Édition du mercredi 29 septembre 2010 Midi Libre
DR Agde. LibertinageLe maire veut éviter « le grand déballage »Le maire, Gilles d'Ettore, souhaite instaurer un dialogue dans la sérénitéENTRETIEN
Lors du dernier conseil municipal, Florence Denestèbe a souhaité que s'ouvre un débat sur l'image du Cap d'Agde ternie par le libertinage. Vous l'avez éludée...
Je ne souhaite pas, en effet, comme l'a fait Florence Denestèbe, qu'un large et médiatique débat s'ouvre sur des pratiques sexuelles qui se déroulent au Cap d'Agde. Je pense que ce déballage qui a défrayé les chroniques n'est pas bon pour l'image de notre station. En effet, les gens ont vite fait de réaliser des raccourcis et il n'est pas légitime que le Cap d'Agde soit assimilé à un vaste lieu où l'échangisme serait mis en dénominateur commun.
Mais ce problème existe, comment tenter de trouver des solutions ?
Depuis des années, nous ne sommes pas restés inactifs. Nous faisons surveiller les plages et les dunes du côté de Marseillan-plage par la brigade équestre. Il existe, à l'entrée principale une barrière qui permet de bien délimiter le village naturiste. Deux postes de surveillance de plage sont en place pendant toute la saison. J'ai posé la question à la commissaire de police et elle m'a indiqué que cet été, il n'y avait eu aucun dépôt de plainte ni même de main courante concernant de tels débordements. Nous laissons travailler les établissements, spécialistes du genre, car nous pensons qu'il est préférable que ces pratiques sexuelles entre adultes consentants soient cantonnées dans des lieux privés et fermés.
Mais des débordements existent et troublent la sensibilité des naturistes venus en famille...
Je sais. J'ai demandé à Gaby Ruiz, l'élu référent du Cap d'Agde et commerçant au village naturiste, d'organiser rapidement une réunion du comité consultatif regroupant notamment, le club naturiste, que nous subventionnons, les commerçants, les agences immobilières... pour, dans un premier temps, faire remonter toutes les doléances, puis discuter sur les moyens à mettre en oeuvre. Or, il faut savoir qu'il n'est pas aisé de trouver des solutions. Je ne peux pas demander de mettre un policier derrière chaque naturiste...
Le soir venu, il semblerait que les rues et les allées du village présentent un spectacle très éloigné de l'éthique naturiste. Alors ?
Nous avons interdit les caméras et les appareils photos, le club naturiste édite une charte de bonne conduite. Et il est impossible d'imposer des tenues vestimentaires convenables dans un lieu naturiste
... Propos recueillis par Hervé COSTECALDE