Rencontre très équilibrée, l'autre soir à La Riche, entre l'équipe de Touraine et celle des avocats parisiens, battus au finish par 8 points à 7.

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D'emblée, les six représentants du barreau avaient placé la barre haut. Il est vrai que les bavards, qui avaient troqué leur parure noire contre le survêtement couleur corbeau, avaient reçu le renfort d'un magistrat haut en couleurs. Mais, bien qu'ils prêtassent serment sur un vieux code de procédure civile, il leur fallut beaucoup plaider. Jusqu'à l'heure du verdict, la cause, toujours, n'était pas entendue.
En face, les Tourangeaux contestaient brillamment, mais dans le respect du contradictoire. Emmenés de main de maître par Alain Blazquez, les rouges surent habilement exploiter les failles de la défense, nonobstant de rares passages à vide. Ils dominèrent nettement les auxiliaires de justice dans les impros chantées : grâces en soient rendues à Délixia Perrine et Laurence Campet.
L'arbitre, comme de juste, reçut les habituelles pluies de savates de la part d'un public survolté. Le gardien sourcilleux des lois avait fait inscrire au plumitif trop de fautes de procédure pour ne pas se retrouver en état de suspicion légitime. Se subrogeant à lui, la salle comble de la Pléiade relaxait les prévenus en dernier ressort. Commentaire d'une avocate après le match : « Les rencontres d'impro, ça me relaxe ».
Alain Nordet, La Nouvelle République, 15 avril 1993