Une société de consommation, comme l’a avoué en son temps l’ex-patron de TF1, ce sont des gens nombreux, fidélisés aux médias consuméristes très majoritaires. Ces derniers « vident les cerveaux » pour les rendre « disponibles » à la consommation de beaucoup de choses, trop souvent, inutiles.
Nous en déduirons qu’un « cerveau plein » n’est pas disponible à la surconsommation. Bonne nouvelle.
L’impératif absolu pour réduire les catastrophes écologiques annoncées étant un retour de chacun à la couverture de ses seuls vrais besoins, le projet de Demain en mains est d’assigner à l’éducation populaire une nouvelle mission. Nous aider à sortir de la consommation addictive et dévastatrice par un meilleur usage de nos cerveaux. Ils sont conçus pour cela : grandir en intelligence.
Si l’on s’arrête là, on reste comme trop souvent dans le vœu pieux. Rien ne se passera bien sûr.
Très concrètement, le projet est de mettre à la disposition du plus grand nombre, des lieux accueillants et proches, facilement accessibles, animés par des personnes qualifiées. Ils offriront à ceux, très nombreux, qui doutent de leur capacité ou ne les envisagent même pas, la possibilité de s’exprimer, de donner leur sentiment sur ce qu’ils vivent comme l’ont fait les Gilets jaunes de manière inopinée. Un besoin fort était là qui put changer des vies.
Au-delà, l’endroit sera une porte d’entrée aux apprentissages. Parler ou chanter en public, découvrir que la littérature et la philosophie ne sont pas réservées à une élite, jouer d’un instrument de musique, danser, oser faire du théâtre. Se lancer dans l’écriture, le dessin, la sculpture… Les activités manuelles pouvant aller jusqu’à l’autoconstruction seront aussi à la carte. La liste de nos talents enfouis est longue …
Qui va faire quoi ? Sauf exception, attendre les pouvoirs publics serait au mieux trop long, plus sûrement du temps perdu. Citoyennes, citoyens, c’est l’âge de faire, n’attendons pas, retroussons nos manches et ensemble créons ces lieux d’éducation populaire, partout. Rien à inventer, sous différentes bannières, ces endroits existent et peuvent servir de modèle : Foyers ruraux, MJC… L’enjeu est de les multiplier de manière volontariste.
Rares sont les communes qui ne disposent pas d’un local utilisable par les associations. C’est essentiel pour commencer. Mais un lieu privé, un bungalow, même un conteneur aménagé peuvent convenir en attendant mieux.
Pour le reste, pionniers de la déconsommation, de la sobriété heureuse chère à feu notre ami Pierre Rabhi, nous disposons plus ou moins d’excédents financiers et/ou de temps libre. Les investir dans la réalisation de ces biens communs démultiplicateurs de connaissance et de convivialité, que peut-on espérer de mieux comme réinvention d’un voisinage favorable à la sobriété ?
Oui, c’est bien d’une reprise de pouvoir sur notre avenir, sur nos choix de vie dont il s’agit. Gageons que pleins d’autres initiatives vertueuses viendront compléter cet environnement radicalement nouveau issue d’une forte volonté citoyenne.