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Billet de blog 23 octobre 2023

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Paix en Palestine, "pratiquant" de "l'union" à gauche

Retour sur la position de la France insoumise sur le conflit israélo-palestinien ainsi que sur les déclarations soi-disant "unitaires" de Nicolas Mayer-Rossignol.

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La paix comme impératif

Ce samedi 21 octobre, un rassemblement a réuni des centaines de personnes à Rouen et plus de 30 000 à Paris pour défendre le cessez le feu, la paix et la recherche d'une solution diplomatique en Palestine. Ce mouvement de soutien, malgré les injures médiatiques, malgré les interdictions administratives, malgré les menaces, montrent bien que la population ne se laisse pas manipuler comme un troupeau de moutons par ceux qui souhaitent ardemment importer le conflit.

La France insoumise a été durement attaquée lors de cette séquence. Remarquez, on a l'habitude car tout est toujours prétexte pour nous agonir d'injures. Cette fois-ci, le fait de qualifier les attaques odieuses du Hamas comme "crime de guerre", en utilisant donc les mots de l'ONU et du droit international, a été interprété par certains comme d'un soutien à ces atrocités... Nous condamnons TOUS les crimes de guerre, TOUS les criminels doivent être jugés. En la matière l'armée d'Israël en commet beaucoup que ce soit à Gaza ou en Cisjordanie. Les mêmes qui nous reprochaient de ne pas avoir de compassion pour les civils israéliens (une infamie que je récuse) n’ont pas un mot pour les milliers de civils palestiniens massacrés sous les bombes. Nous ne faisons pas du « deux poids deux mesures », nous appelons encore une fois à la paix, au cessez-le-feu et à une solution diplomatique.

Dans cette perspective, les députés insoumis.es ont refusé d’apporter le « soutien inconditionnel » que Braun-Pivet souhaitait pour le gouvernement d'extrême droite d'Israël. Ils ont bien fait, et de jour en jour les faits leur donnent raison. Désormais, tout à son travail d'accomplir jusqu'au bout son "soutien inconditionnel", la Présidente de l'Assemblée est allée sur place, à Tel Aviv, pour soutenir l'armée israélienne. Elle demande que l'armée se défende "dans le respect du droit international", pourtant droit international et résolutions de l'ONU sont piétinés depuis des décennies par les gouvernements d'Israël... Il s'agit ni plus ni moins de la part de Braun-Pivet d'un blanc-seing pour terroriser et tuer des civils palestiniens, déjà soumis à des raids aériens quotidiens et un blocus inhumain.

Mayer-Rossignol, le « pratiquant » de la division

Tout à sa volonté d'apaiser, Mayer Rossignol reprend le feu roulant médiatique que subit la France insoumise. Il estime que la position de Mélenchon (ou de la FI, le discours est confus) mérite un "cordon sanitaire", car nous critiquons le "soutien inconditionnel" de Braun Pivet. Il a aussi appelé à la "suspension de tous les cadres unitaires avec la France insoumise" par twitter. Comme il ne participe à aucun cadre unitaire avec nous, cela n'a pas dû être trop difficile à faire de son côté !

Toujours dans une même rigueur "en-même-temps-tiste", il déclare à la télévision et dans la presse être un "croyant" et même un "pratiquant" de l'union de la gauche, faisant référence à l'union qu'il a suscitée à Rouen aux municipales mais aussi en déclarant depuis plus d'un an que la FI siège dans la majorité à la Métropole de Rouen. En  l'espèce, il parle de moi puisque je suis le seul élu LFI dans cette enceinte... Cela peut donc se résumer assez simplement "Vous voyez, je ne suis pas anti-LFI, il y a un LFI dans ma majorité"... Vieille technique dont on reconnaît sans peine les ressorts.

Illustration 1

Je tiens tout de même à mettre quelques points sur les i. Mayer n'a jamais travaillé pour faire un rassemblement avec LFI. La maire sortante à Sotteville, après avoir refusé que je prenne la parole le soir du premier tour des municipales (ce qui est pourtant d'usage), a ensuite refusé de nous rencontrer avant le premier conseil municipal, proposition qui me paraissait alors pourtant relever de la courtoisie républicaine la plus élémentaire. Son directeur de cabinet de l'époque nous avait déclaré qu'on ne rencontrerait la maire qu'au conseil municipal et que c'était bien suffisant. Ce sont les pratiques du PS 76 dirigé par Mayer.

Aux législatives de 2022, l'unitaire, le "rassembleur", le "pratiquant" de l'union Mayer Rossignol soutenait des candidatures dissidentes sur la Métropole qui se sont lamentablement gamellées, empêchant juste Hubert Wulfranc, député PCF sortant, de gagner au premier tour, souvent en utilisant des arguments incohérents et peu politiques, surtout contre Hubert. De même aux régionales, Mayer a empêché l'union de la gauche pour le second tour préférant faire cavalier seul et avoir davantage d'élus. Toutes les occasions sont donc bonnes pour diviser.

Pour ma part, j'ai toujours été dans une démarche unitaire, et ce même avant la création de la NUPES. A Sotteville-lès-Rouen, la liste Ensemble pour Sotteville était un rassemblement de la gauche avec EELV, le PCF, LFI, Génération.s, Ensemble et GDS. La liste avait d'ailleurs été étiquetée comme telle par la préfecture : Union de la Gauche. Aux départementales à Sotteville lorsque le PS s'est retrouvé au second tour face au RN je n'ai pas hésité un instant pour dire qu'il fallait battre le RN et voter pour le PS. Aux législatives, alors chef de file des insoumis sur la 3ème circonscription, je me suis rangé et j'ai fait la campagne de Hubert Wulfranc sous la bannière NUPES. De même à la Métropole, la FI dont je suis le seul membre, siège dans le groupe des verts, membre de la majorité. Je n'ai aucune délégation et n'en ai pas demandé. Je resterai dans ce groupe et choisirai les textes que je soutiens et que je vote, et ceux que je combats. Il y en malheureusement pas mal, et je pense en premier lieu au soutien sans faille pour l'enseignement supérieur privé où Mayer s'est aligné à la politique de Morin. Je continuerai d'œuvrer dans cette logique.
Évidemment, c'est toujours bien pour le Président de la Métropole de montrer un visage unitaire, union qu'il voudrait la plus large possible, "de Ruffin à Cazeneuve" comme il l'appelle à la télé. Décidément, le "croyant" Mayer aime les vœux pieux pour espérer qu'un attelage aussi invraisemblable voie le jour. Quant au "pratiquant", j'apprécierais qu'il sorte de ses explications de jésuite, qu'il fasse un peu moins de prosélytisme pour être davantage dans le réel et la pratique de l'union. Pour ma part, je ne crois que ce que je vois, et ce que je vois chez Mayer c'est une entreprise systématique, dès que l'occasion lui en est donné, de diviser et de casser la gauche. Quand ce n'est pas son propre parti.

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