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Billet de blog 8 mars 2024

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« Loulou à la Nounou - Illustrations d'Azo », on continue…

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Des parents d'élèves portent plainte contre un professeur, à présent remplacé, accusé d'avoir tenu aux collégiens de Montlouis des propos obscènes.

Illustration 1
© Azo

Pourquoi ne pas appeler un chat un chat ? En décidant de remplacer un professeur de lettres classiques du collège Raoul-Rebout, à Montlouis, l'administration a expliqué, par la voix de M. Joly, adjoint à l'inspecteur d'académie, que l'enseignant avait eu « des comportements excessifs, des propos maladroits, voire blessants pour ses élèves »
On comprend la pudeur du responsable, mais nul n'ignore parmi les intéressés (élèves, parents, enseignants) ce qu'il en est exactement. Le prof en question était accusé par ses élèves – de la 6° à la 4° – de leur tenir des propos obscènes, de leur raconter de grasses plaisanteries, de les injurier grossièrement, de multiplier les allusions à caractère sexuel. Le tout sur fond d'agressivité, menaces à l'appui.
Soucieuse de ne pas semer le trouble dans l'établissement, l'administration s'est gardée d'exposer l'enseignant aux risques du métier, instruisant l'affaire posément, en évitant de s'aventurer sur le terrain dangereux des affabulations  supposées des enfants. Mais ce sont les adultes qui ont craché le morceau, estimant les témoignages suffisamment multiples et concordants.

Intervention du député-maire

Chez de nombreux parents, en effet, l’émoi était à son comble. Des plaintes avaient été adressées au principal, plusieurs provenant des élèves eux-mêmes. Alerté de cette situation, le député-maire de Montlouis s'en était entretenu avec un représentant de l'Inspection d'académie après avoir entendu des parents d'élèves très remontés.
Son chef de cabinet confirme que Jean-Jacques Filleul a obtenu l'assurance d'un remplacement « immédiat » du professeur et sa mutation à un poste sans contact direct avec les élèves, lesquels feraient l’objet d'un « accompagnement psychologique » leur permettant de surmonter ces événement pénibles.

Pas de commentaire côté administration

Pas de commentaire à l'inspection académique, qui refuse à la « NR » toute information complémentaire touchant cette affaire « Nous avons fait le nécessaire, c’est maintenant au recteur de décider ». Même devoir de réserve de la part du principal, M. Lascaut, soucieux de ne pas nuire à la personne de son collègue.
Les accusations ont été prises au sérieux par des parent d'élèves, dont au moins quatre ont décidé à ce jour de porter plainte en justice contes l’enseignant. « C'est le seul moyen de l'écarter des enfants et de le faire soigner », somme un parent qui observe : « Un rapport du principal présenté précédemment, s'appuyant sur des témoignages dont celui d'un surveillant, reconnaissant déjà que les enfants étaient en danger ».

Alain Nordet, La Nouvelle République, 23 et 24 novembre 1996

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