étonnement vis à vis des nombreux questionnements de sa hiérarchie qui lui furent adressés à propos de la suite qu'il comptait donner à l'affaire". Affirmer plus clairement les faits serait une reconnaissance de la mise en cause de son indépendance.!! Ce qui est pourtant ici un exemple caricatural. F. BAYROU lui avait d'autre part exprimé "ses interrogations et ses doutes sur la culpabilité de SILVIET-CARRICART". En matiére politique le message ne peut pas être plus clair. Cette porosité entre politique et justice est hallucinante.
Complicité avec les autorités administratices de l'Education Nationale
Une inspection fut organisée à BETHARRAM au mois d'avril 1996 par le directeur académique des services de l'Education Nationale des Pyrénées Atlantiques, Pierre POLIVKJA, la première. . Celui-ci était maire d'AIGUILLON sous l'étiquette de l'UDF (Union pour la démocratie française, le parti politique de François BAYROU) .Résultat attendu, le rapport produit à cette occasion "ne fait apparaître aucun dysfonctionnement" et conclut " que Notre Dame de BETHARRAM posséde suffisamment d'atouts et d'éléments positifs pour surmonter ces moments difficiles et réussir dans sa volonté de changement". Cette inspection ne conduira à interroger que 8 élèves désignés par la direction. Seule évolution préconisée, "l'abandon du principe des éléves surveillants". L'intention est évidente, les seuls coupables sont des éléves et non la communauté éducative. Pire , ce rapport de trois page fait plutôt le procés de l'enseignante de mathématique et lançeuse d'alerte, Françoise GULLUNG, en dénonçant de pseudos "intentions de "vouloir démolir l'école" et "préconisant la nécessité d'écarter l'enseignante afin qu'elle ne puisse plus enseigner dans l'établissement". En 2025 Elisabeth BORNE, en poste au ministère de l'Education Nationale, reprendra le même discours scélérat en dénigrant la lançeuse d'alerte dans le but de couvrir les exactions de son ministère et de blanchir son premier ministre F.BAYROU.
L'inspecteur pédagogique régional, aujourd'hui à la retraite, reconnait à minima qu'à l'occasion de la première et unique inspection le 12 avril 1996 " n'avoir pas cherché à savoir ce qu'il se passait," et admet que "son rapport n'aurait aujourd'hui aucune valeur". Fidélité insensée. Sa mission était manifestement "calibrée" par sa hiérarchie, (contrainte d'exercer un contrôle de routine suite aux plaintes médiatisées), visite téléguidée par la direction de BETHARRAM et le grand organisateur F. BAYROU qui ignore tout de tout aujourd'hui.
Intervention au niveau des médias
En 1996 le journal LIBERATION relatera déjà les actes de violences commis à BETHARRAM sur les élèves et titre "Betharram, le lycée fier de ses châtiments". Suite à des contacts entre le journal Sud-Ouest et François BAYROU, le quotidien régional prendra la défense de l'établissement en qualifiant les faits relatés de "rumeurs malsaines". Le quotidien, aux ordres à cette époque, minimisera les violences et titrera son papier : " une plainte d'un parent d'élève contrarie 150 ans de réputation" (16/04/1996). Chaque visite de BAYROU à BETHARRAM est couverte par le journal qui assure toujours la communication par un article sur "l'événement".
L'organisation de pressions locales contre les lanceurs d'alerte
Françoise GULLUNG, enseignante de mathématiques à partie de 1993 , interpelle rapidement, à partir de 1994 le ministre de l'Education nationale d'alors, F. BAYROU, ainsi que le tribunal, la gendarmerie et la direction diocésaine. On ne peut pas faire plus. Pourtant l'évêché, le seul à donner suite , menacera l'enseignante: "oubliez ces faits est le mieux que vous puissiez faire si vous voulez garder votre fonction dans l'enseignement catholique". Il s'agit d'un ultimatum et d'un chantage au licenciement de la part de son administration de tutelle, son employeur.
L'enseignante se verra ensuite victime de dégradation sur son véhicule et de menaces téléphoniques, puis des coups d'un élèves de 15 ans, qui lui causera une fracture du nez.!! L'intention est explicite, elle ne pourra en effet être présente lors de l'inspection prévue le 12 avril 1996.!! Le rapport de l'inspection pédagogique préconisera son éloignement de BETHARRAM, jugeant sa présence "néfaste" pour l'établissement. Terrifiant.
Jean-François LACOSTE-SERIS fut vice-président de l'APEL en 1995, (constituée de 5000 associations locales de parents d'élèves de l'enseignement "libre" catholique). Il témoigne aujourd'hui de la politique du secret de BETHARRAM y compris à la suite de la fugue d'un élève et de son suicide très douteux dans la forêt, où à cette occasion il lui sera demandé curieusement "de ne pas ébruiter l'affaire". . Au cours de l'année son fils est hospitalisé suite à une hypothermie causée par la fameuse punition du perron: placé en sous-vêtements à l'extérieur des bâtiments, en pleine nuit d'hiver. Le père dépose plainte contre l'établissement et diffuse un trac. A la gendarmerie il est apostrophé par le suppléant de François BAYROU, le député (RPR à son époque) et responsable de presse Michel PERICARD, très actif dans la création des comités de soutien de BETHARRAM et contacts avec les medias (ancien élève de l'école et pourtant maire à cette date de Saint Germain en Laye). Pour son action J-F LACOSTE-SERIS sera destitué rapidement de sa mission au sein de l'APEL par le président de l'association Alain PROTAT.
L'APEL de l'établissement se mettra également en guerre ouverte afin de soutenir l'équipe éducative contre " la généralisation et l'imprécision des faits tels qu'ils ont été rapportés, l'amalgame auquel ils ont servi dans le but évident de nuire à la réputation de l'établissement".
Les menaces sur les victimes
Jean-Marie DELBOS, aujourd'hui âgé de 79 ans, est considéré comme le premier plaignant identifié. Violé à la fin des années 50 par le curé Henri LAMASSE, il porte plainte en 1961. Rapidement il subira des pressions de la part de la congrégation de BETHARRAM. Orphelin, il est une victime parfaite. Suite à sa plainte, et afin de le "calmer", la congrégation le fait hospitaliser en hôpital psychiatrique deux semaines. Sa grand-mère qui l'héberge, sera également l'objet de menaces à son domicile, où trois prêtres qui lui demanderont de ne pas "ébruiter l'affaire" au risque au cas contraire "de se voir imposer des frais de scolarité dont elle avait été exonérée, puis de se voir saisir ses biens."
Une révision profonde et nécessaire des services de l'Etat , des administrations au service réel du citoyen.
L'ensemble de toutes ces actions, pressions, menaces de toutes sortes sur l'ensemble des acteurs de ce dossier, ressemble fort à une organisation mafieuse qui n'ose pas dire son nom en France et qui échappe à tout contrôle. Et pourtant nous avons ici tous les ingrédients, toutes les caractéristiques de l'action de la Camorra, la mafia napolitaine: corruption, menaces, violences, manipulations, trafics d'influence, pénétration des autorités administratives, politiques, des sphéres économiques et financières, pressions répétées sur la justice, la police, les médias, les dirigeants du pays. Et enfin la marque de fabrique de ce réseau de complicité c'est l'omerta.
Il est urgent de créer dans notre pays une instance éthique réellement autonome, un parquet anti corruption aux pleins pouvoirs, une instance anti mafia, afin d'assainir l'organisation de notre pays , notre vie politique et administrative, blanchir nos institutions, les rendre vertueuses. Les recours contre les autorités administratives et judiciaires doivent être facilités , gratuits , non prescriptibles et sans obstacle procéduriel... Nous sommes encore complexés à utiliser le mot "mafia" au sein d'une nation idéalisée, attachée à la philosophie de la Révolution et des Lumières. Nous sommes encore trop convaincus par nos mythes historiques que notre organisation sociétale est forcément saine, parcequ' animée par des slogans républicains répétés à l'infini , rassurés par une Constitution que le Monde "nous envierait," enthousiasmés par les fondamentaux de la patrie des droits de l'Homme. Il est urgent de plus essentialiser des exactions commises dans un bagne catholique des Pyrénées Atlantiques, afin de se confronter à un systéme global profondément perverti . Pour l'instant la fête continue .
ci dessous cliché de la "sainte famille camorriste" réjouie lors de l'anniversaire des 150 ans du bagne de Betharram (Mai 1987).
Au centre François BAYROU avec sa copine de St Jean De Luz, Michèle ALIOT-MARIE (secrétaire d'Etat chargé de l'enseignement, du gouvernement CHIRAC, sous la présidence François MITTERRAND) , à gauche les deux curés dirigeants de BETHARRAM, Vincent LAUDEL (directeur à partir de 1993) et Benat SEGUR directeur à cette époque , (mis en cause par 13 plaintes pour agressions sexuelles, décédé en 2010 et qui a écrit en 1994 l'ouvrage "Betharram en Côte d'Ivoire"). A droite, au centre, on reconnait Michel BOUYRIE maire de LESTELLE-BETHARRAM de 1983 à 2001, qui prétend que "les familles savaient qu'on distribuait des gifles et donnaient tacitement leur accord".!!

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