Le choix "humanitaire" d'intervenir en Lybie était, par voie de conséquences, celui de déstabiliser les pays du Sahel. Après la déroute de l'armée de Kadhafi, une partie des militaires touareg, s'est repliée avec armes et bagages vers le nord Mali. Le Niger a laissé et laisse encore circuler des armes à destination de l'Azawak malien. Le Niger ne souhaitait pas l'ouverture d'un conflit armé dans le nord du pays. Conflit perdu d'avance face à des militaires aguerris et surarmés. D'autre part, l'intérêt de la France était avant tout de sécuriser l'exploitation de l'uranium par Areva.
Fort de l'appui de la France, le Niger a préféré détourner le regard.
Aujourd'hui, le Niger demande une intervention de l'Onu qui se conclut (à ce jour) par une fin de non recevoir. Néanmoins, on peut penser que l'appui de François Hollande à son camarade socialiste Mamadou Issoufou (ancien cadre d'Areva) a été échangé contre l'accélération de l'exploitation de ce qui deviendra la deuxième mine d'uranium mondiale : Imouraren. Les deux parties parlent d'échange "Gagnant - Gagnant"...
Le chemin qui reste à parcourir est néanmoins parsemé d'embuches. Au motif de la lutte contre les intégristes d'Aqmi et de Boko-Haram, combien de temps les touareg de l'Azawak nigérien accepteront-ils l'idée de combattre leurs frères de l'Azawak malien du MLNA? Néanmoins, les touareg de l'Azawak nigériens restent traumatisés par le massacre de 3500 civils à Tchintabaraden en 1990, massacre perpétré par l'armée nigérienne et le général Mamadou Tandja devenu président élu "démocratiquement" en 1999 et renversé en février 2010 par un putsch militaire.
Le peuple nigérien acceptera-t-il l'armée néocoloniale française sur son territoire? Le pays est exsangue, les revenus de l'uranium étaient détournés par une corruption généralisée et "gérée" par la famille Tandja et son cercle rapproché.
On jette l'anathème sur les chefs d'états Africains, "tous corrompus". Mais l'on oublie trop facilement que pour qu'il y ait corruption, il faut aussi des corrupteurs ...
Corruption au nom de l'indépendance énergétique de la France. L'Afrique n'a rien à attendre de l'élection de François Hollande qui n'a pas attendu l'issue du deuxième tour des législatives en France pour renouer avec "la France Afrique" et ses réseaux mafieux.
L'élection de François Hollande risque de laisser un goût amer dans la bouche des nigériens!