1/ Trois portraits de Jean-Pierre Perrin.
En ce moment sur Médiapart, une série d'articles passionnants de Jean-Pierre Perrin, et en particulier trois portraits de grandes figures du jihad afghan : Abdallah Azzam, Oussama Ben Laden et Djalâlouddine Haqqani. Passionnant parce qu'outre raconter le cheminement des uns et des autres, il nous permet de mieux comprendre les événements qui s'y associent et qui s'enchevêtrent entre eux un peu dans tous les sens. Un petit résumé d'abord :
Abdallah Azzam est palestinien, il a longuement étudié la théologie. Sa spécificité ? Une nouvelle vision du jihad. Jusqu'à présent, celui-ci était dévolu au bon vouloir de religieux qui le décrétaient quand le pays était menacé, encourageant ainsi la population à le défendre. Mais Azzam a une autre vision : les pays, les frontières, il s'en fiche, pour lui le monde c'est l'Oumma (la communauté des musulmans) et le reste est anecdotique. A ce titre, il va décréter que que la jihad n'est plus une histoire de pays à défendre, mais concerne la globalité du monde musulman. Du coup point besoin des religieux affiliés à tel ou tel pays : un endroit du monde musulman est menacé, et n'importe quel musulman peut voire doit se faire un devoir d'y aller pratiquer la guerre sainte. Il mettra ses théories en pratique après l'invasion soviétique en Afghanistan. Il se rend au Pakistan et de là, crée un mouvement destiné à faire venir des combattants musulmans d'un peu partout dans le monde, en fait des pays arabes principalement. Il y est d'autant poussé qu'il manifeste un vrai mépris pour les chefs de guerre afghans, qu'il considère comme des adorateurs d'idoles (de saints pour être précis) et donc bien loin de la vérité du Coran (le seul qui force son admiration est Massoud, qui selon lui se bat pour l'Afghanistan et cela seul). La qualité de ses prêches alliée à son grand savoir théologique font qu'il est extrêmement respecté un peu partout chez les musulmans les plus radicaux. Il meurt en 1988 dans l'explosion d'une voiture piégée.
A un moment, il sera rejoint au Pakistan par Ben Laden, qui avait été auparavant son élève à Djeddah, où il enseignait un moment la théologie. Grâce à ses fonds quasi inépuisables, Ben Laden l'aide à recruter et payer les volontaires venus de l'étranger. Les recrues commencent à arriver, et les deux hommes quittent Peshawar pour trouver un espace apte à les former à la guerre. Ils se retrouvent à la frontière pakistano-afghane, dans l'une des zones tribales aux mains des seigneurs de la guerre. Mais Azzam et Ben Laden vont bientôt diverger dans leur vision du jihad. Azzam est pragmatique et concentré sur l'Afghanistan quand Ben Laden semble rêver. Ou peut-être est-il fou ? Son rêve en tous cas ne s'arrête pas à l'Afghanistan : il délire sur le monde entier. Enfin vient la rencontre entre Ben Laden et un nouveau venu, un ancien prisonnier égyptien ultra-radical, Ayman al-Zawahiri, médecin venu lui aussi faire la jihad. Et de cette rencoontre naîtra Al-Qaïda, en 1988.
Après la mort d'Azzam, Ben Laden et al-Zawahiri se retrouvent finalement au Waziristan, dans le fief d'un autre chef de guerre, Djalâlouddine Haqqani. Haqqani est pashtoun, et l'une de ses spécificité est au départ de travailler en bonne entente avec l'ISI et les américains. Il a de aussi très bonnes relations avec le mollah Omar, mais n'a jamais adhéré à Al-Qaïda (notons que Ben Laden est lui aussi en bonne entente avec mollah Omar, avec qui il a tissé des liens, en particulier au travers des mariages entre leurs familles respectives). Haqqani se radicalisera de plus en plus au fil du temps, jusqu'à devenir l'auteur des attentats les plus atroces. D'allié, il deviendra ainsi l'un des pires ennemis des USA (tout en gardant de bonnes relations avec l'ISI). Il meurt en 2018, laissant son réseau aux mains de son fils Sirajouddine, lequel est lui en bonne entente avec tout le monde, en fait : talibans, EI, ISI et jusqu'à Al-Qaïda. Sirajouddine est aujourd'hui l’un des membres du triumvirat qui compte pour les talibans afghans. Les deux autres sont Haibatullah Akhundzadeh, théologien pashtoun né à Kandahar, qui exerce une vraie influence spirituelle auprès des talibans ; et le co-fondateur des talibans (avec le mollah Omar, décédé), Abdul Ghani Baradar, qu'on a vu récemment revenir du Qatar où il menait les négociations avec les américains.
Enfin, le dernier article de Perrin retrace l'historique de l'EI dans la région. Le Pakistan, tout en soutenant depuis le début les talibans en Afghanistan, a fort à faire depuis longtemps avec la branche pakistanaise. Nombre d'attentats y ont été commis depuis 2004, tout aussi abominables que ceux de l'autre côté de la frontière, et beaucoup seraient imputables à un groupe du nom de Tehreek-el-taliban Pakistan (TTP), ayant des accointances avec Al-Qaïda. En 2015, le TTP fait finalement allégeance à l'EI. Puis c'est d'une scission de ce mouvement que naîtra la branche afghane de l'EI, appelée l'EI-Khorason. L'EI afghane est théoriquement en perte de vitesse après les succès talibans, mais pourrait retrouver des associés avec les groupes talibans qui ont refusé les accords de Doha. Il aurait en outre des liens étroits avec le réseau Haqqani.
Ces portraits font un sérieux tri des forces en présence, ce qui n'est pas du luxe vu l'écheveau emmêlé autour des protagonistes. Il dévoile un peu de l'historique dont on dispose pour montrer les relations entre ces groupes, qui vont de la compatibilité à la détestation, en passant par toutes les nuances qu'on veut. Les talibans ne sont en tous cas plus le réseau relativement homogène qu'ils étaient sous mollah Omar, et l'on ne sait trop jusqu'où la multitude de branches qui y sont ralliées sont prêtes à s'accorder. Talibans et l'EI se détestent, mais on en a vu d'autres, en matière de revirement. Pour l'ISI, il n'est pas si facile de savoir son influence réelle sur les uns et les autres, d'autant qu'il semble que beaucoup rêveraient s'en affranchir, mais sans renoncer pour autant à un éventuel appui, si besoin était. Depuis la mort de Ben Laden, Al-Qaida est sous l'égide de al-Zawahiri et est sans doute affaibli, mais pas mort pour autant, d'autant que l'EI, outre ses velléités propres sur l'Afghanistan, semble avoir le même genre de réjouissances à proposer. Quant à Haqqani, il a la réputation d'être un des chefs talibans les plus durs, tout en gardant de bonnes relations avec tout le monde. Bien difficile donc de savoir de quel côté il penche (au cas où il pencherait d'un côté) mais il est une force qui compte et sans doute vaut-il mieux l'avoir avec soi que contre...
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2/ Le système du qawm
Je voudrais mettre ces portraits en perspective par rapport à ce qui est une institution en Afghanistan : le qawm. C'est en effet autour des qawm qu'était organisée la société afghane avant les invasions qui l'ont touché. Les qawm sont des groupes qui forment un réseau traditionnel de solidarité et d'influences, structuré autour des "khans" (notables), et le système est organisé de façon à perpétuer un équilibre entre groupes. Ils agissent indépendamment de l'état, de façon parallèle, et ne lui rendent aucun compte. En fait, personne ou presque en Afghanistan ne se souciait vraiment des gouvernements en place, du moment que ceux-ci ne touchaient pas aux règles du qawm.
Mais voyons plutôt ce qu'en dit un spécialiste, Olivier Roy, à partir d'un résumé que j'ai fait d'un article :
C'est la projection d'un espace de guerre traditionnelle sur un espace de guerre moderne qui explique à la fois la complexité et l'infinitude de la guerre : la guerre moderne se définit de manière clausewitzienne (destruction des forces vives de l'adversaire, définition politique des buts de guerre) quand la guerre traditionnelle est un mode d'existence d'une société qui suppose le maintien des équilibres, et donc sa propre permanence. Les groupes en conflit n'ont d'ailleurs ni les moyens ni la volonté de se détruire. Le combat est exceptionnel. La guerre traditionnelle ne vise ni à annihiler l'adversaire ni à renverser l'État, mais à assurer un pouvoir local contre les autres pouvoirs locaux (le pouvoir central appartient à un autre espace). L'objectif est d'empêcher un groupe d'empiéter sur son rival. Les conflits aboutissent en général à la création de nouveaux équilibres.
La société afghane est donc ethnique, et même infra-ethnique. Elle s'organise en fait sous l'égide de groupes d'appartenance ou de solidarité appelés "qawm". Ces groupes ont une sorte de chef : le khan. Le qawm est certes d'abord le clan tribal, mais peut aussi référer à d'autres segmentarisations, ça peut être un village, une vallée ou même un groupe professionnel. Il peut donc y avoir plusieurs khans au sein d'un même espace. Le qawm fonctionne plutôt comme un réseau de clientélisme, rassemblé donc autour d'une figure du khan. Ces groupes sont l'identité première de tout Afghan. Ils ne correspondent pas au système tribal stricto sensu, qui repose lui sur des appartenance strictes, à travers une généalogie, un code tribal (droit coutumier, système de valeurs) et un ensemble d'institutions propres au monde tribal (jirga ou conseil etc). Le qawm est un réseau plus qu'un territoire, un processus dynamique et non une donnée statique. Le khan est un notable appartenant en général à une famille riche, mais son pouvoir n'est ni héréditaire ni donné une fois pour toutes, il doit s'affirmer. Par exemple en faisant bénéficier d'avantages à son qawm (piston pour les emplois, distribution de biens divers etc), mais aussi en incarnant un pôle de pouvoir dissuadant d'éventuels ennemis de venir empiéter sur les intérêts de ses membres.
La politisation induite par la guerre d'Afghanistan a dans un premier temps menacé la puissance des khans. Beaucoup ont été massacrés par les communistes (en 1978-1979), puis évincés par les mollahs et les militants des partis islamistes. Mais, le régime étant finalement incapable de soviétiser le pays, il est vite revenu à ce mode traditionnel s'appuyant sur les notables locaux, et ce soit à partir des khan existants, soit en structurant leur factions sur le mode de fonctionnement du qawm. C'est que la guerre donnait accès à un bien nouveau : les armes, parfois accompagné pour les commandants les plus puissants d'aides financières. Les armes venaient du Pakistan, l'argent des Américains ou de l'Arabie Saoudite. Les nouveaux chefs ont ainsi tiré leur pouvoir de la guerre (au sens où les biens auraient cessé de circuler si la guerre s'était arrêtée). D'autres sources de revenus s'y sont ensuite substituées : le commerce de la drogue ainsi que le prélèvement de taxes et de dîmes.
Mais les commandants locaux ne pouvaient promouvoir un rassemblement politique, parce qu'il aurait dépassé le système des qawm et de ce fait l'aurait détruit : un réseau de clientélisme généralisé aurait par exemple impliqué la distribution d'une quantité de biens qu'aucun chef ne pouvait collecter (et le Pakistan a préféré un temps ne favoriser aucun chef pour ne pas perdre le contrôle de la situation). Un des rares commandant ayant dépassé la fragmentation des qawm est Massoud, qui a réussi à sortir de son espace de solidarité initiale (le Panjshir), et à faire admettre son influence sur le Nord-Est. Mais il s'est heurté à un moment à des petits chefs qui, craignant d'être dissous dans cet ensemble trop grand à leurs yeux, ont préféré adhérer à un parti rival et obtenir ainsi de lui armes et argent qu'ils n'auraient pas forcément obtenu avec Massoud.
Il n'y a ainsi pas de translation possible d'une cohésion tribale en cohésion politique. Ou alors il faudrait inventer un espace nouveau, fondé non sur des contraintes stratégiques mais sur d'autres solidarités. Dans le nord de l'Afghanistan, c'est sur la cohésion ethnique qu'il faudrait jouer : par exemple sous l'étiquette tadjik. Mais ça ne correspond à aucun vécu local : les gens sont panjshiris, sont éventuellement tadjiks (mais surtout pour se démarquer des pachtouns), et à peine conscients d'être afghan. De plus jouer le jeu ethnique reviendrait à s'interdire toute stratégie nationale, c'est pourquoi Massoud s'y est toujours refusé. Quant à convaincre d'adopter un système au niveau national, ça aurait été possible s'il y avait eu une conscience politique aiguë, mais ce n'était plus le cas après le retrait soviétique, qui avait enlevé la motivation de "guerre sainte".
Ainsi aucun niveau d'identité au dessus des qawm ne permet donc l'émergence de formes politiques stables. La segmentation en groupes locaux rend du coup les conflits interminables : il n'y a pas de victoire décisive d'un groupe sur l'autre puisque le groupe ne correspond jamais à une entité politique apte à prendre et à exercer le pouvoir. L'État n'est pas plus un objectif car il est le garant de la permanence du jeu des qawm entre eux. La guerre traditionnelle suppose un État central suffisamment fort pour préserver le lieu du pouvoir central de la convoitise des groupes en conflits, et suffisamment faible pour laisser les groupes gérer leurs rivalités. Le régime de Kaboul est la seule force politique à manier explicitement le jeu des qawm et des tribus. En échange d'une promesse de non-interférence, il reconnaît comme interlocuteurs les notables locaux. Loin de chercher de mettre fin à la segmentation, l'état l'utilise pour se créer un espace. Mais un problème demeure : il n'y a pas de lieu du pouvoir en Afghanistan... parce qu'il est maintenu vide.
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3/ Chasseurs-cueilleurs, qawm et guerre
Reste à savoir d'où vient cette tradition. Le qawm est-il un système permettant d'agglomérer des groupes hétéroclites, en tentant de se protéger des guerres pouvant advenir entre eux, ce que pourrait laisser penser la diversité des ethnies qui ont peuplé l'Afghanistan... ou bien remonte-t-il à bien plus loin que ça ? C'est en tous cas la question qui m'est venue à l'esprit en apprenant son existence. En fait, j'ai pas pu m'empêcher de faire un parallèle avec la façon dont étaient régies les populations primitives de chasseurs-cueilleurs. C'est que là aussi, l'organisation semble avoir pu être faite pour éviter la mégalomanie de certains chefs, ou au moins largement en tenir compte (ce qui montrerait que c'est pas d'hier que le peule se méfie des dirigeants).
Les chasseurs-cueilleurs
Comme chacun sait, les clans et tribus étaient organisés autour de trois pouvoirs, celui des chefs, des sorciers et des anciens. Et là encore, tout semblait fait donc pour éviter autant que possible qu'aucune des branches n'ait de prééminence sur les autres. Un système de contre-pouvoirs en quelque sorte, à tout le moins. En tous cas existent nombre d'interprétations où tout semble tourner autour d'une notion d'équilibre, voire d'harmonie. L'harmonie n'est pas ici un délire idéaliste mais sans doute plutôt une façon de se protéger des mystères et dangers des forces de la nature. En quelque sorte on "deale" sa place dans le monde avec la nature, et le deal c'est l'équilibre. L'équilibre est partout : cosmique d'un côté, entre l'homme donc et la Nature (dont il est vu comme un élément) ; mais interne aussi, au sein de l'organisation des hommes. Chef, sorcier et anciens en sont les personnages-clefs, et il n'y a pas vraiment de hiérarchie entre eux, plutôt des rôles différents : ils occupent en fait des espaces complémentaires supposés ne pas trop empiéter les uns sur les autres. Une telle répartition des pouvoirs a en particulier l'intérêt de se prévaloir des velléités des chefs, souvent jeunes et impétueux, voire mégalomanes. Que ce soit face aux mystères ou dangers dont on pare la nature ou aux incertitudes inhérentes à celle de l'homme, de nature, tout se passe donc comme s'il fallait se prémunir de dangers sans cesse menaçants. Et pour ce qui est des chefs, le danger principal bien sûr, c'est la guerre. Il fallait donc éviter de donner trop de pouvoir au chef, et d'abord et surtout pour éviter des guerres sans fin. Ce système a quelque chose de fascinant, mais recèle un vrai inconvénient : celui de ne fonctionner que tant que le peuple adhère à la vision d'équilibre, faute de quoi les choses peuvent devenir passablement incertaines (et on va le voir en se rapportant au qawm).
(on peut encore noter que l'équilibre pourrait rapporter à quelque chose de politique, quand l'harmonie semble plus en lien avec l'interprétation des choses, et pourrait ainsi engager des représentations plus religieuses. En tous cas, le couple chef/sorcier pourrait bien préfigurer les alliances entre politiques et religieux qui nous ont si longtemps gouverné - les anciens jouant la part populaire, démocratique si l'on veut, de l'affaire).
Le qawm
On a vu que le risque ici, c'est essentiellement la guerre. Et le problème de l'Afghanistan, c'est qu'à l'instar de la philosophie de l'équilibre chez les chasseurs-cueilleurs, le qawm n'a pas de plan B. Une fois en guerre, les khans ou autres chefs de guerre se retrouvent de fait à occuper la place du pouvoir vertical tant redoutée. Et au cœur du combat, aucune sagesse, aucun conseil d'anciens n'est assez fort pour peser vraiment. Quant à l'état, on a vu qu'il se devait d'être relativement faible pour pérenniser le système, donc rien à en attendre. Le système, qui se voulait donc fluide, se trouve d'un coup comme figé, et ce d'autant que la guerre semble aussi l'être dans le temps. C'est que débarrassés des limites inhérentes au qawm (et de surcroît en présence d'un état faible), les nouveaux chefs de guerre se retrouvent d'un coup sans rien "au dessus d'eux", voire même qui fasse contre-pouvoir : rien pour modérer leur éventuelle mégalomanie. Et la question se pose : n'est-on pas en plein dans ce qui s'est passé en Afghanistan ? Des hommes qui, au fur et à mesure de la puissance que la guerre leur octroie, auraient donné libre cours à un délire solitaire à l'image de leur orgueil ? N'y a-t-il pas par exemple une réelle "folie" chez Ben Laden pour s'attaquer aux USA ? Ne se serait-il pas identifié à un destin démesuré : celui de prophète, au pire de légende si les choses tournaient mal ? Quid encore de la violence inouïe de nombre de chefs de guerre, et ce même entre eux ? Enfin que dire des trahisons incessantes des uns et des autres, dans un pays pourtant réputé pour la fierté de ses hommes, dans un pays où il se dit que Ben Laden n'aurait pas été "donné" aux américains à cause du code de l'honneur pashtoun, qui se doit de protéger ses hôtes coûte que coûte ?
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En conclusion
Jusqu'où peut-on de comparer les sociétés primitives au système du qawm ? C'est mon interrogation et sans doute aussi les limites de mon propos. J'en sais strictement rien. Mais c'est intéressant aussi dans la mesure où ça pose le problème d'une éventuelle analogie entre le passage du qawm à la guerre (telle qu'en Afghanistan), et celui des sociétés primitives à ce qui pourrait aussi y avoir succédé, soit certes encore des guerres, mais surtout des extensions territoriales phénoménales (on peut penser aux incas par exemple) nécessitant une nouvelle forme de gestion des territoires : à savoir l'état.
Liens renvoyant aux articles de Jean-Pierre Perrin :
https://www.mediapart.fr/journal/international/220821/frapper-l-ennemi-lointain-l-abri-des-montagnes
https://www.mediapart.fr/journal/international/260821/qui-est-aujourd-hui-le-chef-des-talibans
https://www.mediapart.fr/journal/international/270821/aux-racines-de-l-etat-islamique-en-afghanistan
Enfin, un topo sur l'Afghanistan : https://blogs.mediapart.fr/aldo-b/blog/020821/afghanistan-mode-demploi