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Billet de blog 24 mars 2016

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40 ème anniversaire du coup d'Etat militaire en Argentine

Le 24 mars 1976, à 6 heures du matin, le fracas des blindés réveillait les Argentins. Présidente depuis la mort de son époux en juillet 1974, Isabel Peron était démise de ses fonctions par le coup d'Etat militaire fomenté par le général Videla. Disparitions, torture, vols de la mort, assassinats par milliers, enlèvements d'enfants, l'Argentine sombrait au cœur des ténèbres. Commémoration.

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 Au total, un million d'Argentins ont dû s'exiler lors de ces années de plomb. Rassemblant plusieurs organisations et associations, dont le Collectif Argentin pour la Mémoire, l'Assemblée des citoyens argentins de France (ACAF), l'Association d'ex-prisonniers politiques chiliens en France et France-Amérique Latine, la Coordination de la Commémoration du 40ème anniversaire du coup d'Etat en Argentine organise ce jeudi 24 mars 2016, un rassemblement à 18h30, square Lamartine, en face du "centre Piloto", l'ancien siège des services secrets de la dictature argentine installé clandestinement à Paris, de 1978 à 1982 et dirigé par l'Etat-major de la Marine argentine. Parmi ses membres, le funeste Alfredo Astiz, alors capitaine de corvette, chargé d'infiltrer les opposants exilés à Paris ainsi que les comités de soutien au peuple argentin tel le CAIS (comité argentin d'information et de solidarité). Condamné par contumace, en 1990, par la justice française pour l'assassinat des deux religieuses françaises, Astiz, surnommé "l'Ange blond de la mort", en raison de sa responsabilité dans l'organisation des vols de la mort au-dessus du Rio de la Plata, début des années 80, fut également l'un des bourreaux de l'ESMA, le principal centre de torture de la Marine au coeur de Buenos-Aires, devenu  musée de la mémoire. D'abord amnistié comme l'ensemble des putchistes sous les présidences de Raul Alfonsin et de Carlos Menem, Astiz  -à l'instar de Videla et d'autres criminels de la Junte- a été arrêté en 2003 et inculpé de divers chefs d'inculpation, le président Nestor Kirchner ayant abrogé les lois d'amnistie de 1986 et 1987 (ley de Punto final et d'Obediencia debida)   Condamné à perpétuité en 2011  (pour l'enlèvement et l'assassinat des religieuses françaises, il est aujourd'hui assigné à résidence.

Plusieurs événements ponctueront cette commémoration jusqu'au début avril :

- le 30 mars, une table ronde faisant le point sur "La situation des Droits de l'Homme dans l'Argentine actuelle", se tiendra à la Maison de l'Amérique Latine (1) de 19 heures à 20h30. Ouverte à tous, cette conférence sera animée par :

- Inès Vasquez, ancienne présidente de l'Université populaire des Mères de la Place de Mai,

- Carlos Schmerkin, membre de l'Assemblée des citoyens argentins de France et  auteur (avec Félix Kaugman) de l'ouvrage "La Colombe entravée : récits de prison 1975-1979",

- José Muchnick, poète et anthropologue, auteur du livre "Chupadero", un roman prenant ses quartiers au centre de détention "El Vesubio", situé dans les faubourgs de la capitale argentine.

Cette événemement fait écho à la pétition signée récemment par un collectif et publiée dans  le Monde du 23 février*, appel faisant état de déclarations révisionnistes proférées par le ministre de la culture de Buenos-Aires et pointant également certaines initiatives attentatoires aux libertés publiques décidées par le nouveau Président de la République, Mauricio Macri. Une lettre ouverte ** -mentionnant également la question de l'extradition de Sandoval- , a d'ailleurs été remise au Président français,  à l'occasion de la visite de ce dernier à la Casa Rosada, le 24 février dernier.

* http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/02/23/halte-a-la-decredibilisation-des-droits-de-l-homme-en-argentine_4870100_3232.html

 ** https://blogs.mediapart.fr/carlos-schmerkin/blog/160216/lettre-ouverte-au-president-de-la-republique-francaise

- Le 26 mars, soit quelques jours plus tôt, Estela Belloni, membre de la direction du Collectif argentin pour la mémoire, tiendra une conférence où sera interrogée la question du devoir de mémoire et de sa transmission. Celle-ci sera accueillie par le Patronage Laïque Jules Vallès, situé 72, avenue Félix Faure dans le XVème arrondissement de Paris. Ce même jour, s'ouvrira l'exposition  de l'artiste Natalia Buch  intitulé "Transmutations, à 10 ans de la récupération de l'ESMA" (Ecole supérieure mécanique de la Marine)

- le samedi 2 avril, la parole finale sera laissée à Estela Carlotto, présidente des Grands-mères de la Place de mai qui clora cette série d'événements à la Mairie du IVème arrondissement de Paris.  

(1)  Maison de l'Amérique latine

         217, boulevard Saint-Germain,

         75007 Paris. M° Solférino/Rue du Bac

         Tél. : 01 49 54 75 00.

         Galerie d'exposition  :

        - ouverte de 10H à 20 H (samedi 14H à18H )

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