Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
Plusieurs trains ont subi quelque retard après une intrusion incongrue sur les voies de plusieurs cervidés venus du bois des Hâtes, à la hauteur de Saint-Avertin.
Deux biches ont d'abord été repérées sur le ballast par les agents de la surveillance générale à la SNCF. Le premier TGV Paris-Bordeaux qui passait a néanmoins été autorisé à utiliser la voie en « marche prudente », c'est-à-dire à vitesse réduite, ce qui a entraîné un retard de 23 minutes. Son conducteur a signalé la présence d'une seule biche. Les autres trains ont ensuite été dirigés vers la voie de contournement de Saint-Pierre-des-Corps, ce qui leur a fait perdre seulement une dizaine de minutes. La voie semblait alors dégagée et l'on s'apprêtait à rétablir le trafic sur la ligne normale lorsque, patatras ! un quart d'heure plus tard on s'aperçut que la gent cervidée n'avait pas vidé les lieux. Deux biches – les mêmes ou leurs petites camarades – se trouvaient encore là. Pire, elles avaient été rejointes par deux cerfs. On imagine la fête qui se préparait là. Mais ce double rendez-vous galant ne pouvait être toléré sur la voie ferrée et néanmoins publique. À très grande vitesse, pompiers, gardes forestiers et agents SNCF sont intervenus pour faire cesser ce désordre amoureux sous les caténaires. La collaboration de ces différents techniciens a permis diverses approches qui se sont révélées payantes. Les animaux appréhendés ont été reconduits en hâte à leur domicile des Hâtes où ils sont habituellement assignés à résidence forestière. Selon les milieux autorisés, cette escapade ferroviaire n'a pu être réalisée que de deux manières : un trou dans le grillage (avec un pied de biche ?) ou un saut par dessus. Pour quitter sa resserre, ça sert à un cerf de faire le mur.
Alain Nordet, La Nouvelle République, 28 avril 1994
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