Alexandre Thomas Forum (avatar)

Alexandre Thomas Forum

Auteur - Juriste

Abonné·e de Mediapart

62 Billets

0 Édition

Billet de blog 29 septembre 2024

Alexandre Thomas Forum (avatar)

Alexandre Thomas Forum

Auteur - Juriste

Abonné·e de Mediapart

Et si l'Iran décidait de fabriquer la bombe ?

Les enjeux d'une course à l'armement nucléaire au Moyen-Orient.

Alexandre Thomas Forum (avatar)

Alexandre Thomas Forum

Auteur - Juriste

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les tensions au Moyen-Orient ont atteint un point de rupture, un carrefour où la stabilité mondiale pourrait basculer. L'équilibre des forces, autrefois précaire, se fissure chaque jour davantage sous les coups d'un engrenage de violence sans fin. Le conflit entre Israël et les pays voisins, notamment la Palestine, la Syrie, le Liban et l'Iran, s’intensifie, alimenté par une escalade de frappes militaires, d'assassinats et d'opérations clandestines. La question se pose : que se passerait-il si l'Iran, sous la pression de cette guerre, décidait de franchir la ligne rouge en fabriquant la bombe atomique ?

Un contexte explosif : L'Occident face à la chute de son hégémonie

Ce qui se déroule au Moyen-Orient pourrait précipiter la chute de l'Occident, qui, croyant préserver son hégémonie mondiale, se trompe en recourant à la force militaire. Depuis des décennies, les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et leurs alliés maintiennent un ordre mondial fondé sur leur supériorité militaire et leur influence économique. Mais cet ordre vacille sous la montée des tensions au Proche-Orient. L’intervention militaire occidentale, notamment à travers des campagnes comme celles de l'OTAN en Libye ou en Irak, a souvent exacerbé les conflits plutôt que de les résoudre.

Israël, un acteur majeur de cette région déstabilisée, alimente le conflit. Le Premier ministre israélien, poussé par des objectifs politiques internes, notamment son maintien au pouvoir, poursuit une politique de guerre incessante. L’escalade a atteint son paroxysme avec les récents bombardements de Gaza, assimilés par certains à un génocide. De plus, les frappes israéliennes en Syrie, au Liban et en même Iran témoignent d'une volonté claire de neutraliser toute opposition régionale, y compris en assassinant des figures emblématiques comme le chef du Hezbollah. Ces actions sont non seulement des violations des droits humains, mais elles sèment également les graines d'un conflit bien plus vaste et potentiellement catastrophique. Le problème existentiel va se poser à Israël, car tout ce sang innocent versé dessert sa cause et ceux qui le soutiennent dans cette voie belliqueuse ne lui rendent pas service.

Israël et l’Iran : une guerre pour la survie

L’Iran, de son côté, voit ces provocations comme un piège mortel. Les assassinats de hauts responsables iraniens, les frappes contre ses infrastructures et les menaces constantes visent à provoquer une réponse armée de la République islamique. Israël, avec le soutien tacite de l’Occident, attend cette réponse pour justifier une offensive militaire à grande échelle. Les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, dont les navires et avions de guerre sont déjà positionnés dans la région, seraient prêts à détruire l'Iran sous le prétexte de maintenir la stabilité et la sécurité dans le monde. Cette stratégie est claire : l’objectif ultime est la destruction du régime iranien.

Le Premier ministre israélien, guidé par des extrémistes de droite, voit en l'Iran la menace existentielle à éradiquer. L'arrivée potentielle de Donald Trump au pouvoir pourrait renforcer cette ligne dure, car Trump, tout comme certains dirigeants israéliens, a exprimé à maintes reprises son hostilité à l'égard de l'Iran. Dans cette guerre de survie, l'Iran sait que toute réaction violente pourrait provoquer l’union de ces puissances contre elle, ouvrant la voie à une intervention militaire massive.

L'Iran, la bombe et la sanctuarisation

Face à cette menace constante, l'Iran pourrait être tenté de développer l'arme nucléaire. Non pas pour attaquer Israël, comme le craignent les Occidentaux, mais pour sanctuariser son territoire et dissuader toute agression. En effet, l'histoire montre que les nations dotées de l'arme atomique jouissent d'une certaine immunité : aucun pays n'ose attaquer un État nucléaire de peur de déclencher une destruction mutuelle assurée. Pour un Iran sous pression, c'est peut-être la seule voie pour garantir sa survie dans un environnement régional et mondial hostile.

Cependant, une telle décision serait lourde de conséquences. Les États-Unis et leurs alliés ont tout fait pour empêcher l'Iran d'acquérir la bombe, en imposant des sanctions économiques et en multipliant les menaces militaires. Mais les provocations incessantes pourraient pousser Téhéran à considérer cette option non comme une agression, mais comme une forme ultime de défense. Le Guide suprême iranien, placé en lieu sûr par mesure de précaution, semble avoir anticipé la gravité de la situation. Les services de renseignement iraniens semblent en effet détenir des informations inquiétantes sur les tentatives d'attentat contre sa personne, ce qui accentue le sentiment d'urgence et de légitime défense.

L’Occident et sa diplomatie hypocrite

Pendant ce temps, l'Occident, notamment la France par la voix d’Emmanuel Macron, appelle à un cessez-le-feu. Mais cette diplomatie de façade masque une réalité plus sombre. La France, comme d'autres puissances occidentales, continue de livrer des armes à Israël tout en dénonçant les violences. Ce double jeu alimente les guerres cyniques au Moyen-Orient. Comment peut-on, d'une part, appeler à la paix et, d'autre part, fournir des armes à un État accusé de commettre des crimes de guerre ? Cette contradiction morale place les pays occidentaux dans une position de complice, rendant leurs appels à la paix non seulement hypocrites, mais aussi inopérants.

L'Iran, quant à lui, n'est pas dupe. Téhéran sait que la coalition occidentale n'attend qu'un prétexte pour frapper. Si l’Iran réplique aux provocations israéliennes, il risque de déclencher une intervention militaire massive, orchestrée par les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne. Ces nations, malgré leurs discours sur la paix, sont prêtes à agir pour préserver leurs intérêts stratégiques et économiques dans la région, tout en défendant leur allié israélien.

Une nouvelle ère géopolitique au Moyen-Orient ?

Dans ce contexte, l’acquisition par l’Iran de la bombe atomique pourrait bouleverser l’ordre géopolitique du Moyen-Orient. Non pas pour déclencher une nouvelle guerre, mais pour rétablir un équilibre des forces. L’arme atomique, aussi terrible soit-elle, pourrait devenir un outil de dissuasion, permettant à l’Iran de sécuriser son territoire et de repousser les menaces extérieures. Cela transformerait profondément les dynamiques régionales, obligeant Israël et ses alliés occidentaux à repenser leur stratégie de domination.

Il est paradoxal que dans un monde où la paix est tant recherchée, l'arme la plus destructrice de l’humanité devienne la garantie ultime de stabilité. Mais c'est là la triste réalité du Moyen-Orient. Face à un Israël soutenu par les puissances occidentales, l'Iran pourrait bien estimer qu'il n’a d'autre choix que de se doter de l'arme nucléaire pour survivre. Ce choix serait certes dangereux, mais il pourrait aussi marquer un tournant dans l'histoire de la région.

Vers une nouvelle guerre ou un nouvel équilibre ?

L'avenir du Moyen-Orient se joue maintenant. Si l'Iran décide de fabriquer la bombe, l'Occident devra choisir entre l'escalade militaire ou l'acceptation d'un nouvel équilibre des forces. La paix, fragile et incertaine, dépendra de la capacité des acteurs à renoncer à la violence comme solution à leurs problèmes. Mais tant qu’Israël continuera ses opérations militaires, et tant que les puissances occidentales continueront à soutenir cette politique agressive, l’Iran pourrait se sentir obligé de prendre des mesures désespérées.

Il est clair que l'angélisme ne suffit plus. Le pacifisme de façade des puissances occidentales masque une complicité inquiétante dans les conflits du Proche-Orient. Le seul moyen de garantir la paix dans cette région passe peut-être, ironiquement, par une bombe atomique iranienne, non pas pour attaquer, mais pour se défendre. Un paradoxe qui pourrait bien redéfinir l'équilibre des forces au XXIe siècle.

Par Alexandre Thomas

Big One, mon nouveau roman, est toujours en prévente : ICI

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.