Depuis le point de départ médiatique de l'affaire dite " de BETHARRAM, l'information s'est concentrée sur le premier Ministre François BAYROU et les faits sexuels de la maltraitance subie par les éléves en Pyrénées atlantiques. Tous les autres établissements sur le territoire, coupables des mêmes faits, ont été vite escamottés, tel le collège du RELECK-KERHUON, près de Brest, où les matraquages étaient particulièrement brutaux sur des jeunes enfants de 11 à 15 ans. L'Etat a joué la carte de la poule qui découvre un couteau tout en organisant par la suite , par le biais d'élus, le psychodrame thérapeutique de la commission d'enquête, avec tout de même une arrière pensée politique. l'Eglise pour sa part, et dans son registre habituel, échine courbée, est entrée comme toujours tardivement en pénitence. Les deux institutions, complices séculaires des plus grandes infamies, et y compris de toutes ces maltraitances, se sont avancé d'abord en ordre dispersé, mais ont juré de concert, croix de bois croix de fer, que cela ne se reproduira plus. Les médias pour leur part ont joué la même partition en nous proposant donc tous le même cantique dans la grande cathédrale journalistique. Ceux qui ont enquêté sur l'organisation systémique de maltraitance, établissement par établissement, ont été très minoritaires.Bien que j'ai pu en solliciter certains, mais sans effet. Du côté de BETHARRAM personne n'a questionné la disparition du principal responsable de l'affaire, Pierre SILVIET-CARRICART, comme si l' absence du prêtre arrangeait tout le monde. Le "suicide", déclaré comme tel, a eu l'effet surprenant de satisfaire la doxa.
Le prélat a occupé les fonctions de directeur de l'établissement catholique de BETHARRAM de 1987 à 1993 mais les violences sont bien antérieures puisque le père LAMASSE, embauché en 1957 se livre alors sur les internes à des masturbations et fellations. Les premières plaintes arrivent dès les années 60 mais Jean Marie DELBOS, premiere victime connue, est interné en hôpital psychiatrique afin de discréditer son témoignage. A sa sortie de l'hôpital, la grand-mère qui l'héberge est même menacée de "saisie de ses biens" par trois prêtres, si l'affaire est dévoilée. Lorsqu'il portera plainte en 2010 on lui opposera la "prescription". Le père LAMASSE est par contre muté à Bethleem suite à l'envoi du témoignage au Saint Siége par J.M DELBOS. Ce dernier ne sera reconnu victime et indemnisé par la Congrégation de BETHARRAM que le 20 mars 2023. Le scandale qui éclate aujourd'hui, et qui a abouti pour l'instant à 200 plaintes d'anciens élèves pour violences diverses et viols, s'appuie donc sur de nombreuses plaintes antérieures, rapidement mises aux oubliettes par l'appui d'un vaste "comité local de soutien"à l'établissement. L'infame "guide spirituel" CARRICART ne sera jamais jugé, il est décédé il y a près de 25 ans, en 2000.
Le prêtre fut mis en examen pour viol et tentative de viol sur mineur par le juge d'instruction palois Christian MIRANDE, et placé en détention provisoire le 26 Mai 1998 après sa présentation au parquet, retardée étrangément de quelques heures par Mr ROUSSEAU , Procureur général, qui "souhaitait consulter le dossier" (en violation de l'indépendance du juge).En fait il téléphone à la Ministre de la Justice. Le même jour et à l'issue de la garde à vue de CARRICART, François BAYROU, alors Président du Conseil Général et Député des Pyrénées Atlantiques, rencontrera à BORDERES son voisin le juge MIRANDE à son domicile ,en pleine violation de la séparation des pouvoirs. Il y restera plusieurs heures. Le juge MIRANDE soutiendra dans un premier temps à la Commission d'enquête que ne sera évoquée que la situation du fils Calixte BAYROU, éléve de BETHARRAM, pour finalement reconnaître que les faits commis par Pierre CARRICART feront aussi partie de la discussion. Mr BAYROU nie actuellement avoir rencontré à son domicile le juge , et prétend "l'avoir rencontré par hasard sur un chemin ". !!
Le caractère stupéfiant du dossier c'est que la Chambre d'accusation de la Cour d'Appel de PAU va décider par la suite de remettre en liberté provisoire Pierre CARRICART et quasi immédiatement après son incarcération, le 9 juin, dans le cadre d'une procédure rapide assez exceptionnelle de référé-liberté, soit même pas 2 semaines après son entrée en prison. Du jamais vu dans le cadre d'un dossier pour viol destiné à être jugé en Cour d'Assises. Il sortira pourtant en situation de contrôle judiciaire, avec l'obligation de ne pas quitter le territoire , répondre aux convocations de l'autorité judiciaire et ne pas entrer en contact avec les témoins, le personnel de l'école de Betharram. . Mesure classique et obligatoire dans l'éventualité d'une libération provisoire.. Mais la décision de la chambre d'accusation donne déjà le signe de son appréciation subjective du dossier , notant selon elle "la légèreté de l'accusation" et soulignant aussi les gages sérieux du respect des règles de la liberté provisoire. Pourtant le procureur général de la Cour d'Appel de PAU, preuve de la gravité de l'affaire, va avertir par téléphone le 26 MAI 1998 Elisabeth GUIGOU, Ministre de la Justice, afin de l'informer "du caractére sensible du dossier". Celle-ci va recevoir également en date du 13 Juin 1998 un courrier de la part du même procureur général de PAU , dont l'objet est de matérialiser les propos tenus au téléphone une quinzaine de jours avant , et de l'interroger sur la décision à prendre.
On le voit aujourd'hui, la Cour d'Appel de PAU s'est décentrée, manifestement sous influence, dans son appréciation de la situation. Pierre CARRICART n'a respecté aucune de ses obligations judiciaires . A moins que la décision de sa libération ait été réclamée par une autorité politique et/ou ecclésiastique nationale ou de proximité. PAU est en effet l' univers exemplaire bourgeois de l'entre soi, où les personnalités politiques, financières, administratives et religieuses se côtoient régulièrement dans des diners mondains et où s'échangent de bons services et un soutien indéfectible. Mais le dossier a manifestement dépassé les frontières du département.!!
Pierre CARRICART à sa sortie de prison "sous contrôle judiciaire" sera dans un premier temps, malgré les interdictions d'entrer en contact avec les témoins ou protagonistes de l'affaire, hébergé à l'institut des Prêtres du Sacré-Coeur de Jésus à Bétharram (la congrégation fondée en 1835 et présente sur les quatre continents et 15 pays). Son contrôle judiciaire sera allégé les premiers jours de 1999 sans explication raisonnable si ce n'est pour faciliter sa fuite, au point qu'il est reconnu que cette mesure avait pour objectif de lui permettre de partir à ROME. Il disparaitra en effet quasi immédiatement le 5 janvier 1999. Fait incompatible avec l'allégement d'un contrôle judiciaire et la mise en examen pour faits à qualification criminelle..!! Ces actes de procédure stupéfiants démontrent la volonté de neutraliser l'instruction du Juge MIRANDE. Sur le site du Diocése de Toulouse, les Bétharramites sont présentés comme " un camp volant de soldats d'élites , prêts à courir au premier signal partout où ils seront appelés". Un profil prémonitoire.
Il est assez saisissant que la Chambre d'accusation ait pu laisser dans un premier temps le père CARRICART rejoindre BETHARRAM et sa congrégation, alors qu'habituellement la décision de libération provisoire s'accompagne de l'interdiction de rester dans son lieu de vie habituel et de côtoyer les différents acteurs du dossier, pesant par ailleurs les risques de fuite, forts élevés ici .. Il est vrai que Président du Conseil Général des Pyrénées Atlantiques et député du département, François BAYROU avait pris contact avec le procureur général de la Cour d'Appel de PAU afin "d'être informé du dossier", en fait pour se présenter en tant que témoin de moralité" et porte parole d'un comité de soutien qui s'actice à cette époque dans le département. Le procureur général a lui-même contacté "pour avis" la ministre de la Justice qui, très éloignée de cette affaire locale, suivra la volonté de son procureur de "désamorcer un dossier brulant". C'est l'un des gendarmes chargés de l'affaire, Alain HONTANGS, qui l'affirme aujourd'hui, en évoquant la surprise du juge en charge de l'affaire. Le major Robert MATRASSOU le confirme. Cela se nomme en d'autres termes une pression politique majeure, alors même que les magistrats sont supposés "indépendants". On ignore à ce jour la position de la Ministre de la Justice, Elisabeth GUIGOU, suite à l'échange avec MR ROUSSEAU, Procureur général de PAU . On présuppose que ce dernier a suivi la décision de sa hiérarchie, à savoir la Ministre de la Justice qui feint aujourd'hui, comme MR BAYROU, l'ignorance du dossier.!! Maître BLANCO, avocat à PAU, a demandé au mois de février 2025 l'ouverture d'une enquête contre François BAYROU, pour "entrave à la justice et recel de crime".
Il faut bien constater que le départ de France n'a pas ici été improvisé ni initié par le seul père CARRICART, on peut même poser l'hypothèse que son élargissement ait été justement décidé en hauts lieux, Eglise et Etat, afin de permettre sa fuite et de bloquer par la même occasion le processus judiciaire et le scandale qui l'aurait accompagné. Comment comprendre que l'Eglise puisse proposer un hébergement à ROME à une personne inculpée pour viol, sans la certitude d'une certaine compréhension de l'autorité politique et judiciaire française..? L'Eglise catholique négocie habituellement avec l'Etat et suggére ainsi dans tous les dossiers d'inculpation et de condamnation un accueil du prètre mis en cause dans l'un des établissements dédiés et réputés hermétiques à la société civile. Ici on a choisi ROME afin que l'affaire ait toutes les chances d'être oubliée par la Justice. Toujours cette tradition d'éviter à l' avantage de l'Eglise , la Justice et le scandale, ce qui satisfait également l'Etat dans une communauté d'intérêt avec le clergé.
En effet, le père CARRICART a bien été pris en charge par la societas Sacratissimi Cordio Jesu de Bétharram qui a organisé sa fuite puis l'a installé à ROME dans la Maison Générale de la congrégation , via Angelo BRUNETTI, 27 . Dans quel but.? Il bénéficie d'abord d'une sorte de promotion dans la mesure où il devient représentant à l'international au Vatican de la Congrégation de Bétharram. Il faut savoir que ROME n'a pas été choisie par hasard, puisque la congrégation est représentée par certains membres élevés dans la hiérarchie du Vatican et en l'occurrence au sein du Synode des évêques qui a vocation à informer et conseiller le Pape.
La présence du père CARRICART à ROME est donc totalement connue et assumée, en accord manifestement avec les autorités françaises puisque, fait saisissant, aucune convocation du juge MIRANDE n'a été initiée durant un an, puis aucun mandat d'arrêt international n'a été lancé par les autorités judiciaires françaises durant sa cavale .!! Jusqu'à la seconde plainte puis une troisiéme qui contraignent alors le juge à le convoquer le 12 janvier . Alors même qu'en cas de fuite, en violation de son interdiction à quitter le territoire, la procédure consiste en général à demander à la police du pays du domicile d'interpeler l'inculpé. On attendait manifestement qu'il prenne de lui-même le train pour se rendre à la convocation.!! Insensé, alors que le prêtre est, on le rappelle, mis en examen depuis un an pour des faits à qualifications criminelles.
Un peu plus d'un an après sa fuite de France et près d'un mois après sa disparition à Rome , le père CARRICART sera retrouvé mort le 2 février 2000 dans le fleuve du TIBRE, le corps en décomposition et donc présent manifestement depuis de nombreux jours dans l'eau ( fait surprenant, le TIBRE, traversant le coeur de la cité, est un lieu particulièrement fréquenté). Le lieu du repêchage du corps dans le TIBRE serait VITINIA selon le quotidien Corriere Della Sera, à 17km de ROME. C'est un pêcheur , assis sur la rive du TIBRE qui vit une masse informe flotter sur l'eau .La police a mis moins de 24h à identifier le corps. Le père CARRICART avait disparu depuis un mois de son domicile, précisément le 5 janvier, de la Maison Générale de la Congrégation de la Via BRUNETTI, à deux pas de la PLAZZA DEL POPOLO.Soit une semaine avant sa convocation par la justice française et par le magistrat Christian MIRANDE (le 12 janvier) à propos de nouvelles plaintes. Il faut savoir que le TIBRE passe à 200 mètres du lieu d'hébergement du père CARRICART, la Maison Générale de la congrégation, en fait le siège, dirigée par Eduardo Gustavo AGIN, supérieur général .
Les déclarations recueillies par Fabrizio PERONACI , journaliste enquêteur du Corriere Della Sera, seront stupéfiantes, "selon une "personnalité éminente de la congrégation que j'ai rencontrée" (qui n'est pas nommée) à la Maison Générale: " C'était une affaire absurde , à l'anticléricalisme fortement enraciné en France s'ajoutait le narcicissisme typique de certains magistrats" (...)"face aux accusations de violence sexuelle , il est nécessaire de procéder avec équilibre et capacité de discernement. Personne n'a l'intention de couvrir les délinquants, soyons clair. Mais savez-vous combien de fois des plaintes contre les prêtres sont déposées à la légère.? Savez-vous qu'elles sont souvent motivées par un désir de vengeance, peut-être lié à d'autres motivations.? Avez-vous une idée de la fréquence des accusations tardives qui arrivent bien des années après la mort de la personne concernée, dans le seul but d'obtenir une injuste compensation.?" (Corriere della Sera 17 mars 2019).
Nous voyons ici l'expression d'un déni total des violences infligées aux enfants, et une position radicale en défense du père CARRICART, et de manière sous-jacente la volonté de protéger tous les membres de l'Eglise qui seraient persécutés par "un anticléricalisme fortement enraciné en France" (SIC). Nous le savons maintenant, cet anticléricalisme n'était pas partagé par François BAYROU et par certains notables de PAU, bien au contraire puisqu'ils restent encore à ce jour dans le déni ou "la perte de mémoire".
La police italienne a conclu au suicide simplement par le recueil d'une lettre de l'intéressé sans que son authenticité n'ait été démontrée. Dans celle-ci le père CARRICART aurait écrit ceci:" j'ai achevé mon chemin, je suis sur le GOLGOTHA, ma croix se lève". Aucune allusion révélée à de possibles regrets ou aveux dans cet extrait. Rien qu'une déclaration incroyable sur le Golgotha, le mont où le Christ aurait été crucifié. Le propos emphatique s'inscrit parfaitement dans le discours officiel de l'Eglise, au point que l'on peut s'interroger sur la distance entre cette arrogance et la culpabilité écrasante habituelle des personnes qui se suicident. C'est le message qui est en tous les cas choisi pour être diffusé. L'information de la découverte du corps aurait été donnée par son avocat Serge LEGRAND (décédé aujourd'hui) C'est lui également , selon le Corriere della sera, qui aurait découvert la lettre. Etait-il vraiment déjà sur place.? Mr LEGRAND, militant UDF, est très proche de BAYROU à cette époque. Le corps a été rapatrié rapidement en France, et la dépouille inhumée le 10 février 2000 dans le cimetière de la congrégation de LESTELLE BETHARRAM. Pourquoi faudrait-il douter du scénario qui nous est présenté.?
Le doute a d'abord été exprimé par Maître Gérard BOULANGER, avocat de l'une des deux victimes mais sur l'identité du corps, non sur les causes de son décès. Il s'interroge aussi sur "la précipitation" du défenseur de CARRICART, Maître Serge LEGRAND, à diffuser aux médias la lettre d'adieu de son client. Maître BOULANGER demandera ainsi au juge palois un nouvel acte d'instruction, à savoir l'exhumation du corps du père CARRICART , fondée sur une anomalie du rapport d'autopsie: une différence entre la taille du corps retrouvé dans le TIBRE, 1,75m, soit 5 cm de plus que la taille connue et affichée sur la carte d'identité du prêtre (1,70m) .C'est un prètre de la Congrégation qui avait identifié le cadavre à la morgue et fait la déclaration suivante :"c'est lui, même si je me souviens de lui plus petit". Cette phrase a aussi alimenté le doute. La dépouille est ainsi exhumée le 10 novembre 2000 avant d'être transportée au funérarium de PAU. C'est le professeur DOUTREMEPUICH, fondateur d'un laboratoire privé d'hématologie et médecine légale à BORDEAUX, qui sera mandaté pour réaliser le prélèvement d'ADN à partir d'un fémur reçu dans son laboratoire . Les conclusions confirment que le fémur exhumé est bien celui du père CARRICART.
Cet examen médico-légal ne porte pas sur les causes de la mort. Le rapport d'autopsie initial réalisé en Italie, à priori approximatif, cautionne manifestemant la noyade sans expertise approfondie. Des questions se posent donc encore.
Pourquoi libérer de prison précipitamment le père CARRICART et à la demande de qui.? Celui-ci, au cours de sa liberté provisoire et avant sa fuite, a poursuivi durant 7 mois son activité de régisseur à Bétharram , à priori sans idée de suicide, malgré un "choc émotionnel" supposé (?) de son incarcération et de son inculpation. Ce n'est que près de 12 mois après sa fuite à ROME qu'il aurait décidé de se suicider, alors même qu'il disposait manifestement d'appuis solides, d'un emploi et un domicile qui lui sont garantis. Selon son avocat, Serge LEGRAND "il n'arrivait plus à assumer la suspicion et le harcèlement" (video INA). A ROME les échos de Bétharram devaient pourtant lui apparaitre probablement bien lointains.!!
Autre interrogation. Le suicide par noyade d'un homme, catholique de surcroît, est-il fréquent.? Pour un prêtre en particulier et un catholique en général, le suicide est interdit totalement par le cinquième commandement de l'église catholique," la vie étant donnée par Dieu nous n'en disposons pas." Le suicide de prêtres existe bien entendu, mais en général plus violent que la noyade . Celle-ci renforce l'anomalie. . Les statistiques publiées sur le suicide font apparaître que ce moyen n'est choisi que par 2, 6% des hommes (12% pour les femmes) , alors que la pendaison est retenue par 54% des hommes et pour les armes à feu 19%.. Surprenant. Le père CARRICART ferait t-il vraiment partie des moins de 3% des hommes suicidés par noyade.?
Le suicide pourrait être une hypothèse dans le cas de faits exceptionnels qui pourraient induire la culpabilité d'un prêtre. Dans le cas présent, les faits d'abus sexuels et de violence se sont répétés durant de nombreuses années et sur un nombre incalculable de victimes, au point que les actes ne constituent plus un dérapage mais un comportement systémique, pensé, organisé non pas de manière solitaire, mais au sein d'un groupe d'acteurs de BETHARRAM, surveillants, enseignants, élèves complices parfois d'exactions. Cette situation qui exclu toute forme de culpabilité individuelle, de choc émotionnel. L'exfiltration du père CARRICART démontre d'ailleurs la présence d'une organisation en soutien et ne suppose aucunement la solitude d'un fugitif aux abois. L'exfiltration a eu quel objectif réel.? Dans les fait c'est l'extinction des poursuites du fait du décès , à la grande satisfaction des compères de toujours, l'Etat et l'Eglise.
Y a t-il eu une intention de cacher définitivement le prètre.? Possible, mais si c'est le cas l'idée était insensée , surtout devant la gravité des faits qui lui étaient reprochés et notamment à partir de la seconde plainte qui ne laissait peu de doute sur l'ouverture un jour d'un procès et donc son arrestation. Mais l'espoir que l'affaire se "calme" existait bien. L'exfiltration parait avoir eu pour objectif Rome de tout faire pour que ce personnage ne puisse s'expliquer un jour en Cour d'Assises, en risquant d'exposer au grand jour les complicités actives et passives qui lui ont permis de sévir de nombreuses années, tant au niveau local que national, dans la sphère religieuse, administrative et politique. . On rappellera que lors de son inhumation dans le cimetière de la congrégation à Betharram , seront présentes près de 800 personnes dont Elisabeth BAYROU, la compagne du premier ministre actuel.!! Le déni était total et le reste aujourd'hui. La déflagration de nouvelles plaintes a ruiné les faux espoirs des instituttions et n'a t-elle pas fait naître le désir de faire disparaître le personnage, d'abord en le faisant sortir rapidement de prison, puis en l'exfiltrant de manière organisée. L'idée de se débarraser réellement de ce personnage encombrant n'a t-elle pas finalement surgit?. Scénario impensable.?
Pas vraiment, nous ne sommes pas chez les bisounours ni dans la crèche de Noël et ceux qui ont eu intérêt à faire taire CARRICART étaient nombreux . Quelques années avant ces faits, Roberto CALVI, le banquier de la Banque du Vatican (Banco Ambrosiano) a été retrouvé le 17 juin 1982 pendu sur un pont de Londres , maquillé en suicide, un assassinat reconnu comme tel, commis par le camorriste Vincenzo CASILLO, assassiné lui même avant d'avoir pu être entendu par une commission portant sur l'enlèvement d'un notable local de la Démocratie Chrétienne. L'atmosphère trouble et mafieuse autour du Vatican fut également marquée par les soupçons portés sur Monseigneur MARCINKUS, président de la commission pontificale et de la Banque du Vatican, accusé de banqueroute frauduleuse, protégé et exfiltré par le Pape Jean Paul II, avec la présence opaque de la loge P2. Nous le voyons, dans l'univers de cette puissance idéologique, politique et financière de l'Eglise, gravitent des personnages particulièrement inquiétants.
Selon le quotidien Corriere Della Sera du 17/03/2019 la mort du père CARRICART ferait partie des affaires non résolues à partir des années 90 conservées par le Ministère Public de ROME , en attente d'une réouverture grâce à des éléments nouveaux. On attend impatiemment ce fait nouveau que personne ne cherche à déterrer. On aimerait entre autre que soit ordonnée une expertise de la lettre du Père CARRICART.
L'affaire BETHARRAM peut-elle être réduite à une affaire de pédo criminalité.? Rien n'est moins sûr. Il n'est plus à démontrer que l'échange de services et le soutien partagé, politique et financier, a bien existé entre la communauté religieuse de Betharram (et de bien d'autres telle la congrégation des Béatitudes) et François BAYROU, dont le fond de commerce est l'Eglise Catholique et ses réseaux puissants. Les notables mouillés par le choix d'avoir placé leurs enfants dans l'établissement sont toujours apparus comme soutien aveugle de l'institution.. Les établissements catholiques vivent d'autre part de subventions d'Etat importantes complétées par des financements accordés par les différentes autorités administratives locales et régionales. Cela tombe bien, François BAYROU, de son surnom le Duc du Béarn, homme de réseaux, a navigué dans l'intégralité de toutes ces instances et fonctions ( Conseil Général, Régional, communauté d'agglomération, Maire de Pau, député, etc.) y compris bien sûr au niveau national en tant que président de l'UDF, puis Ministre de l'Education nationale (1993-1997) et ministre de la Justice éphémère en 2017, départ suite au scandale des attachés parlementaires européens. Il serait bien intéressant de mettre à jour les financements (et de leur utilisation) qui ont été obtenus par l'établissement de Betharram tant au niveau local, régional que national et notamment de manière contemporaine aux différences fonctions occupées par François BAYROU. Le financement par l'Etat et les régions dans un espace laïc est stupéfiant. Près de 14 milliards d'euros/an soit 75% du budget des écoles confessionnelles.!!
Nous avons un exemple explicite. Celui de Notre Dame de GARAISON.(Monléon-Magnoac) établissement catholique primaire et secondaire des Hautes Pyrénées, 600 élèves en externe ou internat, distant de 95kms de Betharram (Pyrénées Atlantiques) , est explicite des dérives possibles dans des établissements rarement contrôlés. GARAISON est réputé comme Bétharram pour la discipline et ses punitions, le jeûne imposé, les récitations à faire à l'envers sur ordre du préfet des études, la peur partagée des élèves. En 2009 un surveillant a été condamné à 14 ans de réclusion criminelle pour viol. Comme à Bétharram les élèves sont pour partie issus de la région ou de Pau et Toulouse, tous payant une somme de 3000 à 3800 euros l'année scolaire avec la promesse d'une progression durable de la scolarité par une pédagogie qui n'a rien de novatrice, mais plutôt réactionnaire et bien rétrograde: la pression morale, les punitions, éventuellement les châtiments corporels que l'Etat, financeur, ne condamne pas sous prétexte de la "liberté pédagogique" mais en fait pour donner du poids au mot "enseignement libre" qu'il cautionne depuis bien longtemps pour raisons politiques. Le 21 février 2025 un "collectif victimes Notre Dame de GARAISON " s'est créé sur Face Book Christian LABORDE, originaire de la région, y fut l'enseignant de lettre et d'occitan qui dénonça de manière indirecte, sous mots couverts, dans une fiction librement inspirée ("l'Os de Dionysos") les pratiques sexuelles d'enseignants d'un collège ressemblant à GARAISON nommé "notre dame des Frondaisons". L'ouvrage fut censuré en 1987 par le TGI de TARBES pour "trouble illicite, incitation au désordre et à la moquerie pornographique".
L'endroit, (comme Bétharram et Lourdes) est un haut lieu de pèlerinage fondé sur l'apparition de la Vierge en 1515 à la bergère Angèle de SAGAZAN. Une récurrence en Pyrénées .!!
Christian RAYNAL, (qui n'a que le BAC), a occupé des fonctions aussi nombreuses que François BAYROU , ex directeur du collège catholique toulousain Saint Louis, conseiller régional de Midi Pyrénées (1992/1998) , ex adjoint au maire de Toulouse, ex secrétaire départemental du RPR, cadre de l'UMP, destitué pour avoir annoncé vouloir voter pour le précédent maire PS de Toulouse, Pierre COHEN. Comme le Duc du Béarn , Christian RAYNAL entretien depuis toujours une grande proximité avec les institutions catholiques, au point qu'il fut recruté à partir de 2000 par Notre Dame de GARAISON, pour exercer un rôle de gestionnaire par le biais de la fondation Jean Louis PEYDESSUS de l'établissement (qui permet de recevoir dons et legs). Son réseau est si important que dans l'espoir d'un flux financier augmenté il obtiendra en 2003 l'accord de Cécilia SARKOZY (dont l'époux est alors ministre de l'Intérieur) pour devenir la marraine de la fondation de l'établissement. Le "comique" de l'affaire c'est que le parrain choisi sera le cardinal Paul POUPARD, accusé d'exhibitions sexuelles sur mineur, affaire classée au désespoir des parents de la victime. Problème, une expertise comptable en 2009, initiée par le directeur de GARAISON, mettra en évidence des subventions fictives à hauteur de 530 000 euros ,matérialisées par des documents à l'en-tête du Conseil Régional, fabriqués par MR RAYNAL et faussement signés par Martin MALVY, le président de Région.
Le but selon lui "était de pouvoir présenter un bilan à l'équilibre au Conseil d'administration "afin qu'il soit validé. Cette manoeuvre ,visant surtout à masquer un trou financier inexpliqué, alors même que le Conseil Régional venait d'accorder 7 Millions d'euros ( conformément aux lois FALLOUX et ROCARD) pour la rénovation des bâtiments. Un incendie surprenant avait détruit une partie de l'établissement en juillet 2000. L'enquête de la PJ mettra aussi en évidence 99 000 euros de salaires indus et une facture de 20 000 euros chez le restaurateur GUERARD (*** au guide Michelin) dans la station thermale d'Eugénie Les Bains. La procureure déclarera ceci lors du jugement: "je reste persuadée que tout cela n'est qu'un infime morceau de la partie immergée de l'iceberg".(SIC)
Christian RAYNAL a été condamné à 8 mois de prison avec sursis et 50 000 euros d'amende, il devra payer à GARAISON 412 314 euros , et 270.095 euros au Conseil Régional .
Il ne fait aucun doute que la situation des établissements d'enseignement catholique des Pyrénées Atlantique interroge et devrait susciter de la part des autorités publiques de tutelle , les financeurs, les décisions qui s'imposent: contrôle pédagogique régulier des établissements, remise en cause du financement public au privé alors que la scolarité est payante, vérification drastique des financements et subventions, de l'habilitation, compétence et éthique des enseignants, respect des lois de la république et de la laïcité en particulier, protection de l'enfance. Ceci pour que l'on en finisse une fois pour toute avec ces Betharram, partie visible de l'iceberg, dont l'affreuse copie existe malheureusement en nombre à travers la France. Mais je reste convaincu que c'est une vue de l'esprit, car le lien Eglise Etat dans les responsabilités n'est pas remis en question, le couple infernal poursuit son chemin , comme s'il ne s'était rien passé...
Ci-joint communiqué de presse du 4 février 2000 à 15h47 de l'agence italienne ANSA* lors de la découverte du corps du père CARRICART *(agencia Nazionale Stampa Associata)
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