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La lecture de l'annuaire des médecins sexologues, édité par leur syndicat national, est éloquente. Une minorité se réfère officiellement à cette « spécialité ». Les autres pratiquent la sexologie en tant que gynécologues, urologues, psychiatres, analystes, etc.
« La sexologie n'est pas un exercice médical reconnu comme tel par l'Ordre des médecins, » explique le docteur Erick Dietrich, sexologue à Tours et secrétaire général du syndicat national. « Pourtant, l'Ordre poursuit les sexologues non médecins pour exercice illégal de la médecine ! »
Lui-même, en tant que médecin, est l’objet d'une plainte du Conseil de l'ordre : « Nous sommes trois en France (*) à avoir été attaqués sur des dossiers montés de toutes pièces. On nous reproche de donner des conférences, des interviews, d'écrire des livres ou des articles, de figurer dans les pages jaunes de l'annuaire téléphonique. Seuls les sexologues sont ainsi attaqués. Cette attitude manifeste un interdit sur le tabou de la sexualité. »
Mais, au sein même de la profession, tout le monde n'est pas d'accord sur ce rôle de victime innocente. Parano (**), le sexologue ? « Ils nous empêchent d'exister alors que sept universités délivrent des diplômes de sexologie. Nous avons créé avec le professeur Cudicio, de Rennes, un diplôme inter-universitaire dans sept facultés du Grand Ouest. Notre syndicat, créé en 1988 à Tours, a mis en place un code éthique avec la Société française de sexologie clinique présidée par Charles Gellman. »
Alain Nordet, La Nouvelle République, 25-26 septembre 1993
(*) Les autres sont Gilbert Tordjman à Paris et Patrice Cudicio à Rennes.
(**) Cet adjectif familier avait déplu au thérapeute au point que, pour réparer ce qu'il considérait probablement comme un outrage, ce dernier m'avait proposé de rédiger un second article en commun, ignorant qu'il s'agit d'une pratique que s'interdisent la plupart des journalistes, à l'exception de quelques-uns parfois connus...