Journée internationale des femmes : les filles de Saint-Martin-le-Beau se défoulent à Tours.

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Il y avait sur le trottoir de drôles de nénettes, l'autre soir devant le cinéma Pathé-Caméo. Mais pas touche, la Teigne veillait sur l'honneur des copines, gourdin à la main. Le loulou de passage pouvait aller se rhabiller. Il y en avait pourtant de bien girondes, superbement costumées. Et de tous les âges, y compris – de l'aveu des intéressées – des cœurs à prendre. Mais si les filles de Saint-Martin-le-Beau étaient de sortie, c'était leur journée des femmes à elles : pas question de se laisser draguer, même quand on s'appelle la Joconde.
Elles étaient là pour rigoler, la Clavette, Miss Catastrophe ou la Ruine. Au cinéma d'abord où leur choix s'est porté sur « Les visiteurs ». Près d'une centaine de spectatrices en plus dans une salle, ça vous met de l'ambiance, surtout quand le film s'y prête. En plus, quand la Comtesse du Gros Blair se mouche, « on dirait qu'elle serre la main d'un garde mobile (sic). » Et ce n'est pas Jojo du Bourg qui nous démentira.
Après la toile, la table, et pas question de faire la vaisselle. C'est à la Villa Médicis qu'elles ont terminé la soirée, toujours entre elles, à blaguer sur les mecs. « On aime bien nos hommes, mais ils peuvent bien nous laisser une journée par an. » Et la petite jeune de Nice, elle est repartie toute seule ?
Alain Nordet, La Nouvelle République, 9 mars 1993