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Billet de blog 9 janvier 2023

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APRES LE DEBAT DU CONGRÈS DU PS

Retour sur le débat qui agite le PS, surtout sur la position de Mayer Rossignol puisque je suis élu dans la Métropole qu'il préside.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

J’aime bien la politique, je m’y intéresse et ne me résous certainement pas à observer uniquement ce qui anime ma propre formation. De toute façon, à la France insoumise le débat est mal perçu et les décisions jamais prises de façon démocratiques. Pour la cohésion et l’unité, c’est (relativement) efficace, mais pour la vie militante je trouve que ça manque d’engagement. Bref, ceci étant dit, je reviens donc sur le débat qui agite le PS en ce moment.
Vous le savez, les socialistes ont un congrès et vont devoir, entre autres choses, choisir entre deux positions : poursuivre la NUPES ou s’en désengager. La question n’est pas mince, car même si le Parti socialiste n’est plus l’ombre que ce qu’il était suite à ses reniements, s’il est passé à l’état de force centrale à un petit 1,7% à la présidentielle avec désormais à peine 20 000 adhérents, il reste un partenaire important de la NUPES. Même, devrais-je dire, celui le plus convaincu par la NUPES, du moins au niveau de l’Assemblée Nationale. C’est donc tout à fait normal de regarder ce qu’il s’y passe.

Le 6 janvier se tenait un débat entre les 3 prétendants au poste de secrétaire national. Olivier Faure, représentant de la direction sortante et militant pour le maintien de la NUPES. Hélène Geoffroy (que j’ai eue naguère comme prof !) en pourfendeur de la “vassalisation” du PS vis à vis de LFI et donc pour un retrait de la NUPES. Et le normand Nicolas Mayer-Rossignol, bien connu dans nos contrées, tenant une ligne “ni pour ni contre”, “radical-mou”. Bref, il n’est pas Normand pour rien !
Durant le débat, NMR n’a eu de cesse de tenter de chercher une ligne médiane à peu près sur tous les sujets, tout en se démarquant le plus possible de la France insoumise. Un exercice en-même-temps-tiste qui sentait un peu le réchauffé… Au moins a-t-il eu à cœur de répéter à plusieurs reprises qu’il se plaçait résolument à gauche, contrairement à celui qui tenait cette ligne en 2017

L’armement de la police municipale ? Inutile à Rouen, mais bon ça dépend des territoires. L’Union de la gauche ? Comme il le répète, il l’a faite chez lui à Rouen (seulement au second tour, ce qu’il ne précise jamais) donc on ne pourrait pas lui reprocher de ne pas en vouloir ! Mais ça dépend des fois… Ainsi a-t-il voté l’accord de la NUPES au niveau national tout en présentant des candidat.es face à eux sur tous les territoires où il avait des militants implantés en Seine Maritime. Olivier Faure a bien fait de lui rappeler que ce tenant de “l’union”, comme il s’en revendique, a tout de même présenté des candidats face à 2 LFI, Alma Dufour et Maxime Da Silva (réussissant à faire échouer ce dernier) et même… Un communiste sortant, en la personne d’Hubert Wulfranc ! A quoi bon voter pour un accord et prôner l’union pour le rejeter à l’endroit même où l’on se trouve ? P’têt ben qu’oui, p’têt’ ben qu’non !

A peu près sur toutes les questions, les principes se discutent, se nuancent SAUF quand il s’agit de se démarquer de la France insoumise. Là, les principes valent plus que toutes choses. L’affaire Quatennens doit ainsi être la raison pour un désengagement du PS vis-à-vis de la NUPES. De même, les questions européennes empêchent de faire liste commune. Sans oublier, comme il l’a précisé, dans les communes, les départements, les régions et le Sénat où l’on ne va pas “laisser des places”. Décidément, la volonté “d’union de la gauche” ne vaut pas grand chose face aux places ! Il déploie des efforts importants pour convaincre que sa défiance vis-à-vis de la NUPES tient surtout à une divergence sur les valeurs et les principes, que cet accord n’aurait existé que pour “sauver les meubles” aux législatives. Mais il concède volontiers qu’il n’en veut pas ailleurs qu’à l’Assemblée car il tient à “garder les places”...
Comme lui a très bien répondu Olivier Faure : il ne s’agit pas que le PS sorte de la NUPES, mais sorte du déni. Hidalgo s’est écroulée à la présidentielle. L’important désormais n’est pas de garantir qu’une petite boutique puisse continuer à assurer des places à sa clientèle, mais au contraire de trouver un chemin pour se débarrasser de Macron et de Le Pen. A cet égard, c’est bien un rassemblement de toute la gauche qui en est capable. N'oublions pas que, réssemblés, nous étions en tête au premier tour des législatives ! Devant Macron et Le Pen ! Est-ce suffisant pour gagner ? Pas encore, mais on se rapproche plus de l’objectif de cette manière qu’en se régalant de ses 1,7%.

Je ne connais pas les 20 000 adhérents du PS. Au fond, personne à l’extérieur ne sait qui compose ce corps électoral. Les élus doivent y être nombreux, sûrement que l’argument des “places” a pu faire mouche auprès de cette population et c’était sûrement l’objectif. Mais ceux qui ont un peu plus d’ambition pour le pays et pour la gauche trouveront sûrement plus intéressant de se débarrasser des vieilles lubies sociales-libérales et constateront, pour reprendre encore Faure, que la gauche de gouvernement ne reste au gouvernement qu’en étant à gauche. Et pour ça, l’accord de la NUPES est la meilleure garantie pour amener la transformation de la société jusqu’au pouvoir.

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