Que peut bien signifier « un état de l’opinion », sans autres précisions, dans une société largement dominée par un ensemble de médias populaires aux mains d’une poignée d’acteurs économiques milliardaires ? Ces derniers se permettant d’accuser leurs concurrents publics d’être « marqués à Gauche » alors qu’ils ne font qu’essayer de se fondre dans ce paysage pour le moins malsain.
Le Monde, la Fondation Jean-Jaurès et Sciences-po publient ce mardi 4 octobre un gros sondage1 réalisé par Ipsos. Quelques mois après deux campagnes électorales où les obsessions des Droites ont monopolisé le champ médiatique jusqu’à la nausée, au détriment des vraies problèmes, écologiques notamment, cela pose question.
Les questions concernent la perception de la situation du pays, les valeurs des Français et le rapport des Français au système politique.
Comment ne pas reconnaître dans certaines réponses une « opinion fabriquée » ? Comment ne pas reconnaître dans les résultats le matraquage que vient de subir l’opinion ? Comment ne pas reconnaître la chasse aux sorcières fomentée à l’encontre de ce qu’il reste des partis de gauche et écologistes qui osent, rendez-vous compte, se faire entendre à l’Assemblée nationale !
Près de 90 % des Français trouvent la société de plus en plus violente. La réalité est toute autre. Laurent Mucchielli (CNRS) affirme qu’il y en aurait même un peu moins qu’il y a 30 ans.
La méfiance interpersonnelle recueille 75 % de réponse positive. On trouve peu d’études là-dessus sur Internet. Par contre, on sait que le système économique raffole de créer la concurrence de tous contre tous.
Les vrais gens, ceux que nous fréquentons au quotidien, ne transparaissent pas dans ce sondage. Inversons les rôles : et si ce questionnaire mesurait le résultat du travail de sape sur l’opinion exercés par les médias asservis ? Alors oui, cela aurait du sens.
Si l’on voulait connaitre les vrais choix de l’opinion, ce pourrait être en vulgarisant le modèle de la Convention citoyenne. Bien informés, en quelques mois, 150 Français avaient les idées claires et ont exprimé des choix sur des sujets très importants qu’une majorité de Français aurait pu faire dans les mêmes conditions. Ce serait la démocratie.
Ou alors, plus simple, offrons au peuple les médias indépendants très facilement accessibles auxquels il a droit. C’est tout le sens de notre action mais pour cela, il nous faut être nombreux. On y travaille, patience !
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