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Billet de blog 3 mars 2016

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Un Coran de pierre

Mardi 2 mars, le dirigeant d'une société britannique expose à Dubaï, lors d'une convention réunissant les industriels papetiers du Moyen-Orient, une édition bien particulière du Coran...

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Mardi 2 mars 2016, Harvey Djanogly, dirigeant de la société britannique Parax, déclare vouloir « amener le monde vers un nouvel âge de pierre” lors de l’exposition de sa nouvelle création, un Coran 100% écolo.

Pas de polémique ici, ces déclarations ont eu lieu lors du Paperworld Middle East 2016 à Dubaï, convention qui réunit les principaux acteurs de l’industrie papetière du Moyen-Orient sur les 450m2 du Dubai International Convention Exhibition Center.

L’humour en moins cette fois-ci, Harvey Djanogly présente au service presse de l’office du tourisme de Dubaï le corps d’activité de son entreprise. Parax est spécialisé dans la production de papier à partir de carbonate de calcium et de craie broyée, ou plus simplement, de pierres.

Des mots de l’entrepreneur, le papier de pierre est l’alternative écologique au papier classique, fortement tributaire d’une matière première : le bois. Le nouveau papier gagne en popularité à un moment où les grands industriels papetiers sont de plus en plus restreints dans leurs exploitations forestières.

C’est donc avec un matériel respectueux de l’environnement que la société a décidé d’imprimer les pages du texte sacré.

Invention utile, plusieurs sites d’informations musulmanes comme Ajib encensent déjà le concept, la préservation de l’environnement étant une valeur primordiale en Islam

Islam et écologie ne sont pas inconnus l’un de l’autre. En effet, le Coran offre une approche dite panenthéiste de la nature. L’Homme et son milieu naturel sont liés et font partie intégrante de la création, contrairement au christianisme qui place l’Homme au-dessus.

Michael Privot, islamologue belge interviendra, à moins d’un mois de la COP21, au micro de la RTBF pour expliquer la vision coranique de l’environnement, jugé pragmatique : « la survie du genre humain dépend d’une conduite responsable, socialement et éthiquement, et du respect des bienfaits de la création divine. ».

A contrario de l’image donnée par des pays musulmans comme le Qatar et l’Arabie Saoudite, la communauté musulmane n’est pas insensible à la question environnementale. Dans la lignée du « jeûne pour le climat », lancé en juin 2014 par Tareq Oubrou, recteur de la Grande Mosquée de Bordeaux, et d’initiatives internationales comme la Déclaration islamique sur le changement climatique, rédigée suite à un colloque international à Istanbul les 17 et 18 août 2015, nombre de croyants se mobilisent contre le dérèglement climatique.

Ces actions permettent de rappeler que la religion musulmane n’est pas uniquement composée de rites ou usage matérielle. La valorisation de la problématique écologique semble sortir les débats autour de l’Islam de leurs tranchées identitaires, meurtrières et ravageuses et réuni sur un fond commun : la défense de l’environnement.

Denous Alexis

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