Les premiers, ce sont les soldats au front. Ici, les soignants qui combattent le virus. Ils sont désormais considérés comme des "héros de la nation" par Macron. Pourtant, Richard Ferrand Président de l'Assemblée avait refusé une minute de silence à l'aide soignante tuée dans l'exercice de ses fonctions un mois plus tôt. Héros de tous les jours, la médaille en chocolat viendra rapidement laver leur honneur.
Comme le belligérant est sous-équipé, mal outillé pour faire face, il fait appel à l'appui logistique de puissances extérieures. Ici, ce sont les Chinois qui nous envoient des masques. Les renforts numériques arriveront peut-être plus tard pour soulager le front. En Italie, des médecins chinois sont arrivés à Rome il y a quelques jours.
L'ennemi met à nu les divergences stratégiques avec nos anciens partenaires. Catalyseur des crises, il démontre le gouffre qui sépare les USA et l'Europe désormais. Les Chinois nous aident, les Américains tentent de voler notre armement (médical). Là-bas, le quidam achète des armes réelles. Là-bas, la guerre se fera comme les précédentes : par balles.
Ensuite, on trouve l'arrière, chargé d'assurer l'économie de guerre - sanitaire. Ils ne construisent pas d'obus, mais des masques et des gants ainsi que l'approvisionnement alimentaire dans un pays laminé par la désindustrialisation. L'homme le plus riche de France s'achète une vertu à peu de frais en fabriquant des gels hydroalcooliques. On aurait préféré qu'il paye ses impôts pour avoir un front de service public mieux équipé, du reste qu'il ne détruise pas les usines de textile qui auraient pu produire des masques. Les laquais applaudissent.
Puis, on trouve ce qu'on appelle ordinairement "les planqués". Souvent à leur corps défendant ! Ils font du télétravail, gardent les enfants ou chôment, faute de pouvoir faire plus. J'en fais partie, n'y voyez pas d'attaque...
Autre groupe, les victimes. Les victimes sont de deux natures. Celles civiles et celles "armées", ou plutôt désarmées de l'hôpital public en péril. Auront-elles une flamme pour "l'infirmier inconnu" ?
Et tous ceux qui zonent, errent dans les rues, désoeuvrés. Ils n'ont pas de toit, pas d'endroit où se confiner. Pour eux, la crise est quotidienne et le virus s'appelle néolibéralisme.