Alan Emrey (avatar)

Alan Emrey

Abonné·e de Mediapart

82 Billets

0 Édition

Billet de blog 24 avril 2020

Alan Emrey (avatar)

Alan Emrey

Abonné·e de Mediapart

Covid-19 chez les enfants : publications scientifiques versus paroles politiques

Explication de l'étude réalisée par l'institut Pasteur du 23 avril 2020. Significations pour la contamination chez les enfants.

Alan Emrey (avatar)

Alan Emrey

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Un groupe de recherche de l'Institut Pasteur a rendu publique le 23 avril 2020 une étude menée sur un groupe de personnes fréquentant un lycée de l'Oise (lycéens, parents, professeurs et personnels non enseignants du lycée).

L'article est disponible gratuitement : Cluster of Covid-19 in northern France

Il s'est avéré que 25,9% des personnes testées avaient des anticorps dirigés contre le SARS-CoV2 (c'est-à-dire des personnes ayant été au contact avec le virus). Dans le détail, 38,3% des lycéens, 43,4% des enseignants, 59,6% des non-enseignants, 11,9% des parents et 10,2% des frères/sœurs étaient testés positifs.

8,8% des parents étaient positifs lorsque le lycéen était négatif. Cette part monte à 16,9% pour ceux dont l'enfant était positif. C'est-à-dire que les enfants sont vecteurs de contamination des parents.

Seuls 3% des frères/sœurs d'un lycéen testé négatif étaient positifs. Cette part monte à 23% lorsque le lycéen était positif. Les enfants sont donc bien vecteurs de contamination pour la fratrie.

Conclusions :

1/ Les enfants sont vecteurs de contamination pour la famille.

2/ Nous sommes bien loin de l'immunité de groupe. Dans cette étude ciblant un région fortement impactée, à peine 25,9% de la population a été au contact du virus alors qu'il faudrait que ce soit le cas d'au moins 66% de la population française totale.

Autres données sur l'immunité de groupe :

L'INSERM a également publié une estimation entre 1 et 6% pour la population française au 5 avril 2020. Confinement et stratégies de sortie.

En Islande, au 4 avril 2020, dans un étude ciblant les personnes symptomatiques ou ayant voyagé récemment à l'étranger, 6,7% des enfants de moins de 10 ans ont été testés positifs (contre 13,7% pour les personnes de plus de 10 ans). Les enfants sont certes moins infectés que les adultes. Une fois encore, nous sommes loin de l'immunité de groupe, surtout qu'il s'agit d'une étude ciblée sur les personnes à risque. Spread of SARS-CoV-2 in the Icelandic Population

A Genève, au 17 avril 2020, elle n'était que de 5,5% ! Estimation de la prévalence dans la population genevoise.

Que penser des politiques qui affirment que les enfants ne sont pas vecteurs ? Pourquoi rouvrir les écoles en urgence pour 4-5 semaines ?

Ce n'est pas parce qu'à ce jour les enfants ne développent pas des complications comme les plus de 70 ans qu'ils ne sont pas malades et que surtout ils ne contaminent pas les autres.

L'aberration politique atteint même des sommets en Suisse où Alain Berset (équivalent du ministre de l'intérieur) et Daniel Koch (chef épidémiologiste de la confédération helvétique) affirment (sans citer d'étude scientifique) que les enfants ne sont pas vecteurs mais en même temps il ne faut pas que les enfants soient en contact avec les grands-parents. Ca ne choque pas grand monde, semble-t-il.

En route pour de nouvelles contaminations !

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.