De nombreux maux rongent nos institutions. Parmi ceux-ci, l’absentéisme des parlementaires. Nombreux sont les députés qui passent plus de temps dans leur circonscription qu’à l’Assemblée nationale. Du coup, les lois sont débattues dans un hémicycle vide et des lois, même des lois importantes, sont adoptées par quelques dizaines de personnes.
Si beaucoup de députés passent davantage de temps dans leur circonscription que sur les bancs de l’Assemblée, c’est parce qu’il est plus rentable pour eux, d’un point de vue électoral, de parcourir les marchés, de serrer des mains et de rendre des services à leurs électeurs. Ils se comportent ainsi en élus de circonscription, alors qu’ils sont censés être des élus de la Nation.
Cette pratique, que l’on appelle le clientélisme, nous vient de la Rome antique. Les clients étaient des hommes juridiquement libres qui se plaçaient sous la protection d’un plus puissant qu’eux, le patron, qui leur rendait de multiples services. Le clientélisme est donc une forme de corruption de l’électeur. Le député achète des votes en rendant des services divers (un logement dans une HLM, une recommandation, un appui à une démarche, etc.) à ses électeurs.
Le député est place est avantagé par rapport à ses concurrents parce qu’il est plus connu qu’un nouveau venu, et aussi du fait qu’il a rendu des services qui font que les électeurs sont ses obligés. On appelle cela « la prime au sortant ». Cette prime entrave le renouvellement du personnel politique et contribue à la formation d’une aristocratie de parlementaires qui conservent leur circonscription à vie, comme si elle était leur propriété privée. Ce n’est nullement par hasard qu’on désigne la circonscription d’un député par le terme de « fief électoral ». Car, au Moyen-Age, le seigneur féodal était propriétaire de son fief. Les députés ont donc tendance à devenir des potentats locaux plus que des élus de la Nation.
La réserve parlementaire ne fait que renforcer ces effets pervers. Elle accorde au député sortant des moyens de corruption supplémentaires. Car, évidemment, seuls les députés en place disposent d’une réserve parlementaires. Les autres candidats n’en bénéficient pas. C’est une variante de la candidature officielle mise en place par Napoléon III, qui favorisait de diverses manières les candidats soutenus par le gouvernement. Elle renforce la tendance à la constitution d’une aristocratie parlementaire élue à vie et entrave le renouvellement du personnel politique.
Enfin, et c’est un inconvénient qu’il ne faudrait pas oublier, elle est financée par les contribuables à qui des élus trop nombreux et grassement rémunérés ne reviennent déjà que trop cher pour les services qu’ils rendent.
Pour toutes ces raisons, exigeons la suppression de la réserve parlementaire !
Voici le lien :
https://www.change.org/p/fran%C3%A7ois-hollande-il-faut-supprimer-la-r%C3%A9serve-parlementaire?recruiter=495807245&utm_source=share_petition&utm_medium=copylinkd