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Billet de blog 13 février 2024

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Le libertarisme du président argentin Javier Milei

L'élection de Javier Milei à la présidence de l'Argentine a surpris les observateurs. Sa déclaration au Forum économique de Davos a apporté un cadre à sa philosophie économique, sociale et au libertarisme qui la sous-tend. A connaitre pour en débattre. En prenant en compte l'importance de l'Amérique latine, hors même du monde hispanique.

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La longue déclaration de Javier Milei au Forum de Davos aurait dû retenir l'attention des observateurs. Javier Milei nouveau président de l'Argentine  a systématisé sa philosophie économique.

Javier Milei  a remporté la victoire à la présidentielle de son pays le 19 novembre 2023, avec une forte participation de plus de 76%. Candidat anti-système il a abattu Sergio Massa ministre de l'économie, qui se réclamait du message et de l'action du péronisme ( du nom de Juan Peron, initiateur d'une 3ème voie entre capitalisme et socialisme, le justicialisme).  

 Le nouveau président a bénéficié, aux dires des analystes de l'Amérique latine, du ras-le-bol d'une majorité d'argentins face au monde politique établi.

Le 10 décembre le président Milei est entré en fonction et ses soutiens ont parlé du début d'une reconstruction indispensable dans le cadre d'un pays en grave crise économique. Avec une inflation à 3 chiffres et une dette colossale.

Cependant le parti de Javier Milei, "La Liberté avance", n'a obtenu que 35 sièges sur 130 au renouvellement de la chambre des députés le 22 octobre 2023.

C'est dans ce contexte compliqué que Javier Milei a participé à Davos à la rencontre annuelle des décideurs de la planète. Occasion, pour lui, de préciser ses analyses sur l'évolution du monde . 

Avec une mise en garde de l'Occident :"l'Occident est en danger", avec " une vision du monde qui conduit au socialisme et par conséquent à la pauvreté". Le danger :" les principaux dirigeants du monde occidental ont abandonné le modèle de la liberté pour diverses versions de ce que nous appelons le collectivisme". Et Javier Milei d'affirmer : " Le collectivisme est toujours et partout un phénomène appauvrissant qui a échoué dans tous les pays où il a été tenté. C'est un échec économique. Un échec social. Un échec culturel. Et il a tué plus de 100 millions d'êtres humains".

Javier Milei appuie son analyse sur l'histoire de son propre pays : "Lorsque nous avons adopté le modèle de la liberté en 1860, nous sommes devenus en 35 ans une puissance mondiale, tandis que, lorsque nous avons adopté le collectivisme, au cours des 100 dernières années, nous avons vu comment nos citoyens ont commencé à s'appauvrir, jusqu'à tomber à la 140ème place mondiale"

 L'économiste qu'il est, brosse à grands traits l'histoire de la croissance du monde. De 0 à 1800 PIB mondial par habitant stable, avec un taux de croissance de 0,02% sauf au moment de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb. Mais avec la révolution industrielle au 19 ème siècle la croissance s'accélère, le taux passe à 0,66%. De 1900 à 1950 on atteint 1,66%. De 1950 à 2000 2,1%. De 2000 à 2023, c'est 3% par an.  

En s'appuyant sur l'exemple de l'Argentine il s'en prend à ceux qui considèrent que le capitalisme est individualiste, alors que le collectivisme est altruiste, générateur de justice sociale, de bien-être général. Or l'état est financé par la fiscalité perçue par la contrainte, sur ceux qui produisent les richesses. L'état freine alors les initiatives, la découverte, l'innovation.

"Les pays libres", nous dit-il, "sont 12 fois plus riches que les pays répressifs". "Les citoyens des pays libres vivent 25% plus longtemps que les citoyens des pays répressifs".

Ce qui amène le président argentin à donner une définition, de ce qu'il appelle le "libertarisme" : défense de la liberté, de la propriété privée, de la libre concurrence et de la coopération sociale, du marché sans intervention de l'état. L'entrepreneur est même vu comme un "bienfaiteur social".

Le président argentin débute donc son mandat en affichant son combat: contre, dit-il, les "néo-marxistes " qui s'approprient "les médias, la culture, les universités, et les organisations internationales"; contre le communisme, le socialisme, la social-démocratie, la démocratie chrétienne, le néo-keynésianisme, le progressisme, le populisme, le nationalisme, le mondialisme.

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