Je ne suis pas économiste...
Oui, je sais, je ne connais presque rien des subtilités de cette science dont l’objectif est l’étude « scientifique » du fonctionnement de l’économie. En revanche, j’ai la faiblesse de croire que j’ai encore la capacité de distinguer des vessies et des lanternes.
Bien qu’ayant lu beaucoup d’analyses sur cette réforme des régimes de retraites, je n’ai pas trouvé un seul économiste, qu’il soit atterré ou libéral, capable d’en vanter les louanges. Même les éminents membres de la Macron’s team, à l’origine de son programme économique, n’ont pas été en mesure de lui apporter leur soutien.
On nous a fait croire que le régime par répartition était moribond, tellement déficitaire qu’il ne pouvait être question de le pérenniser. Il semblerait que ce soit inexact, qu’il n’y avait aucune urgence, que les calculs du COR étaient soumis à de nombreuses incertitudes, qu’il existait, quelque part, un petit trésor d’une bonne centaine de milliards d’euros... Mystère ! Et puis, pardon d’évoquer une antienne, mais... quel est le montant de la fraude fiscale ?
On nous a fait croire que ce système était le système qui s’imposait parce qu’il était garant d’une vraie justice sociale. Et bien, il semblerait que...pas vraiment ! De nombreux auteurs l’ont souligné : il y a confusion entre justice et égalité, les conditions de travail n’étant pas prises en compte dans le projet.
On nous a dit aussi que c’en était fini des régimes spéciaux. Vaste blague, puisque nous voyons, à chaque négociation avec des corporations, fleurir un nouveau contre exemple.
Alors, pourquoi cette réforme ? Il me semble que ce projet ne trouve sa justification que dans une misérable petite opération politicienne. En s’attaquant aux avantages « exorbitants » dont bénéficient les cheminots et les agents de la RATP, le président et son gouvernement ont l’assurance de trouver auprès de leur électorat - exaspéré par tant de privilèges ! - un soutien sans faille. Ils montrent ainsi leur fermeté et leur détermination à mettre enfin un terme à ce scandaleux état de fait. Dans la foulée, il serait aussi temps de mieux réglementer leur droit de grève, à ces privilégiés là ! Quelle pagaille !
À trop vouloir penser à 2022, le président prend le risque de créer une situation ingérable et explosive, puisqu’il n’est plus guère en mesure de reculer...sauf à perdre la face et l’estime de son électorat peau de chagrin.