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Billet de blog 12 juillet 2024

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Chronologie du putsh Macron/Attal

On entend à longueur d'émission que "le président fait ce qu'il veut". Ce n'est pas tout à fait vrai : il fait ce qu'il veut dans le cadre des institutions (Dominique De Villepin)

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1/ Elections européennes
Bardella + Zemmour = 36,84 %
PS + LFI + Ecolos = 29,2 %
Macron + divers droite = 21,85 % %


Macron est à 15 %, 85 % des français l'ont donc violemment rejeté.

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2/ Macron dissout


Persuadé que la gauche ne peut s'entendre, il doit avoir suffisamment fait sonder les français pour savoir qu'il sera encore et toujours gagnant face au RN. Mais il n'a pas prévu que la gauche allait s'unir et sortir un programme en quatre jours. Et là, il s'affole : d'un côté, ça l'embête quand même de laisser la trace dans l'histoire de celui qui aura fait accéder le RN au pouvoir ; de l'autre, tout le monde s'aperçoit que son véritable ennemi, c'est un gouvernement de (vraie) gauche. A partir de là et à travers un "non" aux extrêmes de circonstance, il va taper bien plus violemment sur LFI (et à travers elle sur le NFP), que sur le RN. Toujours couchés, les médias sont vent debout contre LFI, mais en même temps, commencent à vaguement caresser les autres formations de gauche, au cas où...

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3/ Elections législatives (premier tour)
RN + Ciotti = 34 %
NFP = 28 %
Macron = 20 %
LR : 6,5 %


Macron prend la même branlée qu'aux européennes : les 80 % de français qui l'ont rejeté n'ont pas changé d'avis. A partir de là, le président va se terrer dans un trou. Mais le RN ne descend pas vraiment et tout le monde a peur (2/3 des gens, c'est ce qu'on apprendra plus tard). En accord avec ce qu'elle dit depuis 40 ans, la gauche décide de se désister si ça peut empêcher un RN d'être élu. Macron, donc, se la ferme. Mais c'est Attal qui débarque de nulle part pour porter un tout autre son de cloche : il ne dit plus un mot contre la gauche et affirme finalement lui aussi vouloir faire barrage au RN. L'honneur est sauf et ça mange pas de pain. Ces désistements profiteront bien davantage à Macron qu'au NFP et sans doute sait-il déjà que le barrage anti-RN de la gauche le sauvera des 80 % de français qui lui sont hostiles.

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4/ Elections législatives (second tour)
NFP + div gauche = 195 députés
Macron = 168 députés
RN + Ciotti = 143 députés
LR + div droite = 66 députés


Alors que les français l'ont clairement désavoué, alors qu'il a nettement perdu mais n'est plus en déroute (sauvé donc par la gauche), Macron sort de son trou pour hurler à nouveau sa haine de la gauche (de LFI), et tente un putsh sans tenir compte du vote, sous prétexte que personne n'aurait de majorité absolue. J'ai cru par exemple entendre que la ministre de l'éducation parlait déjà d'une réforme qui se décidera à l'automne. Cette fois-ci, c'est Attal qu'on n'entend plus, comme par hasard.

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PS : il faut dire un mot sur l'appel d'Attal contre le RN. La presse affirme sans réfléchir qu'il se serait démarqué de Macron, éventuellement en vue de la suite de sa carrière. C'est possible. Mais ça n'enlève pas pour autant l'autre hypothèse : à savoir que Macron a toujours répété que LFI = RN, et qu'il se serait servi d'Attal pour dire "autre chose", afin de pouvoir reprendre ensuite la main sans avoir à changer son discours.


NB : Dans sa profession de foi pour la présidence du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, Gabriel Attal s'est engagé à "protéger les Français de tout gouvernement comportant des ministres du RN ou de LFI"


La boucle est bouclée : Attal a bien fait le job pour Macron !

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