Jean-Marc Ayrault est politiquement nul.
Dans le paysage politique traditionnel de la France, je pourrais comprendre ses prises de position sur Mittal. Mais nous ne sommes pas dans un contexte normal!
Nous sommes au coeur d'une crise économique et sociale gigantesque et, dans le même temps, la droite a implosé d'elle-même. Des ministres et des députés socialistes se battent pour tenter de faire passer des mesures de gauche (mesures qui n'ont rien de révolutionnaire puisque promises par le candidat Hollande pendant sa campagne pour les élections présidentielles) : droit de vote des étrangers, mariage pour tous, etc., etc. A chaque fois, le premier ministre et le président de la République reculent, renvoient ces propositions (leurs propositions!) aux calendes grecques. Tout cela est difficilement supportable pour des électeurs qui (souvent par rejet de Sarkozy) n'ont eu d'autres choix que de voter François Holande le 6 mai dernier.
Mais ce qui devient carrément insupportable c'est la position de Jean-Marc Ayrault dans le dossier Mittal. Alors que son ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, choisit clairement une solution qui satisfait en premier lieu les ouvriers d'Arcelor, ensuite les élus de ce bassin d'emploi, les électeurs de gauche enfin et, cerise sur le gâteau, un certain nombre d'élus et d'électeurs de droite, le Premier ministre le désavoue et signe un accord dont on voit, dès le lendemain, qu'il s'agit d'une tromperie monumentale. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir été alerté, il ne peut pas se cacher derrière son petit doigt en disant que Mittal n'a pas respecté les termes de cet accord. Il était le seul à croire en la parole du financier indien!
Cela commence à faire beaucoup pour un seul homme... Comment, dans ces conditions, François Hollande peut-il continuer à lui accorder sa confiance? L'avenir de Jean-Marc Ayrault paraît assez clair aujourd'hui : soit il fait un virage à 180° sur bon nombre de dossiers, soit il ne peut plus être le Premier ministre d'une France qui, dans sa majorité, n'a pas voté pour voir des élus de gauche appliquer une politique de doite.