alexandra basset (avatar)

alexandra basset

Abonné·e de Mediapart

48 Billets

0 Édition

Billet de blog 18 novembre 2015

alexandra basset (avatar)

alexandra basset

Abonné·e de Mediapart

Bravo Monsieur Hollande, tout simplement

alexandra basset (avatar)

alexandra basset

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L'exécutif n'est pas responsable de la politique menée en Afghanistan et en Irak. Ni de celle conduite en Israël-Palestine, région où les régimes locaux se suffisent à eux mêmes pour poser l'intrigue et jeter le trouble. Comme indiqué par le gouvernement, la France ne veut pas d'une intervention au sol (sauf mandat ONU et force internationale) pour ne pas reproduire les erreurs passées liées au modèle d'occupation opéré en Afghanistan et en Irak et rancœurs provoquées.

Les bombardements menés contre une organisation ayant directement commis des agissements meurtriers sur le sol Français, sur un territoire au régime défaillant (la Syrie), sont le moindre mal et, au demeurant, l'objet d'un consensus. Aussi, si ces bombardements comportent des risques sur le plan des droits humains, la France en assurera toute la responsabilité. Toutefois, il n'y a que les régimes aux administrations ordurières qui bombardent les zones de civils.

L'exécutif n'a pas répondu au piège EI-Bachar consistant à entrer dans une guerre indifférenciée et dans un bourbier civil au sol. Ne pas réagir reviendrait, d'une autre façon, à entrer dans le piège du fascisme. Enfin, l'exécutif n'a pas changé sa position sur le régime syrien au moins indirectement lié aux attentats (agissements illicites sur son territoire qu'il ne maîtrise plus mais qu'il a maîtrisé jusqu'en 2013 via l'aviation et le renseignement).

Pour les ventes d'armes, quand la France refuse de livrer un mistral, Hollande se trompe. Quand la France exporte des rafales, il se trompe aussi... A noter que faute d'un embargo sur les armes visant un ou des Etats, et faute de conventions sur les armes ratifiées par une majorité d'Etats (Russie, Syrie, Golfe, Egypte, Iran, etc. n'ont pas signé), la France ne peut s'opposer à délivrer des licences d'exportation. Tout refus, dans un Etat de droit, doit être motivé en fait et en droit.

En outre, la France a stratégiquement besoin des pays du Golfe et de soutien des Etats d'Afrique du nord pour agir et résoudre cette crise, mais aussi de l'Iran (d'où le compromis sur le nucléaire) et de la Russie, tout en permettant à la société civile et ses ONG nationales de demander de profondes réformes dans ces régions. Il est clair que les régimes régionaux n'ont aucun intérêt à voir la Syrie se pacifier et se démocratiser, pour leur maintien. Idem pour la question palestinienne.

Dans ce contexte, Hollande a réaffirmé que les représailles coercitives dans un Etat tiers s'exercent collectivement dans un cadre spécifique, selon le droit ONU. Et ce, en insistant sur la nécessité d'une coalition internationale. Bien sûr, tout veto dont la Russie est coutumière du fait, empêchera cette coalition. Mais une prouesse a été opérée par l'exécutif qui n'a jamais rompu les liens diplomatiques avec la Russie tout en appliquant les sanctions décidées collectivement en UE au regard du droit.

Cette prouesse consiste à amener des Etats à accepter un cadre juridique, y compris les plus ambigus avec le terrorisme et retors avec le droit international. C'est tout l'intérêt de la diplomatie. Le compromis de Vienne avec la Russie opère donc un changement : la rébellion civile syrienne est légitimée (c'est tout le combat de Hollande), la transition politique de la Syrie doit s'opérer rapidement et la Russie doit se concentrer, en coordination avec la France, sur l'EI.

Reste à voir si la Russie respectera ses engagements internationaux multilatéraux... Il est évident que la Russie est un acteur incontournable, partie prenante au conflit et force présente au sol en Syrie. La France, quant à elle, est l'un des principaux alliés de la rébellion civile syrienne (mais n'a pu éviter les morts et déplacés par milliers).

Il semblerait que vendredi, le Paris libre ait payé le prix fort de ce soutien aux printemps, aux libertés & démocratie. Et les loups de l'extrême copinant avec les mafias et dictatures en tous genres, leurs angoisses irrationnelles dégueulées collectivement, leurs incivilités vis-à-vis des réfugiés syriens et récupérations politiques... ont du jubiler. Mais le vrai jubilé viendra suite aux enquêtes.

Notre représentant est aussi bien respecté en UE qu'aux USA et jongle avec des régimes ambigus, en faisant preuve d'une intelligence redoutable. Un fidèle soutien aux civils syriens meurtris par plus de 4 ans de conflit, pris en tenailles par des miliciens, des djihadistes étrangers (entrés en Syrie dès 2012 alors que Damas contrôlait son territoire) et des régimes pourfendeurs des droits de l'homme. Bravo Monsieur Hollande!

Quant aux pleurnicheries de certains intellectuels criant aux libertés bafouées (réforme constitutionnelle visant à instaurer des mesures d'exception pour une durée limitée conformément à la pratique étatique), se flagellant en évoquant la culpabilité de la France pour ses politiques des 100 dernières années, ils sont très intéressants au plan analytique, mais en termes de connaissance étatique, c'est un ramassis d'inepties... Quand l'heure est à l'action, de telles critiques sur le passé ne servent à rien.

Vive les printemps arabes! Vive la France! Vive le Paris qui sort et qui emmerde bien les réseaux des loups de l'extrême regroupant des écouillés hétéronomes qui ont trouvé en Sarkozy, Poutine ou autres, les "paires" qu'ils n'ont pas. Des infantilisés sexuels, vides d'idées, se retrouvant dans le discours rassurant va-t-en guerre, manichéen et clivé d'un monde tradi-conservateur. Leur monde à eux.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.