Les débats passionnels sur la déchéance sont improductifs et une certaine "gauche" semble vivre dans l'angoisse d'une "déchéance" d'hier liée à un "Vichy" présent... C'est le début de la paranoïa.
A savoir, pourtant, que les Etats pratiquent la déchéance depuis l'antiquité, il s'agit d'une coutume. Les déchéances existaient sous l'ancien-régime, puis durant la Révolution... Notre République est née sur la base de déchéances (de royalistes), lesquelles ne sont pas propres au régime de Vichy. Au demeurant, les déchéances, sous Vichy, se sont faites en dehors de tout cadre constitutionnel et légal, visant un groupe de façon indifférenciée pour permettre son internement dans des camps.
La France/UE comptent parmi les Etats ayant des engagements internationaux en matière de nationalité et déchéance : des déchéances limitées, sous conditions et sous contrôle; pas de déchéance fondée sur le sexe, l'ethnie, la race, la religion, les opinions politiques, etc. ; pas de déchéance sur les "mono-nationaux" pour éviter les situations d'apatrides (cf. convention internationale). Inscrire un tel droit reconnu en droit international (mais pouvant se dénoncer) dans notre droit interne et ce, dans un texte ayant une valeur supérieure aux lois... relève du progrès, voire protectionnisme.
Mais cela, une certaine gauche aveuglée par son passé et affectée ne peut le voir... ni surtout l'admettre. Le gouvernement a pourtant rendu public l'avis du Conseil d'Etat sur la loi constitutionnelle de protection de la nation : un régime de déchéance devant s'inscrire dans un cadre ; des internements/ détentions de fichés administratifs inconstitutionnels. De quoi couper l'herbe sous le pied de "déviants" de la République se retrouvant dans un discours ultra-autoritaire et conservateur comme celui du FN ou de certains LR mais un avis non relayé par une gauche d'hier... intéressant!
Un exécutif finaud qui a tenté de ménager la chèvre (contenter une demande conservatrice et vengeresse, populaire et de partis politiques) et le chou (en profiter pour la leur faire à l'envers en rappelant constitutionnellement l'état du droit international)... Une certaine gauche trop affectée pour voir la Chose (ou trop opportuniste) qui pleure et se lamente, en vendant son pathos dans les journaux. En tous les cas, le Conseil d'Etat l'affirme : priver des fichés S de liberté est inconstitutionnel et hors la loi. C'est dans la boîte, merci!