Retour d'Alexis Vernier du conseil métropolitain du 29 juin 2023
- Augmentation des tarifs de transport
Le Président de la Métropole veut augmenter les tarifs de transport afin de financer l'expansion du réseau de transport rouennais ainsi que les coûts engendrés par l'inflation.
Étant favorable à la gratuité des transports, j'ai voté contre cette délibération qui ne va pas dans le bon sens. On pourrait développer ce sujet sur la nécessité du transport gratuit, mais ce que je trouve le plus choquant pour ma part c'est l'incohérence de la part de Mayer Rossignol d'afficher une volonté d'aboutir à la gratuité totale tout en augmentant les tarifs de transport. Je lui ai donc demandé de clarifier sa position afin qu'il précise s'il souhaite réellement atteindre la gratuité, ou si au contraire il souhaite utiliser la gratuité sur des segments précis (gratuité du samedi, extension au dimanche par exemple) pour dynamiser la demande lors des périodes de plus faible affluence. Auquel cas, il doit le dire et ne pas faire miroiter des choses qu'il n'envisage pas de faire.
Le Président m'a répondu que c'était à l'Etat d'autoriser l'augmentation du plafond du Versement mobilité pour financer les transports. Cette taxe est versée par les entreprises au prorata de leur masse salariale, elle est actuellement fixée à 2% sur la Métropole rouennaise, le taux maximal autorisé. Étant donné que le macroniste Dominique Gambier a également voté contre cette délibération (pour une raison obscure), Mayer Rossignol m'a "suggéré" de me concerter avec le macroniste pour demander à nos parlementaires respectifs de pousser à l'augmentation du versement mobilité ! Cette entourloupe argumentative, pirouette qui n'a pas convaincu grand monde, ne cache pas la réalité d'un double discours de la part du Président entre le but affiché, celui de la gratuité totale, et les moyens qu'il met en œuvre pour l'atteindre. Pour conclure il a réaffirmé sa volonté d'atteindre la gratuité totale... Comprenne qui pourra !

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- Fauchon pour étudiants fauchés
Une délibération nous invitait à voter pour une subvention d'investissement de 2,5M€ pour l'installation de l'école Fauchon dans les métiers de bouche.
Cette école privée, qui existe déjà à Paris, souhaite proposer des cursus du CAP jusqu'au Bachelor (bac +2) à 480 élèves.
La privatisation de l'enseignement est un sujet récurrent de désaccord avec le Président. Après avoir donné 5,5M€ pour l'installation de l'Institut Catholique de PAris sur notre territoire, revoici 2,5M€ pour l'école Fauchon ! Cela s'inscrit dans une démarche déjà très avancée de privatisation de l'enseignement, ainsi dans l'enseignement supérieur ce sont désormais 1 étudiant sur 4 qui choisit un établissement privé, faute de place dans le public. Cette tendance s'accélère très nettement puisque les effectifs des établissements privés ont augmenté de +10% en 1 ans, contre 0,3% dans le secteur public !
Mayer Rossignol estime que la Métropole donne déjà suffisamment au public puisqu'elle finance à hauteur de 55M€ l'enseignement supérieur et ne flèche dans cette enveloppe "que" 15M€ au secteur privé. C'est contestable puisque d'une part financer des établissements privés ne devrait pas être une option quand on est pour l'école publique (ben oui !), et surtout cela signifie que les établissements privés reçoivent plus de subvention rapporté à leur nombre d'étudiants de la part de la Métropole que ceux du secteur public, ce qui n'est clairement pas acceptable ! Ayons à l'esprit que ces établissements sont censés recevoir une somme équivalente de la part de la région, soit 40% de leur investissement financé par la subvention : pas mal !
Ces formations coûtent un prix exorbitant, imaginez, 10 000€ sont actuellement demandés aux étudiants de l'école Fauchon à Paris pour un CAP Boulangerie ! En attendant les lycées professionnels qui proposent déjà ces formations gratuitement tirent la langue et auraient bien besoin d'aide et de soutien de la part de notre Métropole pour accueillir davantage d'élèves.
Étant totalement en désaccord avec cette orientation, j'ai voté contre, ainsi qu'une grande partie du groupe écolo et les communistes.
- Politique culturelle : pourquoi s'attaquer à ce qui existe ?
Ce conseil métropolitain a encore été l'occasion pour Mayer Rossignol de répéter sans relâche tout l'attachement qu'il porte à sa candidature de Capitale Européenne de la culture. Pendant les premières années de mandature, tout était "social-écologie"-compatible, désormais toute action est mise sous l'étendard communicationnel de la candidature-capitale-européenne-de-la-culture.
Si l'objectif peut être louable, il n'empêche que cela ne peut pas conduire à dégrader ce qui existe déjà. La fête de Viva cité a été gâchée par la suppression du vendredi soir ! Pour des fins d'économies budgétaires, 73 représentations soit 30% du total ont été supprimées à Viva Cité !! Il s'agit pourtant d'une référence nationale, le 3ème festival d'arts de la rue de France. De la même manière, le festival Rush a été raboté pour en faire une juxtaposition de concerts sur l'agglomération alors qu'il commençait tout juste à percer. Les belles promesses ne remplaceront jamais des événements qui font la notoriété de notre territoire et sont autant de points d'appui pour la candidature.
Bref nous demandons à nouveau que Viva Cité repasse au format de 3 jours !