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Billet de blog 21 avril 2024

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De Mitterrand à Macron : L'évolution de la diplomatie française vers la guerre"

La France, sous la présidence de François Mitterrand, se distinguait par une diplomatie active et un engagement pour la paix, notamment lors de la première guerre du Golfe.

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En 1991, d'intenses efforts diplomatiques avaient été déployés pour trouver une résolution pacifique en Irak, avant que les armes ne prennent le relais. En 2003, sous Jacques Chirac, la France marqua un tournant dans l'alliance atlantique (OTAN), en refusant de participer aux côtés de George Bush à la deuxième guerre d'Irak sans l'aval de l'ONU, démontrant ainsi un courage diplomatique sans précédent, notamment à travers le discours mémorable de Dominique de Villepin à l'ONU.

Depuis lors, la diplomatie française semble avoir évolué vers une posture plus belliqueuse. La France se trouve désormais à la pointe des actions militaires, défiant ouvertement des puissances comme la Russie. Cette évolution est exacerbée par une rhétorique guerrière émanant d'un gouvernement sans vision, souvent amplifiée par une presse partisane qui souffle sur les braises et se livre à une chasse aux sorcières.

Cette attitude de plus en plus nationaliste se manifeste également par des livraisons d'armes à des régions en conflit, alimentant des situations de génocide, comme en Israël, ou de tensions, comme en Ukraine, où la diplomatie est reléguée au second plan. Quel citoyen français accepterait qu'on bombarde Paris sous prétexte que dix terroristes se cacheraient sous le pont de l'Alma ?

Pourtant, la France tolère cette situation à Gaza, et s'y implique même en soutenant Israël dans ses actions, devenant ainsi complice des atrocités qui seront gravées dans l'histoire.

Parallèlement à cette dérive vers la guerre, l'industrie de l'armement connaît une relance significative. Ce qui aura nécessairement des conséquences néfastes pour l'économie française, au moment d'ailleurs où les comptes publics sont au rouge et que l'Etat dépense sans compter les deniers publics dans sa soif de guerre.

Alors que des sommes considérables sont injectées en Ukraine pour contrer Poutine, Macron se place en tête des pays affichant les plus importants déficits publics, avec une dette supplémentaire de 1 000 milliards d'euros.

Les victimes de ces conflits, bien que réelles, semblent lointaines et étrangères tant qu'elles ne touchent pas les frontières occidentales.Biden s'abstiendra d'envoyer des soldats américains au Donbass, mais il est déterminé à soutenir l'Ukraine face à la Russie, même si cela signifie une confrontation jusqu'au dernier Ukrainien.

Ce bellicisme repose sur l'ancien adage selon lequel "pour avoir la paix, il faut préparer la guerre". Cependant, ne serait-il pas plus sage de promouvoir activement la paix ? La ligne droite est le chemin le plus rapide. Semer du maïs pour récolter du blé est une idée qui va à l'encontre du bon sens.

L'approche actuelle de la politique étrangère de la France semble être fondée sur des principes contradictoires et potentiellement désastreux. En cherchant à renforcer sa position par le biais de la guerre, la France risque de perdre ses valeurs fondamentales et son influence morale dans le monde.

En abandonnant les principes qui ont façonné son identité pendant des siècles, notre pays court le risque de s'égarer dans un paysage international caractérisé par la violence et le chaos.

Par Alexandre Thomas

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