Il n'y a plus trop de sens, aujourd'hui, à faire le décompte. Les formulaires officiels ont commencé à arriver aujourd'hui en mairie, ou au domicile des élu-es pouvant parrainer un-e candidat-e à l'élection présidentielle. Les compteurs sont donc remis à 0. Les promesses doivent se transformer en parrainages officiels, et les militant-es qui souhaitent voir un ouvrier anticapitaliste candidater en 2017 doivent continuer de sillonner les routes de France pour trouver encore quelques 200 signatures. Pas une mince affaire. Mais ce n'est pas impossible.
En 2012, les militant-es du NPA ont réussi à recueillir 270 signatures dans la dernière ligne droite, c'est-à-dire dans le dernier mois. Il faut alors mettre les bouchées doubles, c'est notre premier tour à nous.
Rencontrer encore et toujours des élu-es...
Ce sont des milliers de maires, de conseillers régionaux et départementaux, de maires délégués, de parlementaires, que les militant-es vont rencontrer depuis maintenant des mois. Et pour ces rencontres, des milliers de kilomètres, des centaines de litres de carburant, des dépenses d'argent et de temps qui pèsent déjà sur le moral et la fatigue des « petites » organisations comme la nôtre.
D'autant que, dans 90% des cas, les élu-es disent ne parrainer personne.C'est assez démoralisant. Et c'est un problème car, face à tant de refus, les principaux partis se frottent les mains, eux qui pourront continuer à n'avoir aucune concurrence idéologique sur le terrain électoral. De nombreux-ses élu-es affirment de la sympathie pour Philippe Poutou, son parcours d'ouvrier, le fait qu'il ne soit pas un politicien professionnel. Mais peu vont jusqu'à le parrainer... Carte routière, voiture, arguments : on ne baisse pas les bras !
Le maître-mot, c'est persévérance. Et pas harcèlement. La frontière est facilement franchissable. Si les militant-es doivent prendre en compte cela, les élu-es doivent également être sensibles aux difficultés rencontrées aujourd'hui : Philippe Poutou a-t-il la légitimité d'être candidat ? Si la réponse est oui, alors il est de votre devoir de prendre vos responsabilités, et de faire le geste démocratique qu'est le parrainage administratif. Il ne s'agit pas d'un soutien politique. On peut parrainer Philippe Poutou et faire la campagne de M. Hamon, de M. Mélenchon, de M. Macron, ou de M. Personne. Et c'est quand même mieux de parrainer un candidat salarié, qui porte des idées de solidarité, de mieux-vivre ensemble, d'écologie, de justice sociale ; que des candidats inconnus pendant 5 ans et qui débarquent uniquement au moment des présidentielles, avec des gouroux sortis du chapeau, tels Cheminade et Asselineau. Le NPA est, lui, un vrai parti de militant-es. Philippe Poutou représente, lui, un vrai courant d'idée, reconnu, et sans ambiguïtés.
Camarades écologistes, parrainez le candidat éco-socialiste.
L'information de la semaine, c'est le retrait de la candidature de Yannick Jadot, le candidat de EELV. Celui-ci n'a donc plus besoin des près de 500 promesses de parrainages qu'il avait obtenu.
Nous savons l'attachement des élu-es écologistes à la démocratie, et en particulier à la proportionnelle. Il semblerait d'ailleurs que cela fasse partie de l'accord obtenu avec Benoît Hamon. Mais avant de parler de la proportionnelle des suffrages, encore faut-il qu'il y ait pluralisme des idées, et donc des candidatures. Les élu-es écologistes peuvent faire un geste démocratique, et parrainer Philippe Poutou, qui porte, durant cette campagne – entre autres choses – la sortie du nucléaire, les transports en commun gratuits, la mise en place d'une agriculture biologique et paysanne, l'arrêt des Grands Projets Inutiles ; mais aussi le non cumul des mandats et la proportionnelle intégrale, la libre circulation et installation des individus, l'égalité effective des droits entre les femmes et les hommes. Par ailleurs, sur la Syrie, nous avons su défendre des positions similaires de respect du processus révolutionnaire en cours, pour une Syrie libre et démocratique. Autant de positions qui doivent être portées dans le débat de la présidentielle.
Une candidature qui intéresse
De plus en plus de monde participe aux réunions publiques où Philippe Poutou est présent, ou même lorsqu'il s'agit d'Olivier Besancenot et de Christine Poupin. Les médias commencent – tardivement – à donner la parole à l'ouvrier, plus obligé de la fermer totalement. Des dizaines de personnes, à la fin de ces réunions publiques, laissent leurs contacts. Il y a un intérêt, pour une fraction de la population - non négligeable - pour une candidature « d'en bas », qui parle de nos vies avant de parler des conjonctures économiques. « Prendre nos affaires en main », pour que les affaires du monde ne restent pas dans celles du monde des affaires. Qui de mieux qu'un salarié peut porter ce message ? Pas de #PoutouGate à l'horizon, pas, non-plus, de trahisons. Une candidature pour faire du bien à notre gauche, pour rappeler un certain nombre de fondamentaux, et, surtout, pour commencer à préparer l'avenir : nos luttes contre les droites, nos rêves pour un monde plus juste.
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Alexandre Raguet
Poitiers, le 25 février 2017.