« […] Que c’est bas de lécher le bitume a tout va, de propager des fakes news, d’être à l’affût de tout ce qui peut nuire à l’image du maire par revanche et opportunisme. Préparons nous a ce que ceux qui se repaissent de la boue la remuent encore et encore... »
C'est la réaction violente de Gilles POUX, maire de La Courneuve à notre alerte relative à l’utilisation d’un véhicule de fonction par une ex-élue après le terme de son mandat.
Lors du Conseil Municipal du 18 juin 2020, Mebrouka HADJADJ, élue de l’opposition, réagissait à la présentation de la note relative à l’attribution de véhicules de fonctions pour des élus et agents de l’administration locale. Elle saisissait cette occasion pour prendre la parole et interroger l’assistance présente sur le maintien notamment du bénéfice d’un véhicule de fonctions, d’une carte carburant et de l’ensemble des avantages annexes à une ex-adjointe au Maire.
Une question balayée d’un revers de main par Gilles POUX, maire PCF de La Courneuve, estimant qu'il s'agissait là d'une manœuvre démagogique de l’opposition ayant pour but de jeter l’opprobre sur une ancienne cadre du parti majoritaire.
Suite à cela et une publication Facebook, s'ensuivirent des réactions disproportionnées des élu.e.s de l'actuelle majorité municipale.
Ce décalage entre l’impératif éthique et de transparence dans l’utilisation des moyens de la collectivité et les usages en cours à La Courneuve, nous a convaincu de porter les faits à la connaissance d’ANTICOR, l'association de lutte contre la corruption et pour l’éthique en politique.
Le 25 août 2020, nous transmettions donc l’alerte au groupe local Anticor 93. Outre la situation évoquée plus haut, c’est l’ensemble de la délibération relative à l’attribution de véhicules municipaux au bénéfice de certains élus et de la Direction Générale contre laquelle nous protestons.
Face à l’absence de réponse d’Anticor 93, nous décidions d’engager des recherches sur l’identité des référents locaux.
Quelle n’a pas été notre surprise d’apprendre que l’un des deux référents locaux de l’association n’était autre qu’un élu de l'actuelle majorité municipale en place.
Pire, suite à un échange avec d’autres conseillers municipaux, nous apprenions que notre courriel d’alerte aurait été communiqué à d’autres élus de premier plan.
Une situation invraisemblable tant elle s'inscrirait en totale opposition avec les valeurs et principes intangibles de l’association agréée.
C'est la raison pour laquelle, nous avons décidé de saisir les représentants nationaux d'ANTICOR afin de tirer au clair cette situation qui force est de le constater, viendrait jeter l'opprobre sur toute une organisation dont nous savons l'extrême rigueur et le sérieux dans l'exercice de leurs missions et de leur engagement.
Le fait que l'élu et référent local dès connaissance de cette alerte, ne se soit pas automatiquement déporté de l'affaire en raison notamment de son lien d'intérêt incontestable et sa proximité avec ses collègues élu.e.s et mis en cause, nous laisse perplexe.
Après plusieurs mois d'attente et d'audition et se faisant suite à une réunion du Conseil d'Administration de l'association, les membres élus et présents ont décidé de procéder au retrait des fonctions de Julien BAYARD en tant que référent 93 de l'association anticorruption.
Il s'agit là d'une victoire pour la démocratie et l'éthique en politique.
Un désaveu supplémentaire pour la majorité municipale et les élu.e.s majoritaires, au premier rang desquels Gilles POUX, maire de la commune.
L'engagement des citoyen.ne.s pour les affaires publiques ne doit en aucune façon être remise en cause par ce genre de procédés douteux et ce qu'importe la nature des aspirations politiques, des religions, du genre ou de la couleur de peau des lanceurs d'alerte.
Enfin, nous remercions les instances d'ANTICOR (comité éthique et conseil d'administration) pour leur écoute et leur impartialité dans la conduite de cette enquête.
Citoyennement,