La Com de l'OTAN ou plutôt de l'Eurotan, fonctionne à plein régime ces temps-ci et cette organe de la dominance militaire des Etats Unis sur l'Europe cherche à reconstituer une inquiétude, à l'échelle de sa supériorité militaire, et de rassembler le tout sous la bannière de deux vraie guerres, refondant l'alliance euro-américaine. Guerre contre le terrorisme djihadiste et guerre encore virtuelle contre Poutine et les Russes: ces deux ennemis paraissent encercler l'Europe ce qui nourrit une insécurité enfin re-localisée et refonde l'OTAN. Le problème de la guerre d'Ukraine par intervention militaire atlantique surgit soudain mais on n'est pas vraiment surpris de le voir venir par le côté va-t-en guerre de la droite américaine, souvent modéré par son président démocrate. Ils manœuvrent loin de toutes ces circonscription démodées de l'Europe des nations, pour remettre en place une communauté de défense des peuples endormies longtemps dans la coexistence pacifique formée sous menace nucléaire réciproque, puis endormis par l'effondrement de l'ennemi soviétique Mais on peut être surpris par le ralliement de la France à l'entrée dans une nouvelle guerre froide ou chaude.
Le président français a déclaré, en quittant Moscou, que si les Russes ne se décident pas à négocier rapidement un accord avec l'Ukraine "ce sera la guerre". Notons en passant que Mme Merkel comme chancelière, n'a pas le droit de prononcer de telles paroles car l'entrée en guerre, en Allemagne ne peut avoir lieu que par un vote du Bundestag. En parlant d'entrer en guerre, évidemment pas tout seul, le président Hollande se prête à une manœuvre inquiétante : Comme la guerre d'Ukraine ou même "russo ukrainienne" existe déjà, le Président signifie qu'on va vers une autre guerre, une guerre est-ouest qui aurait pour objectif (Zweck) de reconstituer l'Ukraine dans ses frontières en écrasant (Ziel) les Russes rebelles de la région du Donbass, et par reconquête de la Crimée. Ces exigences sont contenues dans la document final du conseil atlantique de Newport (pays de Galles) en automne dernier qui promet de ne reconnaître jamais l'annexion de la Crimée ni le projet de fédération Ukrainienne demandé depuis plus d'un an par la Russie comme une manière de mettre fin au conflit en séparant les combattants.
Mais la politique réelle véhiculée par cette menace de guerre est plutôt destinée, face à la crise sociale montante, de refaire de l'Europe un territoire menacé, exigeant des rassemblements patriotiques et soumis à protection du leader : les Etats Unis, patron lointain mais moderne et post nucléaire. La montée d'un hostilité guerrière entre la Russie et l'OTAN n'était plus à l'ordre du jour, en apparence et à jamais, depuis L'Acte Fondateur OTAN Russie de 1997. Ce document proclamait : "Partant du principe que la sécurité de tous les Etats de la communauté euro-atlantique est indivisible, l'OTAN et la Russie travailleront ensemble pour contribuer à l'instauration en Europe d'une sécurité commune et globale, fondée sur l'adhésion à des valeurs, engagements et normes de comportement communs. Une obligation "behaviouriste" (pacifiée) plutôt que juridique (démocratique). A l'issue de la réunion des ministres de l'OTAN au printemps 2014 un représentant qui a requis l'anonymat déclarait "Il a été convenu qu'aucune démarche visant à renforcer l'Alliance ne porterait atteinte à l'Acte fondateur ". Le 14 janvier 2015, la chancelière allemande déclarait encore "Je me suis prononcée pour que le document OTAN-Russie ne soit pas gelé". Tout cela ne pouvait pas signifier que la Russie était devenue une démocratie, mais qu'elle était un voisin pacifique. Comment la Russie a-t-elle pu devenir l'acteur criminel que les médias décrivent en raison de la guerre civile Ukrainienne, lançant les forces militaires et paramilitaires brinqueballantes des Ukrainiens contre les Russes ( et non les "Prorusses") du Donetz soutenus militairement par Moscou ? comment les deux chefs de l'Etat allemand et français au sortir de la réunion de Moscou, peuvent ils penser lancer prochainement l'OTAN contre les Russes d'Ukraine et de Crimée ? Tous les pays de l'Europe, ex-démocraties populaires ou "pauvres du sud", membre ou non de l'OTAN, sont menacés de tomber dans l'austérité et la violence. Il faut se battre pour la paix. On ne doit pas non plus croire que l'OTAN va oser faire la guerre aux Russes s'ils ne s'écrasent pas complètement devant la surpuissance bienveillante du système militaire et financier mondial qui, vainqueur, voudra benoîtement prendre en charge l'Ukraine et la Georgie. La Russie, la Pologne, les Balkans la Grèce la Yougoslavie sont les champs de batailles les plus effroyables de la 2° guerre mondiale. Les peuple n'en sont pas tous encore remis. la répression des mouvements nationalitaires n'a jamais servi à ramener la paix pas plus que la répression des couches sociales défavorisées par l'austérité ne peut ramener la démocratie. La seule question réelle n'est pas de menacer et de gagner une guerre en Europe. Pourquoi cette comédie ? La France ne doit pas être le soldat fanfaron de l'expédition punitive mais quelque chose d'autre. Le président doit rapidement amener quelques corrections à son annonce menaçante.