Le droit au retour a été un prétexte, pour Hafez el Assad, pour laisser les Palestiniens sans statut notamment dans son petit Liban, les idéologiser/radicaliser et s'en servir contre Israël et Arafat afin de rétablir une grande Syrie incluant la Palestine.
Des Palestiniens qui ont toujours été maltraités en Syrie pourtant si prompte à défendre avec l'Iran "la cause palestinienne" pour leurs projets politiques. Des Palestiniens vivant dans des camps comme des rats de laboratoire, attendant Godot.
Le Hezbollah et son Hamas, également les extrémistes français dont Dieudonné (avec ses quenelles fétiches imaginaires), en utilisant la cause palestinienne, mènent un jeu sinistre. Utiliser des objet-arabes contre des juifs.
Il faut dire que des militaires israéliens, extrémistes et nationalistes sur les bords, enfermés eux-mêmes dans une idéologie, ont réagi selon les attentes. Ils ne pouvaient que satisfaire le jeu syrien (nazillon), puis iranien dès 1979.
Des Israéliens appelés d'abord à la rescousse par des Libanais, eux-mêmes manipulés et divisés par le grand Hafez. Le but était de se faire Arafat et ses "palo-progressistes", redoutés par Israël et obstacle politique de Hafez el Assad.
Le but était aussi de défaire le Liban indépendant, également l'obstacle politique du chef syrien poursuivant une idéologie autoritaire, avec ses petits satellites libanais (Parti social nationalise syrien, le parti communiste libanais, le parti Baas).
On crée des alliances, des divisions, on envoie les uns commettre des attentats pour faire accuser l'autre, on accuse Israël et les Forces libanaises alliées, et face à eux, on accuse les "palo-progressistes" d'Arafat, tout le monde s'enflamme et fini enfumé.
C'est la Syrie de guerre-froide protégée par l'URSS, qui imposera la Hezbollah au Liban, présenté comme un héros de guerre auprès de civils désespérés, occupés, meurtris, enlevés arbitrairement, enfermés, torturés, muselés et traumatisés.
Les Palestiniens, eux, auront été l'objet de toutes les divisions, cristallisant le conflit, donnant matière à tuer son voisin, instrumentalisés par les uns contre les ennemis de la Syrie, détestés par les ennemis de la Syrie. Avalés par la Syrie.
Arafat n'a pas été aveugle et savait que son ennemi était celui qui l'avait armé pour mieux qu'il soit massacré. Il quittera le Liban et rompra définitivement avec la Syrie, puis rendra les armes pour jouer le jeu ONU. Sa meilleure carte.
Puis vient Rabin, embourbé dans la 1ère Intifada menée par des civils demandant un statut, jusqu'à un éclair de génie : les discussions avec Arafat qui aboutiront aux accords d'Oslo. L'accord qui a paniqué plus d'un extrémiste de part et d'autres.
Hafez et alliés arabes leur ont bien fait payer. Ils utiliseront des milices dissidentes du Fatah laïc, des islamistes, pour empêcher tout accord de paix. Des militaires israéliens ont pu voir le jeu ou pas, peu importe, Arafat et le Fatah seront toujours accusés.
On a vu à quoi cela a mené: la victoire de la Syrie dans les territoires palestiniens, l'avènement du Hamas islamiste autoritaire (nourrit aussi par des alliés à la Syrie comme le Qatar), lequel s'est imposé à force d'isolation d'Arafat et de discrédit sur le Fatah.
Les Israéliens aussi ont été utilisés comme des rats de laboratoire à radicalisation. Condamnés au treillis, à l'enfermement moral et affectif, à dresser des murs partout, emmurer, infliger leurs propres angoisses et traumatismes à d'autres.
Et se prendre la haine du monde, comme un refrain, qui revient en boucle, un sempiternel retour.