L’un des moyens pour produire de l’énergie est la production d’Ethanol.
La première unité de production d’éthanol domestique a été inaugurée le 21 juillet 2014 à Ampasimpotsy Ranomafana. La société Madagascar Energy Company a une capacité de production de 2 000 litres par jour, et utilise la canne à sucre comme matière première de base. La production a été d’abord destinée exclusivement à l’usage domestique, comme combustible pour la cuisson. Un litre d’éthanol permet de quatre à huit heures de cuisson. Selon le coût de production, son prix peut aller de 1 500 à 2 500 ariary le litre. Cela permet d’éviter l’usage du bois et la déforestation que cet usage entraine.
L’utilisation de bois comme énergie de cuisson (bois de chauffe et charbon de bois) par pratiquement plus de 90% des ménages malgaches explique en partie la déperdition forestière. En ce qui concerne le charbon de bois dont la consommation est particulièrement très élevée pour les ménages vivant en milieu urbain, il provient de trois sources principales : l’exploitation des formations naturelles, les plantations forestières paysannes, et les plantations industrielles de Fanalamanga.
La consommation totale de charbon de bois était estimée à 402 000 tonnes en 2012 selon le WWF dans le document intitulé « diagnostic du secteur énergie à Madagascar ».
Le prix d’un réchaud devait avoisiner les 10 dollars ; pas sûr que les paysans qui n’ont en moyenne que 1,5 dollars par jour pour vivre disposent de cette somme. Il faudrait pouvoir distribuer ces réchauds gratuitement.
La seconde utilisation est de remplacer le pétrole pour faire fonctionner les moteurs thermiques. Entre 50 000 et 100 000 emplois devaient être créés entre trois et cinq ans[1].
Le 7 mars 2019, Mialy Rajoelina, l’épouse du président, a posé la première pierre de l’usine “Malagasy Éthanol” à Ambilobe[2], un projet initié par l’Association Fitia dirigée par la Première Dame. Les travaux seront achevés complètement le 9 décembre 2019. La cérémonie s’est accompagnée de l’inauguration officielle du premier point de vente d’éthanol et de réchauds. Les réchauds seront vendus au prix de 10 000 ariary (2,41 €) et le litre d’éthanol à 3 500 Ariary. “Malagasy Éthanol” sera le producteur et le distributeur officiel d’éthanol et de réchauds y afférant à Madagascar. « La production journalière de « Malagasy Ethanol » est estimée à 4 000 litres. Des partenariats stratégiques seront lancés avec les associations de cultivateurs de cannes à sucre locaux, car 50.000 kg de cannes à sucre par jour seront nécessaires pour l’usine. 500 hectares de terres seront destinés à la culture de cannes à sucre »[3].
En aménageant 106 000 hectares de culture de canne à sucre consacrés à la production d’agro-carburant d’ici 2030, 40% des ménages malgaches utiliseraient l’électricité tandis que 54% des foyers auraient recours à l’éclairage au biodiesel. La mise en place du projet permettrait de cesser l’usage du pétrole lampant. Pour atteindre l’objectif visé, la Grande Ile devrait toutefois reconvertir ses centrales thermiques et procéder à la transition énergétique dans le domaine du biocarburant[4].
En outre, l’éthanol brûlé est un des gaz les moins polluants (il libère 92% moins de gaz carbonique que l’essence). L’usage de l’éthanol combustible réduirait les maladies respiratoires chez un ménage qui habituellement consomme du charbon de bois et du bois de chauffe.
Inconvénients :
La vinasse, qui est le résidu de la distillation de la canne a un fort pouvoir polluant. La production d’éthanol à travers l’utilisation des chaudières peut aussi avoir des répercussions sur la qualité de l’air sans oublier la quantité de bois nécessaire pour leur fonctionnement. Dans le cas de la canne à sucre, la bagasse peut facilement se substituer à l’emploi du bois pour les chaudières. On peut aussi craindre le risque de l’augmentation des défrichements suite à la recherche de nouveaux champs de culture de canne à sucre et le risque de pollution des eaux et des sols suite à d’éventuels usages abusifs de pesticides ou d’autres produits chimiques auxquels les paysans pourraient avoir recours pour l’augmentation de leur rendement.
La mise en œuvre du projet de développement de ce combustible représente des défis majeurs, tant pour l’environnement que pour le secteur industriel : le défi de préserver durablement les forêts tropicales, le défi de réduire le taux de mortalité dû à l’usage de charbon, le défi de promouvoir les filières de canne à sucre et de manioc, enfin le défi de réduire la pauvreté en milieu rural[5].
http://allaingraux.over-blog.com/2019/09/l-ethanol-a-madagascar.html
[1] Source : https://www.lexpress.mu/article/250142/energie-renouvelable-madagascar-producteur-dethanol
[2] District de Diego Suarez
[3] Source : Davis R. Midi Madagasikara - 8 mars 2019 : Mialy Rajoelina : Installation officielle de l’usine « Malagasy Ethanol » à Ambilobe
[4] Source : https://madagascar-hotels-online.com/lethanol-une-nouvelle-source-denergie-renouvelable-a-madagascar/
[5] Source : Les enjeux de la production d’éthanol combustible à Madagascar – Rasamy – 8.11.2015