Pourquoi Mediapart évite de nous montrer par ses analyses que notre perspective inéluctable est la fascisation des États dans le monde ? Pourquoi nous explique-t-il pas comment et pourquoi l’accroissement des inégalités, des crises sociales, la masse croissante d’humanité précaire et excédentaire plongée dans la pauvreté, exige une répression toujours plus complète et violente pour contenir leurs mécontentements. Pourquoi l’inégalité extrême exige une violence extrême, des « méthodes de contrôle » policières militarisées ?
Pourquoi ne pas nous montrer comment cette hausse massive des formes policières de répression et de contrôle social s’avère être un débouché très rentable pour l’investissement de capitaux excédentaires. Un bon moyen de faire des profits et de continuer à accumuler des capitaux face à la stagnation ?
Nous dire comment et pourquoi l’État policier de la Macronie est une expression matérielle du virage idéologique du néolibéralisme et du consentement manipulé au néofascisme et à la coercition et que le fascisme est inhérent à la phase actuelle du capitalisme mondial. La question est de savoir alors si le système peut être réformé. Nous pensons que non, même s’il faut se battre pour toute réforme qui aide les gens à survivre.
La question que l’on peut se poser est de savoir si le capitalisme national d’État est encore possible ? Ce modèle construit par la gauche et la droite, explique en grande partie son impunité nationale et internationale et le manque d'opposition à l'installation des liberticides puis du fascisme version XXIe siècle inhérent à ce modèle. Est-ce que le fascisme du XXIe siècle serait-il capable de construire ce que Gramsci appelait « un bloc historique » – c’est-à-dire une relation politico-idéologique entre le capital, l’État et une partie de la société civile fondée sur de réels avantages matériels ? Ce danger est bien là, présent. Il n’est pas impossible que le fascisme rampant puisse construire une base nationale étatiste-capitaliste en alliance avec le capital transnational et national, et ainsi consolider un bloc historique autour d’un projet de régénération nationale, d’exclusion raciale et de répression militarisée, comme dans certains pays du Moyen Orient. Il semble qu’il s’agit d’un danger clair et actuel alors que la crise capitaliste mondiale, dans toutes ses dimensions, notamment écologiques, s’intensifie si on n’arrive pas à construire des mouvements massifs de résistance parmi la classe ouvrière et les opprimés, et, dans le cadre de ce processus, créer une organisation révolutionnaire unie. N’y-a-t-il pas urgence. Pourquoi Médiapart ne sonne-t-il pas pas l’Alerte ?