Je commence à en avoir sérieusement ras le bol de ces femmes et hommes politiques de tous bords qui n'ont à la bouche que des propos "moraux" alors qu'eux-mêmes font preuve d'une moralité plus que douteuse.
J'en ai marre d'entendre Copé, Kosciusko-Morizet et consorts s'exprimer sur le mariage pour tous en utilisant des arguments de bazar. Parfois même des mensonges. Ils s'inquiètent de la filiation des enfants qui pourront être adoptés par des couples homosexuels? S'inquiètent-ils des enfants adoptés aujourd'hui, et depuis toujours, par des couples hétérosexuels, et donc normaux selon leurs critères? Savent-il qu'un enfant né sous X, aujourd'hui, est inscrit sur le livret de famille des parents adoptants comme étant né de ces parents adoptants? Et alors? Quel est le problème? C'est la parole qui compte, le dialogue qui s'instaure entre l'enfant et ses parents adoptifs. Qu'ils soient homosexuels, hétérosexuels, ça n'a strictement rien à voir.
M. Copé a-t-il pensé aux enfants nés dans un couple qui, ensuite, divorce? Qu'est-ce qui est le plus traumatisant : un enfant élevé par deux homosexuels qui s'aiment ou par deux hétérosexuels qui se détestent?
Je ne suis évidemment pas dupe : derrière l'appel à la manifestation de l'UMP (dont la plupart des élus, j'en suis certain, n'en ont rien à cirer) se cachent des velléités électorales. Il est important pour eux de solidifier leur base électorale qui, pour une part de celle qui descendra dans la rue, n'aura comme autre souci de s'élever contre la prétendue polygamie des musulmans de France, car chez ces gens-là tout est lié...
J'en ai tout aussi marre de ces ministres qui s'offusquent du départ de Depardieu ou de qui que ce soit d'autre. En quoi ça les regarde? Est-ce minable de partir? Tout n'est évidemment que très relatif.
J'en ai marre que tous ces politiques (je rectifie : nombre d'entre eux) n'aient comme seul souci de monter les Français les uns contre les autres alors que leur rôle, surtout dans ce contexte de crise, serait au contraire de tenter de les rassembler.
J'en ai marre que ces politiques - là encore, pas tous mais bon nombre d'entre eux - ne songent à se faire élire que pour subvenir à leurs besoins. Et je ne pense pas nécessairement à ceux qui occupent les plus hauts postes, c'est vrai aussi (j'ai presque envie de dire : surtout) pour les petits mandats. Combien d'entre eux sont devenus conseillers régionaux uniquement pour financer la résidence secondaire sur la Côte d'Azur qu'ils n'auraient pas pu se payer en ne continuant à faire que leur boulot habituel? 2500 euros par mois, ça aide. Bien évidemment, la main sur le coeur, ils vous jureront que c'est pour le bien commun qu'ils remplissent ce mandat, qu'ils y consacrent un nombre d'heures incroyable. Certes, mais je reste cependant convaincu que c'est uniquement pour leur pomme et qu'ils se fichent des citoyens comme de leur premier caleçon.
Tout cela pour dire que dès lors que nos élus (l'immense majorité d'entre eux en tout cas, de la base jusqu'au sommet) ne retrouveront pas un peu de morale, ils seront les moins bien placés pour nous donner des leçons de quelque nature qu'elles soient.
C'est dans ces périodes de trouble que la morale (qui n'a strictement rien de religieux; ce peut certes être une morale religieuse mais elle peut aussi être laïque) doit retrouver toute la place qu'elle aurait toujours dû occuper.
Si ces prises de position, ces comportements, cette absence de morale perdurent, ils risquent de sérieusement entamer la démocratie. Et de faire un beau lit bien douillet à ceux qui luttent contre cette démocratie.