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Billet de blog 14 décembre 2023

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Carré blanc pour les enfants

« Loulou à la Nounou - Illustrations d'Azo »

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Faute de l'autorisation écrite des parents, des journalistes de France 3 n'ont pu réaliser un travail pédagogique avec une classe de l'école des Sablons. Le syndicat des instituteurs (FSU) proteste contre « l'interdiction. »

Illustration 1
© Azo

Interprétation restrictive des lois sur la protection des mineurs ou malentendu ? Pour le SNUIPP (*), qui soulève l'affaire, Il s'agit d'une « interdiction inadmissible », en vertu d'une raison « invoquée pour la première fois dans le département. »
Rappel des faits. Mardi dernier, une classe de l'école des Sablons devait se rendre à la bibliothèque municipale où se tient une exposition de dessins originaux de Christophe Besse, illustrateur tourangeau de livres pour enfants. Cette visite fait partie d'un « projet lecture-écriture » avec l'auteur. Une équipe de France 3 propose de s'associer au travail pédagogique, en réalisant un reportage télévisé qui sera visionné par les élèves avant d'être diffusé.

« Réglementation tâtillonne »

Le projet n'aboutira pas. Selon le syndicat des instituteurs : « A 9 h 30, l'inspectrice de l’Éducation nationale téléphone et interdit la participation des enfant a cette émission, car l'autorisation écrite des parents serait nécessaire… »
Le SNUIPP s'interroge : « Comment comprendre une telle attitude qui prive les enfants de la connaissance et de l'utilisation d'un moyen moderne de communication ? »
En notant que « des centaines d'articles de reportages sont parus qui ont souvent donné lieu une exploitation pédagogique », le syndicat se demande si l'administration départementale a « décidé de les interdire ou de les rendre plus difficiles par une réglementation tâtillonne qu'elle-même n'applique pas », et cite le bulletin de l'inspection académique où figurent « nombre de photos d'enfants pour lesquelles l'autorisation des parents n'a jamais été sollicitée ».
Le SNUIPP, qui fait état du soutien des parents, a envoyé à l'inspection académique une lettre pour demander « des éclaircissements », en assurant que « les enseignants et les parents sont déterminés à poursuivre les activités qu'ils mènent en faveur de l'ouverture de l'école. »

« Pas d'interdiction »

La version de l'inspectrice mise en cause diffère sensiblement. « Il n'y a pas eu d'interdiction de ma part, dit-elle, comme pour suggérer un malentendu. L'information m'est parvenue par la mairie et il ne s'agissait pas d'une demande d'autorisation. Je n'ai eu connaissance de ce courrier (NDLR : daté du 7 décembre) que le matin même. J'ai appelé le directeur de l'établissement en milieu de matinée pour lui rappeler que, selon le principe de la protection de l'enfant, il fallait un accord écrit des parents. C'est tout. »
Hier, la classe concernée est bien allée à la bibliothèque municipale où nulle caméra de télévision ne les attendait. Quant au photographe de la « NR », dépourvu d'autorisation, il s'est abstenu...

Alain Nordet, La Nouvelle République, 20 décembre 1994

(*) Syndicat national unifié des instituteurs affilié à la FSU, fédération des syndicats unifiés.

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