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Billet de blog 26 avril 2011

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L'ILLEGITIMITE DE MAHMOUD ABBAS FACE AU CHOIX DE L'AVENIR

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Il y a généralement erreur quand on parle de Mahmoud Abbas. Il ne s'agit plus constitutionnellement, en 2011, que de l'ex-président (depuis le 9 janvier 2009) de la non-autorité palestinienne qui collabore avec l'occupant éthiquement et juridiquement indéfendable et qui a, anticonstitu- tionnellement, désigné le 15 juin 2007 comme premier ministre un pantin de la banque mondiale et du FMI (dont il fut salarié) sans assise politique locale; un certain Salam Fayad qui obtint 2,4 % des voix aux législatives de 2006 ; et encore grâce à un ticket avec la Palestinienne anglicane Hanan Ashrawi


Alors que qui prend au sérieux les sondages n'est pas sérieux, ce n'est donc pas à l'illégitime Abbas, même pas au Hamas à Gaza, de décider de l’étendue des frontières et du sort des Palestiniens patriotes. Seul un referendum avec, comme électeurs, tous les Palestiniennes et Palesti- niens de la planète qui le voudront, peut légitimer le choix d'une solution au drame palestinien quotidien diurne et nocturne. Et pas seulement donc à Gaza où siège le seul gouvernement effectivement légitime, issu d'élections reconnues comme s'étant dérou-lées correctement par des observateurs internationaux. Quoiqu'on pense du parti religieux Hamas qui n'est pas homogène et ne contrôle pas tous les groupes de résistants qui tirent, bien à regret, sur la terre de leurs incontestables récents aïeux, eux, inéthiquement et illégitimement occupée depuis plus de 63 ans.
Une terre où aucun Juif ou supposé - vite ? - de vieille ascendance trimillénaire telle n'est obligé de rester, avec ou non une nationalité comme roue de secours, d’un pays européen, américain, africain, voire asiatique en plus de sa citoyenneté israélienne ; seulement citoyenneté, car la nationalité israélienne n'existe juridiquement pas ! Alors que sont peut-être obligés de rester ceux qui, trompés par la propagande sio-niste, n'ont pas trouvé le lait et le miel promis s'ils faisaient leur alya (venaient vivre « en Israël ») et qui regrettent beaucoup de n'avoir plus les moyens de retourner dans « leur » pays natal.
Quoiqu'il en soit, lorsque l'ex-président Abbas a essayé et essaye encore de convaincre de nombreux pays de reconnaître « l'état palestinien », reste généralement une interrogation majeure rarement soulignée par les médias : cette reconnaissance des Etats se base-t-elle sur les « frontières » du 4 ou du 12 juin 1967 ? Donc sur les « lignes d'armistice » de 1948-49, oui ou non ? A une époque où des membres de l'ONU, au vote plus ou moins libre et respectable, comme pour la résolution-recommandation 181 du 29 novembre 1947, se ridiculisèrent en assem-blée générale le11 mai 1949, puisqu'on peut lire dans le texte de la résolution 273 « décide qu'Israël est un état pacifique » et qu'on pouvait donc l'admettre à l'ONU. Ce « machin » dont, depuis, l'anomalie étatique sioniste ne respecte aucune décision, tout en en empêchant le vote de beaucoup. Alors qu'elle n'a même jamais eu l'intention de respecter les quatre clauses indissociables de la première (qui n'était qu'une recommandation, répétons-le) qu'elle invoque pourtant hypocritement pour revendiquer sa légitimité. Car il est objectivement évident que bien moins encore que moins de 24 pays auraient voté » oui s’ils avaient su que seule la première clause, l’état pour une majorité de « Juifs » serait formellement effective et encore sur une surface bien supérieur à celle attribuée arbitrairement et sans aucun droit par le "machin," puisque sans le référendum prévu par la Charte.
En fait bien trop de vecteurs d'opinions et/ou de décisions, en particulier les parlementaires de nombreux pays, et des célèbres journalistes, et même des militants illogiquement pro-israélo-palestiniens, et probablement aussi des militants logiques uniquement pro-palestiniens, ignorent des éléments -clés des réalités historiques palestiniennes des années 1930-1950.
Ben Gourion lui-même a écrit qu'il n'avait pas l'intention de respecter la résolution 181, ni les engagements pris lors des accords de Lausanne,

pour obtenir l'admission à l'ONU ; mais surtout il a déclaré : « Si j'étais un leader arabe, je ne signerais jamais un accord avec Israël. C'est normal ; nous avons pris leur pays. Il est vrai que Dieu nous l'a promise, mais comment cela pourrait-il les concerner ? Notre dieu n'est pas le leur. Il y a eu l'antisémitisme, les Nazis, Hitler, Auschwitz, mais était-ce leur faute ? Ils ne voient qu'une seule chose : nous sommes venus et nous avons volé leurs terres. Pourquoi devraient-ils accepter cela ? » (cité par Nahum Goldmann dans "Le Paradoxe Juif", page 121 et page 99 dans la version anglaise The Jewish Paradox, trans. Steve Cox (Grosset and Dunlap, 1978)
Le « père d'Israël » a bien écrit « volé » ! Même plusieurs décennies après, le volé doit-il à partager avec le voleur ? L'héritier du volé doit-il à partager avec l'héritier du voleur ? Même si ce dernier a fait fructifier le bien volé, ne doit-il pas être être rendu avec le fruit en compen-sation totalement insuffisante du préjudice subi ?
NON, il n'y a prescription ni des meurtres, ni des vols, ni des expulsions. Pas d’insulte au sang versé et aux mémoires.
Alors qu’en fait, si, y compris dans une optique didactique indispensable, on a le souci du juste mot pour la juste chose, les Palestiniens patriotes n'ont pas besoin de « paix » (puisqu'il n'y a pas guerre avec armées face à face), mais de Justice élémentaire. La « tranquillité » leur sera alors donnée par surcroît de la Méditerranée au Jourdain pour le moins. En compagnie d'ex-Juifs israéliens non racistes ou repentis ayant pris une carte d'identité palestinienne dans un Etat unique souverain, démocratique, non confessionnel, d'une taille indispensable pour être environ-nementalement et économiquement viable. , c'est-à-dire, en fait, pas quelques bantoustans plus ou moins reliés par des couloirs, avec un gouver-nement de profiteurs inféodés à la Banque mondiale et au FMI .


Il ne s'agit surtout pas d'être extrémiste, et encore moins plus palestinien que les Palestiniens. Mais les (ir)réalistes ne sont pas ceux qu'on pense rait. Même « démocratiquement » acceptée du bout des lèvres, par des Palestiniennes et Palestiniens endettés, épuisés et résignés une « paix » injuste ne saurait durer. Une preuve de cette prise de conscience nous est donnée par un des deux camps intéressés au moins ? En supposant - naïvement ? - qu'ils veulent vraiment leur version léonine et totalement injuste de la « paix », les sionistes majoritaires plus ou moins racistes dont les vieux et/ou aïeux n'ont malheureusement pas écouté les sionistes pacifiques des années 1930-1950, exigent, forts du soutien de l'AIPAC et de son pouvoir sur l'écrasante majorité des parlementaires usaméricains, républicains ou démocrates de garder, sinon le mur et les terres de plus grignotées à l’occasion de sa construction, au minimum une bande de terre israélienne le long du Jourdain. Ce serait donc bien que les héritiers des anciens "terroristes des années 1935-1947" (aux yeux des Britanniques) craindraient toujours des « terroristes arabes qui ne comprennent que la force» après l'obtention de "leur" paix qu'ils seraient bien placés pour savoir totalement éthiquement indéfendable et injuste.
Il n'est jamais sage de piétiner l'éthique surtout face à des gens dominateurs et sûrs d'eux-mêmes qui, entre autres, car il n'est pas question ici d'être exhaustif, ne peuvent pas prouver d'abord qu'ils sont majoritairement descendants des sujettes du mini-roitelet David ou mêmed'Hérode, ensuite qu'une nouvelle Shoah (exploitée jusqu'à l'indécence) était encore possible après 1945, enfin, qu'on ne peut pas être un Juif heureux loin de la Palestine. Alors qu'il y a eu depuis 1945 plus de Juifs tués « à proximité de Jérusalem » sur la terre soi-disant donnée par YHWH (Dieu) que partout ailleurs sur la planète. Sur quelles bases objectivement solides peuvent-ils alors asseoir leur légitimité ?
Il est d'ailleurs bien dommage que la pseudo-communauté internationale (concrètement indéfinissable et inlocalisable) n'ait pas écouté, entre 1930 et 1950 en particulier, les sionistes pacifiques respectueux, eux, des légitimes autochtones arabes qui avaient prévu les drames qui suivraient l'illégitime recommandation d'une partition non-conforme à la Charte de l'ONU et au vote trafiqué (moins de 24 voix libres sur 56 et pas les 33 officielles) : de clairvoyants intellectuels juifs comme le rabbin Judah Magnes ou Chaïm Kalvarisky, ou Martin Buber ou Ernst Simon ou Henrietta Szold ou Shmuel Yossef Shai Agnon ou Anna Arendt. Des Juifs humains dont parle le très intéressant livre critique « De leurs socs ils ont forgé des glaives» de l'historien luxembourgo-usaméricain et "Juif non juif" Arno J. Mayer (618 pages, plus annexes, chez Fayard - Mars 2009)
Avant eux, leur inspirateur également sioniste Ahad Ha'am (pseudo signifiant « Un du peuple » du « russe » Asher Ginsberg mort en 1929) ne déclarait-il pas, suite à un voyage en Palestine dès 1891, dans un texte cinglant intitulé « La vérité sur Eretz Israël » (Emet mi Eretz Israël Page 29 ) « Il nous faut traiter la population locale avec amour et respect et - cela va sans dire – conformément au droit et à la justice. Que font nos frères en Eretz Israël ? Exactement le contraire. Esclaves dans les pays de l'exil les voilà qui jouis-sent d'un liberté sans entraves, d'une liberté anarchique uniquement possible dans l'empire ottoman. Ce changement soudain a éveillé leur inclination au despotisme comme chaque foi qu' »n esclave devient roi ». Ils traitent les Arabes avec hostilité et cruauté, empiètent sur leur propriété, les frappent sans raison, s'en vantent même, et il n'y a personne pour les réfréner, pour mettre fin à ces pratiques éhontées et dangereuses ». Et tout cela, sans boule de cristal, qui reste strictement dramatiquement vrai et d'actualité cent vingt ans après.

C'est d'ailleurs pourquoi il serait préférable de toujours ajouter une nuance qualificative au mot « sioniste » utilisé comme nom, car il y en eut dont on aurait aimé fièrement être l'ami, sinon le frère ou la soeur. Et il y en a encore un trop petit mais réel nombre actuellement en 2011 qui ont toujours été respectueux de la morale et du droit élémentaires ou, effrayés par l’inhumanité de leurs actes ou de ceux de leurs camarades se sont repentis, après leur service militaire initial par exemple ou encore une période de réservistes (http://www.breakingthesilence.org.) et ce, quelle que soit l'appréciation qu'on peut avoir sur leurs options religieuses ou philosophiques.
Soyons donc réalistes, demandons le possible comme tous les fondateurs palestiniens du Groupe pour un seul état démocratique, tel l’admira- ble Omar Barghouti, (http://www.odsg.org/co) ou comme les initiateurs palestiniens du BSD (http://www.bdsmovement.net/) , en fait souvent les même, qui, bien placés pour juger, sont sur une position identique. Il y a vraiment beaucoup moins bien et moins fiables comme référents, non ?

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