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Au 44 avenue de Grammont à Tours s'est ouvert une station de bronzage en libre service. À « Biolarium », on vient se dorer aux ultra-violets sans rendez-vous dans l'une des quatre cabines automatiques, à raison de 30 F la séance de dix minutes ou 50 F les vingt minutes. Pas d'esthéticienne pour vous tenir la jambe, c'est le plaisir solitaire.
L'expression n'est toutefois pas à prendre au pied de la lettre. Pour avoir cru pouvoir jouer secrètement les voyeurs, un client assidu l'a appris à ses dépens. La propriétaire des lieux, Mme Le Hir, qui assure exercer une surveillance discrète (en dehors des cabines), a confondu le quadragénaire. Notre homme n'avait pas hésité à percer un trou dans la cloison en espérant découvrir la suggestive nudité de ses voisines.
« Je le voyais souvent aller et venir, » témoigne la propriétaire, « hésitant sur le choix d'une cabine, repartant parfois même sans suivre de séance. » Le bougre en était alors de ses 30 F pour ressortir bredouille, ce qui ne l'empêchait pas de revenir régulièrement. Jusqu'au jour où l'on découvre la manœuvre, ainsi que des traces attestant qu'il avait « libéré sa semence », car le ménage est fait tous les jours ici.
Aux policiers qui sont venus le cueillir, le petit bonhomme a avoué honteusement ses forfaits en les minimisant : « Il n'y avait jamais personne à voir… » D'ailleurs, aucune cliente ne s'est plainte, n'est-ce pas ?
Reste que les enquêteurs sont bien embarrassés pour trouver une qualification pénale correspondant à ce comportement qui prêterait plus à rire si l'on osait se moquer de la misère sexuelle.
Alain Nordet, La Nouvelle République, 27 et 28 août 1994