Même ses partisans doivent commencer à s'interroger. Imaginez vous à leur place. Oui c'est difficile, mais imaginez vous macroniste. Un macroniste startuppeur de centre ville, ou un bourgeois de province ou bien un ancien électeur socialiste qui croit toujours que Valls est de gauche.
Vous voulez soutenir votre champion ? Hélas, même à vous, il se dérobe. Même vous, il vous méprise. Il préfère aller voir "les Français" (en fait une poignée de personnes triées sur le volet). Son arrogance envers les Français, on s'y est habitué, mais même envers ses propres partisans son mépris est total. ses députés le savent bien eux qui n'ont fait que de la figuration pendant ce quinquennat.
Vous voulez voir votre poulain enfin se confronter à vos pires ennemis, Mélenchon Le Pen Pécresse ou autre ? Non, il n'en sera rien. Là encore, votre héros se défile. Le chantre du "nouveau monde" en appelle aux techniques de campagne de Mitterrand, De Giscard ou Sarkozy, alors qu'eux au moins ne s'étaient pas interdits les meetings et avaient tenté de relancer une ferveur autour de leur candidature pour être reconduits. Bref, ils avaient fait campagne.
Les seules propositions qu'il met sur la table sont d'une violence sociale inouïe. En premier lieu la retraite à 65 ans. Mais qui ose lancer une campagne sur une mesure de ce genre ? Est-ce raisonnable dans un pays où le salariat est devenu si majoritaire dans la population active de proposer ce genre de mesure ? Même Sarko ne faisait pas campagne là-dessus.
Totalement ivre de ses propres sondages, malgré ses vaines dénégations, débridé par un sentiment de surpuissance, il se dit que rien ne peut lui arriver. Il se sent intouchable. En haut de sa tour d'Ivoire où, remarquons-le, il ne s'est jamais abaissé à répondre à aucun opposant, à quasiment aucun journaliste pendant 5 ans préférant les allocutions télévisées et les humoristes de youtube, Macron ne voit même plus que cette campagne sans énergie et sans fougue pourrait bien, au dernier moment, se retourner contre lui.