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Billet de blog 22 mars 2020

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"Nous recevons des félicitations de notre hiérarchie ...qui est en télétravail."

Témoignage d’une aide à domicile de Sotteville.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Nous continuons notre travail tellement indispensable pour un certain nombre de personnes.

Certains nous attendent pour se lever et se coucher chaque jour.

D'autres atteints de troubles de mémoire ne penseraient pas à manger sans notre passage.

Comment voulez-vous respecter les distances de sécurité quand vous aidez une personne à se lever ?

Nous continuons à aller de domicile à domicile dans les temps toujours courts qui nous sont impartis. Des services nous sont demandés en plus par les personnes chez qui nous allons, prendre le journal, du pain... la bibliothèque étant fermée, de quoi lire... Il s'agit de personnes isolées pour lesquelles nous sommes le seul contact.

Il y a eu quelques annulations de personnes dont les enfants confinés ont pris en charge leur parent.

Nous avons reçu 1 kit hebdomadaire qui comprend un petit flacon de gel, 1 paire de gants et 4 masques.

Nous recevons des tonnes de félicitations de la part de notre hiérarchie ...qui est en télétravail.

Cette considération de bonnes paroles, on aimerait la voir se traduire dans nos conditions de travail, et dans nos salaires !

On ne sait même pas si nous toucherons la prime de solidarité de 1000 euros dont ils parlent dans les médias...vu qu'elle est au bon vouloir des patrons.

C'est très dur, on sait que nous prenons des risques, mais on le fait pour ces personnes isolées, en perte d'autonomie.

Il y a des collègues qui viennent de loin avec les transports en commun... et nous avons des horaires qui commencent le matin mais avec souvent une coupure de la fin des repas à 17h30... et là rien n'est prévu.

Si l'on parle de droit de retrait du fait de cette multiplication des transports, le ton change et les menaces arrivent : fin de contrat, plus de boulot…

Temps partiel systématisé, petits salaires, travail difficile, on parle bien peu des aides à domicile.

Propos recueillis par Jean Louis Amans

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