LUCIDIFFERENCES
J'ai grandi en partie dans un quartier populo du 18ème arrondissement du 7-5 comme on dit, Paname, ne me posant plus la question de savoir si cette chance n'eut finalement pas grandement contribué à me rendre un peu moins sourd et craintif. La peur est souvent liée à la méconnaissance, vectrice des cloisonnements du tout un chacun dans l'engrenage des exigences ordinaires, des rumeurs, bien tenus par les attributs.
La méconnaissance est certainement un des cancers prépondérant de tout siècle. Images avariées - désastreuses - chiffres - audimat - surchiffres - propagande - bastonnage de cerveaux épuisés - profits ---- Monney Monney Monney ----
Nombre de citoyens se font gaver à foison d'informations pour la plupart approximatives. Je me répète, je sais, je vois, j'entends, la douce rumeur d'un temps qui s'effrite. Médiocrité imposée, une fois la journée de labeur terminée. Surabondance de données erronées engendre les stigmates et hystéries collectives. Minorité très active, majorité bien passive. Que nous arrivions peu à peu à l'antilectuel, dont la violence inconsciente se décuple chaque jour un peu plus n'est finalement que la suite logique de décennies hypocrites, mensongères et manipulatrices. Diviser pour mieux régner, point à la ligne. Cela ne changera probablement jamais, tant l'instinct prédateur de certains pantins déguisés, aux parfums de l'Actor Studio , petit charisme camouflé dans le repli de leurs costards sur mesure, dissèquent habilement, et très grossièrement dans la froideur de leur scalpel, les foules, là où l'intérêt n'est qu' in-collectif.
Les p'tits mecs qui arrosent nos jardins actuels ne sont que les paravents des conducteurs de Rolls-Royce qui prospèrent dans quelque fiasco paradise, toujours en plaisante compagnie, ne ressentant probablement même plus, ne serait-ce qu'une seconde, les plaisirs instinctifs d'un silence, d'un piaf qui pépie..
Nos trains de vies, comparé au restant de l'humanité, ne peuvent qu'engendrer frustrations et colères, évidemment. Nos états d'âme demeurent le cadet des soucis de ces frères et sœurs asservis au nom de notre bien-être de sur consommateurs compulsifs, tout est finalement bien huilé, et tellement triste. Aurions-nous le courage de rééduquer nos consciences et d'en tirer les fruits du verger, patiemment, nous ne sommes que des hommes, de passage. Unité bien ordonnée commence par soi-même, il suffit juste de se réapproprier, afin de ne pas filer voile au vent vers le chant des sirènes de l'extrême.
Partageant dernièrement un thé à la menthe en compagnie de compères Marocains, des anciens, mémoires sur patte et inquiets, positivement attachés aux pavés qui incarnaient leur quartier, j'ai ressenti la sensation d' inquiétude qu'ils dégageaient par l'ambiance propagée, me permettant humblement de leurs suggérer, dans un premier temps, de balancer leur téléviseur par la fenêtre, grande ouverte, pour se laisser aller au simple plaisir de voir s'écraser comme une merde le vecteur principal du nivellement par le bas, puis de voir venir.
Pour tous les mômes embrigadés, ça ou trafiquer de la came, enfumer des bagnoles de luxe, ou pas, n'avoir pas trop le choix que de se faire respecter quel qu'en soit le prix, quel qu'en soit le rôle. Un défi de plus, essentiellement, un mépris de plus, l'ultime, serti de désespoir dans le fond de la gorge, cerveaux vidés, délavés. Cercle chaque jour un peu plus vicieux. Aucune excuse dans la haine viscérale, fruit du mensonge et de l'imposture, poussant quelques furieux à abattre froidement leurs égaux au nom de chimères virtuelles. Avoir du courage, affirmatif, mais franco alors, accordons les violons, discernons, à chances égales.
Je fais des clichés dans de divers quartiers, se rassurer un temps soit peu, se convaincre dans la démarche que la force de l'image, fixe, en mouvement, dénudée, pouvait avoir un autre parfum que celui propagé dans le murmure de luxuriantes ambiances d’ascenseurs, ou de caves impalpables.. impair et passe, il vaut peut-être mieux en Ritz non?
J'aime le sourire de certains, la sérénité apparente d'autres---- Rares, un peu crispés ---- bien trop absents à mon goût tout de même. Une des seules certitudes est que nous ne vivons pas tous le même monde, mais dans le même merdier à présent nous convergeons.
Les murs murs beaucoup actuellement.