La subtile fragrance du café s’élevant en volutes parfumées emplissait leur espace. Karinka et Paussina devisaient, assis dans le jardin, face à face, sous l'ombre reposante d'un arbre majestueux.
Paussina, gêné par le silence qui se prolongeait, crût opportun de questionner Karinka. Le lieu et la torpeur de l'air, sans doute l'inspira, et la tête légèrement penchée, il lui demanda...
> - Dis moi Karinka, sur les chemins du temps, on est là tous les deux, plus proches de la fin que du commencement… Peux-tu dire aujourd'hui, si tu as réalisé ton rêve ?
Karinka, le menton levé, et le regard tourné vers les frondaisons, répondit après un court instant :
> - Oui...
> Intrigué par la réponse spontanée et sans ambages de Karinka, Paussina resta un moment dubitatif, s'imaginant peut-être, qu'un être ayant réalisé ses rêves ne pouvait pas être là, assis bêtement sur une chaise, et lui ressemblant tant. Il aurait dû sûrement, afficher un sourire béat, et avoir les yeux mi- clos pour être parvenu à pareille prouesse. Il ne disait pas la vérité...Il ne portait sur lui, aucun signe distinctif, pas de galons dorés, il n'avait aucun titre attestant ses dires, ni n’arborait d'auréole lumineuse au dessus de sa tête...Auréole du reste, que l'esprit de Paussina, assailli de millions de questions, et ses yeux avides d'autant de réponses, n'auraient, quoi qu’il en soit, pas pu voir.
> La question qui suivit bien sûr, fût...
> - Aaah..? Et c'était quoi...?
> Karinka, faisant mine de réfléchir un peu, répondit paisiblement...
> - Rien... Et d'un geste ample, balayant de sa main, le haut, le bas, et les alentours, il ajouta :
> - TOUT EST LÀ....
* Quand nous serons en âge de nous passer de président...