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Billet de blog 15 novembre 2024

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Le petit secret de Donald Trump ou le compromis terroriste en réseau

Donald Trump a déclaré, lors de sa campagne, avoir un petit secret. Il semblerait également que, grâce à ce petit secret, il ait un avantage sur les Républicains. L’inconstance du sénateur Lindsey Graham menaçant Trump d’exclusion en 2016, puis le soutenant, tout en faisant l’objet d’attaques de la part des plus farouches soutiens anti « néocons » de Trump, est une illustration.

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 Qu’à cela ne tienne, la biographie de Donald Trump doit être regardée de près. Un simple travail de documentation, notamment en s’appuyant sur des documents CIA déclassifiés, permet de conclure avec une certaine intime conviction qu'il a, en effet, plusieurs petits secrets avec des nationalistes dans un compromis terroriste. Tout d'abord, ses liens avec Moscou, dès la fin des années 70, ont largement été documentés et commentés : https://www.lepoint.fr/monde/donald-trump-un-atout-pour-la-russie-repere-il-y-a-40-ans-par-le-kgb-29-01-2021-2411866_24.php

De fait, dans les années 80 et avant l’ouverture avec Gorbatchev, Moscou rapproche des acteurs à l’étranger (dont Donald Trump) et engage un tournant dans sa relation à Israël. Ainsi, comme documenté par la CIA, Israël et Moscou réorientent leur relation pour affaiblir l’influence (contraignante) des USA sur Israël et, notamment, pour concurrencer leur diplomatie et politique au « Moyen-Orient ». Dans les années 90, la Russie multiplie les contacts avec des leaders d’extrême droite dont Jean Marie Le Pen en France. Aux USA, Trump affiche sa détestation de Gorbatchev, dans un numéro Playboy de 1990, mais aussi sa rencontre avec Moscou et son admiration pour le régime fort en Chine ; il prophétise sa présidence des USA si l’Amérique devait être plongée dans un chaos. Dans les années 90, en Israël, des accords de coopération Russie-Israël sont signés, ils se multiplient dans les années 2000 et encore durant la révolution en Syrie.

Des documents CIA déclassifiés confirment des relations se normalisant en 1985.

Illustration 1
Document CIA déclassifié

Si Israël et l’URSS opèrent un tournant dès les années 80, ces Etats arment également le régime iranien naissant. Depuis, le circuit n’a jamais vraiment cessé mais cela passe notamment par la Chine fournie par Israël en armes technologiques (2ème fournisseur après Moscou), ce qui a pu inquiéter les USA surveillant ces accords en armement, la Chine approvisionnant ensuite l’Iran en armes qui, à son tour, arme Moscou tout en dominant des proxies et organisations affiliées. Moscou, de son côté, octroie des avantages à son réseau nationaliste à l’international, ce en mettant son renseignement et son appareil militaire à profit y compris sur des plateformes peu neutres revendiquant une appartenance libertarienne « MAGA » comme celle de Musk.

Des documents CIA déclassifiés renseignent un armement israélien de l’Iran dès 1981

Illustration 2
Document CIA déclassifié

A ce stade de la lecture, on peut légitimement se demander quel serait le petit secret de Trump qui pourrait être lié aux évènement précédemment relatés.

Il convient de revenir, pour cela, à l’affaire dite Iran Contra ou Irangate toujours dans les années 80. En effet, au moment de l’Iran Contra, Benjamin Netanyahu, qui est ambassadeur aux USA, cherche à influencer l’administration américaine. Il passe pour cela par un réseau américain ultra conservateur (diverses organisations d’extrême droite associées) et il met alors en avant son ouvrage présenté comme un manuel de guerre anti-terroriste, ce qui n’a pas manqué d’intérêt pour des Républicains et pour Robert McFarlane qui en fait la promotion en 1986.

Illustration 3

Or, il se trouve que Robert McFarlane est directement impliqué dans l’Irangate. Il est d’ailleurs le seul sanctionné.

Illustration 4
Procès McFarlane

Dans les années 80, si Benjamin Netanyahu est en contact avec l’administration américaine pour mettre en avant des mesures restrictives de liberté et pour interdire aux Etats de négocier avec une menace « rouge barbue », ce tandis que son Etat entretient des liens stratégiques avec l’Iran et Moscou, l’ambassadeur israélien est également un contact des Trump. Donald Trump est d’ailleurs le chairman d’organisations évangélistes en charge de soutenir Netanyahu en favorisant une coopération renforcée avec Israël. En outre, toujours dans les années 80, Donald Trump récupère le yacht d’Adnan Khashoggi (marchand d’armes directement impliqué dans l’Irangate). Le mania des affaires revend ensuite le Trump Princess à un autre saoudien dissident du roi Abdallah : https://www.youtube.com/watch?v=SsSAApWJIJE

Illustration 5
Trump chairman

C’est-à-dire que Donald Trump fait partie du réseau de l'Irangate aux USA. Il a été un maillon du circuit du fait de ses contacts avec Benjamin Netanyahu et Adnan Khashoggi, mais, en outre, cela s’inscrit dans une stratégie terroriste avec l’Iran utilisé comme prestataire pour orienter une menace. Stratégie qui a conduit à des enlèvements et prises d’otage dans les années 80, encore à des attentats notamment au Liban et en France. 50 soldats français sont morts à Beyrouth du fait d’un proxy de l’Iran (Hezbollah) et l’agent de la CIA à Beyrouth, kidnappé par le Hezbollah, est mort en Iran avant que les premières armes US ne soient adressées à l'Iran dans le cadre du deal ayant exposé l’administration américaine.

Si des Républicains ont pu se servir de leur aile nationaliste et mafieuse - minoritaire - à des fins stratégiques sécuritaires mais encore politiques nationales, force est de constater que ce sont aujourd’hui des Libertariens et nationalistes US - dominants - qui font danser des Républicains.

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