LE DEUXIÈME TOUR
Le poids des suffrages qui se sont portés sur Marine Le Pen : près de 42 %. Bien que le débat d’entre-deux-tours ait montré qu’elle ne pouvait prendre le dessus sur un candidat de droite, non seulement en raison de ses limites personnelles, mais parce qu’elle défendait toujours un programme de droite en matière économique et d’extrême droite en matière sociale, et qu’il lui était ainsi, par exemple, structurellement impossible de défendre à la fois les « gilets jaunes » et la police, le Front national ripoliné en Rassemblement national à 42 % des voix, c’est juste glaçant.
Y compris en imaginant qu’il serait possible de faire la part, voire de retrancher, ce qui témoigne ici d’un vote de colère contre le président sortant et un système politique à bout de souffle, de ce qui relève d’une adhésion pleine et entière au programme lepéniste.
On se souvient du reniement de sa promesse effectuée au soir du second tour de l’élection de 2017 de ne pas considérer les suffrages s’étant portés sur son nom comme un « blanc-seing ». Alors comment croire à celles prononcées sur les lieux de la « fusillade du Champ-de-Mars », décrétée en 1791 à l’égard du peuple révolutionnaire assemblé là par les autorités parisiennes, ou, deux siècles plus tard, le « concert de la fraternité » organisé sous l’égide de Nicolas Sarkozy le 14 Juillet suivant son élection de 2007...
Le président voudrait désormais un « grand débat permanent », mais ce ne sera qu’un monologue et non un dialogue sans redistribution de pouvoir, ainsi que l’a analysé le politiste Laurent Jeanpierre. Sans compter toutes les fois où il a promis de se « réinventer » sans rien changer.
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