Sous le feu des accusations de la communauté internationale et visé par des mandats d'arrêt moraux – sinon juridiques – de la Cour pénale internationale (CPI), le Premier ministre israélien pourra être accueilli à Paris avec une complaisance qui frôle l'obséquiosité. Quarante mille morts à Gaza, plusieurs milliers au Liban : les chiffres eux-mêmes peinent à rendre justice à l'ampleur de la tragédie.
Justice à deux vitesses : Netanyahou contre Poutine
Le prétexte ? Israël n’a pas ratifié le statut de Rome instituant la CPI. Cet argument, aussi fallacieux qu’opportuniste, expose une incohérence criante. La Russie non plus n’est pas membre de cette juridiction internationale, et pourtant, qui imaginerait Vladimir Poutine foulant les Champs-Élysées sans provoquer un tollé mondial ? Ce deux poids deux mesures illustre la faiblesse structurelle des démocraties occidentales face à leurs propres contradictions.
La réalité est plus amère : les dirigeants occidentaux, en proie à une peur panique du déclin de leur civilisation, pactisent avec ceux qu’ils devraient tenir à distance. Leur complaisance envers Netanyahou, dont les actions ont entraîné un carnage à Gaza et la dévastation au Liban, est une trahison non seulement des principes fondamentaux de justice, mais aussi des valeurs mêmes qu’ils prétendent défendre.
L’injustice : matrice des conflits
Depuis la nuit des temps, l'injustice alimente les guerres. L'impunité accordée à Netanyahou aujourd'hui ne fera qu'enraciner davantage le ressentiment et le cycle infernal de la violence. Les dirigeants occidentaux, en tolérant si facilement ces abus, se font les fossoyeurs de leur propre influence. Ce n’est pas l’Iran, ni la Russie, ni même la Chine qui précipitent leur déclin : ce sont leurs propres compromissions, leurs alliances douteuses, et leur incapacité à défendre un ordre mondial basé sur la justice.
Un rêve d'avenir : le refus de la Troisième Guerre mondiale
Comme Martin Luther King, j’ai fait un rêve : celui d’un avenir où les marchands de mort, ces VRP du chaos, seront écartés du pouvoir par les peuples eux-mêmes. Ce rêve n’est pas utopique. Il est plus facile de renverser ces dirigeants que de détruire une planète entière. Et si « Sleepy Joe » a sacrifié l’avenir politique de Kamala Harris en soutenant sans réserve Israël lors de la guerre à Gaza, Macron ferait bien de réfléchir à ses propres choix. Une guerre contre la Russie ne serait pas seulement suicidaire, mais aussi politiquement insoutenable. Après tout, la Russie vaut mieux comme alliée que comme ennemie.
Quand les murs trembleront
L’hypocrisie et l’inaction finiront par coûter cher. Lorsque Michel Barnier, ou tout autre représentant d’un pouvoir sourd et aveugle, tombera sous le coup du 49.3, ce ne sera pas qu’un frisson de colère qui parcourra la rue du Faubourg Saint-Honoré. Ce sera un tremblement, un grondement venu des entrailles mêmes de la société française. Car la patience du peuple a des limites, et la justice finira toujours par triompher de l’impunité.
Par Alexandre Thomas