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Billet de blog 14 novembre 2011

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Islam, maître-mot des néo-conservateurs juifs et cathos

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Avec une quinzaine d'années de retard sur leurs congenères aux Etats-Unis, les néo-conservateurs catholiques et les juifs d'extrême-droite réalisent leur confluence en communiant dans une hostilité hystérique à l'égard de l'islam. Petite régurgitation idéologique pour la droite française.

Traditionnellement anti-sémite, la droite catholique évolue selon les marqueurs "Le Pen": le père était aux lisières du négationisme, la fille cherche à rencontrer l'ambassadeur d'Israël. En même temps, de pathétiques "historiens" tentent (laborieusement) de maquiller l'Histoire, de la Révolution de 1789 à l'attitude de Pie XII pendant la Deuxième Guerre mondiale. Des anthropologues auto-proclamés ressassent la vision de Malraux - "Le XXIème siècle sera religieux ou de sera pas" - en ratiocinant lourdement sur "la politique et le sacré".

Mais la droite catholique n'est vraiment elle-même que quand elle macère dans une excécration plus ou moins virulente d'un groupe humain incarné dans une figure caricaturée. Naguère le juif, aujourd'hui le musulman, réduit par souci d'efficacité à l'arabe parce qu'il est bien repérable dans l'actualité et au sein de l'immigration.

Le remplacement du juif par l'arabe dans la haine catholique arrange bien les juifs d'extrême-droite. Ils trouvent dans le rapprochement avec les anciens persécuteurs de leur communauté une justification de leur soutien fanatique à l'actuel gouvernement israélien. La haine et le grotesque qui suintent de leurs diatribes à l'égard de quiconque émet un doute sur le bien-fondé de certaines initiatives de Benjamin Netaniahou résonnent comme des échos lointains aux anathèmes anti-dreyfusards et aux pamphlets des collabos français.

Quoi que Bibi fasse, il a le soutien inconditionnel de l'extrême droite catholique et juive, dans la mesure où l'arabe est visé à travers l'islam. Ce n'est pas de la vigilance à l'égard de ceux qui menacent le peuple israélien ou les juifs à travers le monde; ce n'est même pas la défense d'Israêl en tant qu'Etat; ce n'est que l'apologie d'une politique menée par l'oligarchie qui contrôle l'économie israélienne.

Si tout se passe comme aux Etats-Unis, l'hybridation hexagonale de ces deux groupes de haine devrait donner naissance à une droite inédite, plus dangereuse pour la démocratie car polarisée par la résurgence théocratique.

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