Tous les jours, on nous informe d'une mauvaise nouvelle.
Si, si tous les jours ! Et parfois il y en a beaucoup. Je dirais même qu'il n'y a que ça.
Et cette avalanche de mauvaises nouvelles peut être désespérante, peut être anesthésiante, peut être complètement liquéfiante.
On se retrouve comme assommé, on se sent impuissant, et parfois, oui parfois, on a l'impression que le monde n'est plus que ça, qu'on ne peut rien y faire, qu'il faut attendre l'homme ou la femme providentielle, le sauveur ! Parfois, on se dit "Oui je vais faire la révolution et me battre contre tout ce qui m'énerve..." et en même temps, de guerre lasse face à la montagne, on se dit "A quoi bon ? Tout est pourri ! Je suis trop petit !"
Et bien j'ai trouvé quelque chose à faire de réconfortant à chaque fois qu'une information m'énerve. Et c'est quelque chose de facile, qu'un "petit" peut faire !
Quand j'entends une information qui m'énerve, je me dis "Qu'est-ce que je peux faire contre ça ?"
Mais encore mieux, cela s'est transformé en "Qu'est-ce que je peux faire pour ne pas alimenter cela ?"
Et ensuite je prends une décision et je l'applique.
Quoi, j'apprends qu'une compagnie pétrolière finance une dictature en Birmanie ?
Et bien, je n'irai plus faire mon plein chez eux. Or de question que je finance (à travers eux) une dictature en Birmanie !
J'apprends qu'une compagnie d'électricité maltraite ses employés ? Hop, je change de compagnie.
J'apprends que le poulet de telle marque que je mange, mange des grains de soja, qui ont été cultivés dans des champs pris sur la forêt Amazonienne (déforestation), hop je mangerai un autre poulet (dont je connais l'alimentation). Hors de question que je mange (via le poulet) des arbres de la forêt Amazonienne !
J'apprends qu'une entreprise de casseroles délocalise en Asie et laisse les salariés français sur le carreau alimentant le chômage ? Hop, je cherche une entreprise de casseroles qui fabrique en France, et c'est là où j'achèterai mes prochaines casseroles, ça c'est sûr. Je le note. Je n'alimenterait pas le chômage dans mon pays en m'alimentant ça c'est sûr.
Et ainsi de suite.
Certains diront : "Oui mais à ce rythme, on ne ferait plus rien ! On ne mangerait plus rien !"
Alors, inutile de fustiger les politiques "qui ne font rien", sous prétexte qu'ils ne veulent pas changer l'existant, qu'ils pensent à leur petit confort, qu'ils pensent à court terme.
Car nous faisons pareil tous les jours, à notre échelle, certes.
Donc ce n'est pas que je ne fais pas.
Je fais autrement.
Je choisis le moindre mal.
Et comme ça je découvre des alternatives que je n'aurais jamais testées.
Jusqu'à trouver le bien !
Et ça me soulage face à une mauvaise nouvelle que j'entends.
Encore mieux, la fois suivante où j'entendrai :
"La compagnie pétrolière X accusée de détruire la vie d'une tribu d'Indiens."
au lieu de m'énerver, je sourirai en pensant "Et bien, moi je ne leur achète rien, bien fait, j'en suis très contente !"
Bon appétit ! (et bonne santé)