Les Essentiel.le.s du Lien et du Soin
Le 21 mars 2022
A l’attention des candidats et candidates à l’élection présidentielle 2022
Monsieur, Madame le/la candidat.e à l’élection présidentielle 2022,
Nous, les Essentiel.le.s du Soin et du Lien, sommes un collectif regroupant des professionnel.le.s des métiers des secteurs de :
- l’accompagnement à domicile, tous statuts confondus : salarié.e.s des secteurs associatif, privé, collectivités territoriales et CESU, aides-soignant.e.s du domicile au sein de SSIAD (Service de Soins Infirmiers à Domicile) et SAAD (Service d’Accompagnement A Domicile)
- AESH (Accompagnant.e.s d'Élève en Situation de Handicap)
- Aides Médicaux Psychologiques
- ASH (Agent de Service Hospitalier), aides-soignant.e.s et infirmier.e.s en établissements d’hébergement (EHPAD)
Avec le soutien de bénéficiaires, patients et résident.es, familles et aidants, sociologues, universitaires, professionnel.le.s du médico-social, journalistes, élu.e.s…
Nous vous alertons sur les problématiques de prises en charge des personnes, de l’enfance à la personne âgée, problématiques dues à la non reconnaissance des professionnel.le.s investi.e.s au quotidien. Le manque de formation, les conditions de travail dégradantes et la dévalorisation salariale nécessitent l’urgence d’agir!
Nos métiers sont inhérents à la cohésion sociale :
- Actuellement, près de 100 000 aides à domicile font défaut en France.
A l'horizon 2030 ce sont 350 000 aides à domicile qui devront être recruté.e.s et formé.e.s pour répondre aux besoins essentiels et à la volonté de 85% de la population de pouvoir être accompagnée à domicile.
- La gestion de la crise du COVID, les récents scandales de la gestion des prises en charge de nos aîné.e.s dans les EHPAD.
- Les AESH, pourtant piliers de l’inclusion (loi de 2005), ont toujours des statuts précaires.
Les rémunérations et conditions de travail déjà indignes se dégradent, entraînant inéluctablement, prises en charge mal adaptées et maltraitance : celles des salarié.es, celles des personnes que nous accompagnons dans tous les besoins essentiels du quotidien 24h/24 et 7j/7. On ne compte plus les démissions, burn-out, abandons de poste, changements de secteur professionnel.
C'est un véritable crève-cœur de voir des professionnel.les. investi.e.s contraint.e.s de quitter un métier qu'ils et elles aiment alors même que les besoins augmentent.
Dès le début du quinquennat de M. Macron, la loi dite « Grand Âge » annoncée comme une réforme phare par Mme Buzyn, devait permettre de faire face à cette urgence sociétale. Cette loi « Grand Âge », repoussée 5 fois, a été définitivement enterrée par M. Castex à l'issue du conseil des ministres du 8 septembre 2021.
Le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale voté à l'automne 2021 devait comporter "des mesures nouvelles en vue de renforcer la 5ème branche de la Sécurité Sociale" : il n’est absolument pas à la hauteur des enjeux de la grave crise des différents secteurs de l’accompagnement et de l’hébergement.
Face à ces constats, il est donc plus qu'urgent d'engager une véritable politique publique :
- La nécessité d'une loi englobant tous les secteurs du maintien à domicile comprenant :
- l'évolution vers un statut de soignant
- une convention collective unique pour les différents statuts
- une meilleure prise en charge des bénéficiaires
- un réel plan de formation accessible pour tous.tes les salarié.e.s du secteur, dès l'entrée dans le métier
- une réflexion sur l'organisation du travail et une revalorisation des salaires
- une revalorisation des frais kilométriques
- des temps réguliers d’Analyse de la Pratique Professionnelle
- En EHPAD privé ou public, pour une meilleure prise en charge de la grande dépendance, il faut urgemment :
- appliquer le plan de solidarité qui prévoit un agent ou salarié par résident et un nombre suffisant d'aide soignant.e.s et d'infirmier.e.s pour éviter les burn-out
- prévoir des formations continues pour le personnel soignant et non soignant pour avoir des objectifs de carrière
- abroger la réforme de tarification, garantir et pérenniser les dotations
- garantir une transparence totale de gestion
- Concernant les AESH, en extrême précarité et qui réclament depuis plusieurs années déjà la reconnaissance de leur métier, il serait temps de les entendre et d’acter :
- un statut de fonctionnaire partie intégrante de l'Éducation Nationale, soit un vrai corps de métier
- le passage à un taux plein pour 26h
- l’attribution de l’indemnité REP/REP+
- une formation qualifiante
- la fin des PIAL (Pôle Inclusif d’Accompagnement Localisé) et de la logique de mutualisation
- une meilleure prise en charge des bénéficiaires
Au vue de l’urgence des situations que subissent les salarié.e.s des métiers du lien et du soin, nous vous demandons de nous informer des réformes que vous comptez engager pour remettre l'Humain au cœur des besoins, des débats et des engagements politiques.
La société entière repose sur nous, que se passera-t-il si nous abandonnons nos postes?
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