Membre du NPA depuis maintenant plusieurs années, je constate que nous sommes passés par des crises très difficiles. Aujourd’hui, il semblerait que ça aille mieux, les tempêtes sont passées. Néanmoins, il est nécessaire de continuer à définir une stratégie pour notre organisation. Comprendre, donc, dans un premier temps, les erreurs du passé mais surtout analyser la période actuelle afin de viser correctement.
Notre parti est utile et indispensable pour la construction d’une société anticapitaliste. Nous défendons certaines positions comme l’internationalisme qui sont totalement inconciliable avec les souverainistes ou les nationalistes en tout genre. Le projet d'un parti anticapitaliste large et pluraliste, pour un socialisme du XXIème siècle, capable de rassembler l’ensemble des courants qui veulent en finir avec ce système injuste, est lui aussi unique en son genre. Nous devons continuer à le porter, en totale indépendance.
Cependant, la crise actuelle doit nous faire réfléchir sur notre stratégie politique. Un FN à 20%. Le PS qui assume son mariage avec le MEDEF. L’UMP qui ne cesse de surfer sur les idées de la droite intégriste et fascisante.
A cela s’ajoute une crise profonde à la gauche du PS. EELV continuant nationalement de soutenir et de participer à un gouvernement menant une véritable politique de droite. Le PCF victime d’une direction schizophrène multipliant alliances avec le PS dans bon nombre de villes aux municipales tout en portant un discours radical dans le verbe pour les européennes.
Tout cela a pour conséquence une division pratique - la gauche d’EELV, le PCF, le PG, Ensemble, le NPA, LO et les courants libertaires et de la décroissance sont divisés dans l’action - et une division sur le fond - le PS est-il dans notre camp social ? A cela tout le monde n’a pas la même réponse. Car la seule perspective possible pour celles et ceux qui répondent « non » aujourd’hui, c’est de se rassembler sur les bases d’une opposition de gauche unitaire, combative, propositionnelle à ce gouvernement. Or, les ambiguïtés ne permettent pas cela.
Pourtant, des signes positifs apparaissent. Il est prévu au mois d’avril un week de révolte à gauche ! NPA et PG se sont retrouvés pour lancer cet appel. (http://npa2009.org/node/40375) Tout le monde doit s’en saisir. Le PCF semble vouloir y participer : tant mieux et heureusement. Sa place est ici ! L’unité dans la rue est un préalable ; tant que la lutte ne sera pas au rendez-vous, tant que la droite bat le pavé et que nous comptons les points, il n’y a pas d’alternative possible.
Autre point positif, c’est les municipales. Dans beaucoup de villes des listes unitaires à la gauche du PS se montent. Les configurations sont toujours différentes. Certaines englobent le Front de gauche et le NPA, d’autres PG, Ensemble et NPA ; parfois le PCF et le NPA, ou encore, l’unique cas, NPA, EELV, PG et Ensemble à Poitiers. Cet accord est le fruit de luttes partagées. Je considère personnellement cette liste comme une liste d’opposition de gauche à la municipalité et à la politique du gouvernement. Il s’agit d’une aventure politique extrêmement intéressante qui peut porter à la tête de la ville une liste qui remet en cause la logique capitaliste. Cette expérience comptera dans les mois et années à venir. Le NPA a toute sa place dans cette configuration et y porte son message, tout en gardant son indépendance organisationnelle et politique.
Cela n’enlève pour autant rien au débat. Oui, je considère qu’il est nécessaire de s’opposer au gouvernement et à sa politique de manière frontale. Mais n’est-il pas plus simple de convaincre les autres de cette nécessité en travaillant directement avec eux, en argumentant et proposant un programme politique cohérent, indépendant et à la gauche du PS ? Nous verrons cela à la fin de la période électorale, lorsque l’heure des bilans sera arrivée mais pour le moment, l’aspiration à l’unité à gauche de ce gouvernement semble puissante et risque de faire trembler les socio-libéraux. A Poitiers toujours, la violence avec laquelle le candidat PS s’en prend à notre liste est révélatrice d’une peur, celle de l’inconnue face à un tel rassemblement…
Enfin, cela nous emmène à discuter des élections Européennes. Elles suivront de près les Municipales. Un récent sondage donnait le FDG à 9% et le NPA à 4%. Il est clair que lorsque nous rivalisions avec les pâquerettes personne ne se souciait de nous mais depuis, PG et PCF ont lancé des appels à des rencontres afin d’envisager des listes communes. Il est clair qu’il ne sera pas possible de faire des listes 100% NPA sur nos bases internationalistes. Mais l’enjeu est-il là ? Ne serait-il pas intéressant de dire « chiche, on y va ! » ? En partant sur des bases anti-austérité que nous partageons tous, et des acquis du référendum de 2005, il est possible de proposer ensemble l’idée d’une autre Europe, débarrassée de l’austérité et donc des différents traités. Il est possible de montrer à tous les travailleurs d’Europe que l’unité de notre camp social existe malgré les désaccords. Il est même nécessaire de défendre cette perspective tellement la période est difficile.
C’est en ce sens que la souscription du NPA est importante (http://npa2009.org/souscription). Plus le NPA pèsera politiquement et financièrement, plus il sera possible de défendre l’unité de la gauche radicale. Faites un don au NPA, rejoignez-le et demandez l’unité de la gauche radicale sur les bases décrites ci-dessus. Indépendance et unité sont essentiels pour porter un message révolutionnaire et anticapitaliste tout en participant à l’émancipation réelle des masses.