Les risques de détournement des opiacés, c'est à dire de mauvaise utilisation, sont trop importants.
Quelques remarques tirées de l'expérience et de choix de santé publique:
1) il aura fallu deux morts médiatisées de jeunes et surtout la campagne publique de la mère d'une des victimes pour que cette décision soit prise, alors qu'elle était recommandée par les professionnels et intervenants du secteur depuis un certain temps.
2) du coup, toute la communication sensationnaliste des pouvoirs publics et des media porte sur le détournement par les jeunes et le "purple drink". Or l'abus d'opiacés est un problème beaucoup vaste, qui touche toutes les classes d'âge. La polarisation sur" les ados qui ont trouvé une nouvelle drogue" est fausse, mensongère et stigmatisante.
3) Le recours à des produits si dangereux représente un argument supplémentaire pour la légalisation régulée du cannabis et sans doute aussi de la MDMA. C'est dans cette direction que s'orientent plusieurs pays, alors qu'ici la perspective qui s'annonce d'une contravention pénale pour usage de cannabis maintient la criminalisation et la sanction.
4) Car si tout est "interdit", il est alors impossible d'informer réellement et de manière crédible sur les dangers réels des différents produits et encore moins sur la manière de réduire les risques lors d'un usage. Or c'est bien d'information et d'accompagnement dont on a besoin, plus que d'une pénalisation dépassée.